Aristocratie et Église

Résumé du document

L'Église est une institution. Elle rassemble l'ensemble des agents sociaux détenant le monopole de la manipulation légitime du sacré. Elle est la principale instance productrice de discours et de représentations mentales. Même si l'idéal est d'être hors du monde, en vrai elle agit dans le monde, au cœur de la société des hommes. Elle a une fonction spirituelle et eschatologique (espoir du salut, réflexion sur le devenir de l'homme).

Au Moyen Age, tout est religieux. La religion est un phénomène social global, il n'y a donc pas de dichotomie.

Dans le contexte de l'An mil, qui est un conteste de désordre politique et public, l'Église est une instance régulatrice par la Paix de Dieu notamment. Elle vise à régler les rapports et les conduites : elle est un instrument de contrôle social et du pouvoir.

La réforme grégorienne est un mouvement profondément aristocratique car la plupart des moines sont nobles. Elle cherche à réguler le système féodal même si elle ne le condamne jamais et qu'elle en profite.
Elle s'oppose aux laïcs dans la pratique du sacré. Au XIIe siècle, elle s'oppose au patronage et à la manipulation des sacrements.

Extraits

[...] Ils sont à l'image de la société chrétienne, car on retrouve les trois ordres : - les chevaliers : militaires - les sergents : logistique - le chapelain : la prière Ils sont soumis à une règle qui consiste en la discipline militaire, les vœux de chasteté, la pauvreté et l'obéissance à la hiérarchie et au pape. Ils portent des habits distinctifs : - manteau blanc à croix rouge : Temple - manteau blanc à croix noire : Teuton - manteau noir à croix blanche : Hospitaliers Au XIIe siècle, c'est l'apogée, mais dès le XIIIe siècle, ils déclinent face aux ordres mendiants. La prise d'Acre sonne le glas en 1191 comme la dissolution du Temple par Philippe IV en 1312. II. Clergie et chevalerie A. [...]

[...] Les chevaliers ne se soumettent pas à l'Église ; leur comportement est plutôt de la superstition. Les croisades sont alors l'occasion de réhabiliter le pape, de montrer la supériorité des catholiques. Dominique Barthélemy doute de la sévérité sans faille : l'anathème et l'excommunication sont une sort de jeu suivi d'un pardon négocié. Le pardon assure à l'Église une place bienveillante ainsi que sa prééminence. B. Glorification du miles Christi 1. Le bon combattant Il y a une osmose entre le chevalier et l'Église : leurs membres ont la même origine sociale. [...]

[...] Recrutement aristocratique La proportion de nobles est importante. Groupes sociaux des évêques de Rouen entre 985 et 1150 : - 2 fils du duc de Normandie - 1 fils de comte - 2 fils de haut lignage normands - 2 frères d'évêque - 1 fils d'évêque Sous saint Louis : - étaient barons - 64% de seigneurs et chevaliers - roturiers - 23% d'origine inconnue Beaucoup d'évêques sont au sein du chapitre cathédral, notamment les cadets de famille ! Ils choisissent alors souvent les évêques dans le groupe nobiliaire : solidarité. [...]

[...] La place de l'évêque Sa place est éminente dans la société dirigeante : il est le chef spirituel du clergé diocésain. Il doit instruire la foi et prêcher le message du Christ. Il a un pouvoir de juridiction par le droit canon ; il est à la tête de l'officialité créé au XIIIe siècle. C'est l'official qui y représente l'évêque. La plupart des évêques sont de grands seigneurs fonciers : ils ont donc des tenanciers. Au Xe siècle, ils obtiennent des diplômes d'immunité pour leurs établissements. [...]

[...] Il est un ordre qui est rentier du sol ! Il reçoit beaucoup de cadets, mais ils sont en perte de succès au XIIe siècle Les moines de Cîteaux : les cisterciens Ils sont créés en 1098. Longtemps, on les croit contestataires du régime seigneurial : ils ont cependant un recrutement noble et dès 1150 ils entrent dans le système seigneurial. Ils mettent en place le système des convers qui n'ont pas le statut de moines, ce sont des laïcs au service des moines) : ils sont d'origine noble à l'instar du frère de Saint Bernard. [...]