Arts et pouvoir, royaume de Naples, règne des Aragon, Quuattrocento, stipendiarii, Pétrarque, Dante, représentation culturelle, culture des princes, commandes de tableaux, palais Sclafani, René d'Anjou, art flamand, arts et propagande, Ferrante, Alphonse V
Les artistes du Quuattrocento et Cinquencento pensent vivre dans une époque de résurrection des arts. Dans leurs divers ouvrages et traités, ils s'émerveillent du réveil des arts auxquels ils sont témoins. Giorgio Vasari utilise le mot rinascita pour définir la renaissance des arts. Ainsi Naples se trouve être un des foyers de cette renaissance artistique avec d'autres villes de la péninsule italienne comme Florence ou Rome néanmoins avec une influence moins marquée. Naples est un royaume où une concentration artistique singulière s'opère, avec une cour cosmopolite et de nombreux artistes venant d'abord de France, de la péninsule ibérique puis italienne. La ville est l'archétype d'une grande cité marquée, dans son architecture et sa peinture, par la présence de grandes dynasties : la dynastie angevine jusqu'en 1442, les Aragonais (1442-1501) et les Espagnols (1501-1707). L'analyse se focalisera surtout sur le règne des Aragon, car c'est avec cette dynastie que les sources sont plus importantes.
[...] Pour cela, le gouvernant s'entoure d'artistes performants. Ainsi, en les attirant il permet l'effervescence de la production artistique, mais aussi la création d'une forme d'urbanisme dans la cité qu'il sculpte à son image. Mais cette propagande par les arts marche-t-elle réellement ? Il semblerait que oui, par exemple beaucoup de contemporains sont émerveillés par l'arc de triomphe du Castel Nuovo. Des hommes reconnaissant la beauté d'une telle construction, reconnaissant par la même occasion le goût du souverain, sa culture artistique, sa réputation et donc indirectement son pouvoir, c'est ce que l'on appellerait de nos jours, une forme de « soft power ». [...]
[...] Le pouvoir peut donc se montrer au service des arts, mais le plus souvent ce sont ces derniers qui appuient la propagande du prince. III. Les arts comme propagande (au sens actuel du terme) du pouvoir Les arts sont un support privilégié pour permettre au prince de diffuser sa propagande. Le cas des Aragon démontre très bien ce phénomène. Étant une dynastie espagnole, ils ont l'obligation de légitimer leur prétention en Italie, encore plus après la mort de leurs alliés ; le duc de Milan, Filippo Maria Visconti et le pape, Eugène IV. [...]
[...] De plus, il suit la doctrine énoncée par les ordres mendiants dans sa politique culturelle. Alphonse bénéficie de cadeaux pouvant répondre à sa demande d'œuvre de piété. Son allié, Giovanni de Médicis commande un triptyque à Filippo Lippi pour l'offrir à Alphonse. Quand Giovanni de Médicis commande cette œuvre, il s'assure que le thème plaise à prince napolitain. Lippi peint donc Saint Michel et Saint-Antoine-Abbé, deux saints patrons d'Alphonse. Le milieu du tableau représente quant à lui, une adoration de l'Enfant, une des images religieuses préférées du souverain de Naples. [...]
[...] Il peut s'agir du pouvoir religieux ou civil. L'analyse se concentrera sur la relation entre le pouvoir civil et les arts en se questionnant sur des problématiques comme l'utilisation des artistes par le pouvoir, les arts au service de ce dernier et le mécénat. Dans le royaume de Naples, le pouvoir peut être représenté, de façon générale, par la cour et les acteurs au service du prince et par le prince lui-même. La cour (terme venant de l'italien, corte qui désigne un espace clos) princière est l'espace habité par le prince, son épouse, sa maison, ses courtisans . [...]
[...] Les artistes entrent dans la politique princière, qui a pour dessein de représenter son pouvoir et sa légitimité. Les artistes exaltent les vertus du prince et de cette manière ils montrent à quel point il est supérieur en choisissant et reconnaissant des artistes qui possèdent eux-mêmes des vertus et beaucoup de talent. Les artistes ne sont pas seulement enrôlés pour leur seul rôle de création, mais également pour leur capacité à recruter, des collaborateurs performants, qui puissent être dignes du prince qui les emploie. [...]
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