En 613, Clotaire II roi de Neustrie s'est donc retrouvé seul roi du royaume des Francs grâce au ralliement des aristocrates Burgondes et surtout Austrasiens, alors emmenées par Pépin Ier, riche propriétaire de la région mosane et désormais promu par Clotaire maire du palais d'Austrasie, et par Arnulf, grand propriétaire de la région mosellane, désormais promu à l'évêché de Metz. Le royaume de Clotaire était étendu à la majeure partie de la Gaule, et (en particulier grâce aux guerres de Clovis et de son petit fils Clotaire Ier) il avait commencé de se dilater en Germanie, aux dépens des Alamans du haut Rhin, des Thuringiens de l'Allemagne moyenne, et, à un moindre degré, des Bavarois du sud.
[...] Si l'un comme l'autre (en particulier Clovis II, aidé de son épouse Bathilde) exprimèrent le souci de promouvoir la christianisation et encouragèrent fortement les fondations et réformes monastiques, leur mort précoce (626 pour Sigebert pour Clovis), et leur succession mal préparée donnèrent le signal de ce qui se passe aux yeux de la plupart des historiens pour le déclin des Mérovingiens (déclin contesté par Ian Wood, qui tente, dans The Merovingian Kingdoms, Londres 1993, une réhabilitation relative des derniers Mérovingiens). [...]
[...] Il y entreprit de nombreuses campagnes, qu'il poursuivrait quand la mort de son père en 629 ramènerait sa capitale à Paris. Des ducs fidèles, francs pour la plupart, furent placés à la tête des Alamans et des Thuringiens. Les lois de ces peuples furent mises par écrit. Des évêchés y furent créés. Il guerroya même contre les Slaves, qui faisaient pression sur la frontière orientale de la Germanie ; et réussit quelque temps à réimposer le pouvoir franc sur la région du delta du Rhin tenue par les Frisons. [...]
[...] C'est grâce à cette armée qu'il put intimider ses concurrents, se manifester aux frontières, et surtout reconquérir (vers 690) la Frise rhénane (perdu après la mort de Dagobert). Il fut en mesure d'y implanter, en faveur du missionnaire anglo-saxon Willibrord, la première église chrétienne : comme il a accepté (fait inouï dans la tradition franque, mais pas dans la tradition anglo-saxonne) que Willibrord fût sacré évêque par le pape en 695, on a ici le premier rapprochement, lourd d'avenir, entre les Pippinides et l'Église de Rome. [...]
[...] Jamais la fusion ethnique entre les aristocraties n'a pu paraître achevée à ce point. La qualité de ces hommes qui, souvent, alors qu'ils étaient encore laïcs mais avaient été convertis (par exemple par saint Colomban) à un mode de vie plus religieux, fondèrent des monastères, les amena à d'importantes fonctions ecclésiastiques (abbés d'abbayes comme Wandrille, ou évêques comme Didier à Cahors Dagobert fit des tournées pour se montrer, rendre des jugements en première instance dans les trois royaumes (notamment en Burgondie/Bourgogne, juste après la succession de son père), et pour impressionner les peuples périphériques jamais enclins à se soumettre comme les Bretons ou comme les Basques. [...]
[...] la fortune des Arnulfo-Pippinides et le principat de Pépin II (vers 680-714) Un groupe familial en particulier, doté de tous les atouts qui viennent d'être énumérés, allait dominer l'Austrasie d'abord, la Neustrie (donc toute la Gaule du nord) ensuite, presque tout l'Occident enfin : c'est le groupe, soudé par mariages successifs : - les Pippinides, fortement implantés dans le bassin de la Meuse, autour de Liège en particulier, avec pour ancêtre éponyme Pépin (ou Pippinus) Ier, dit l'Ancien, maire du palais d'Austrasie de 614 à 640. - les Arnulfides, descendants d'Arnulf, évêque de Metz de 614 à 641. [...]
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