Dans un premier paragraphe, l'auteur nous explique quelles ont été les motivations qui l'ont amené à rédiger cet éloge. Il affirme que ce n'est certainement pas pour se lamenter. C'est ainsi qu'il dresse le tableau de la pensée orthodoxe face à la mort. Ce tableau paraît d'autant plus intéressant qu'il est fait par Georges Tornikios, évêque d'Ephèse à partir de 1155.
Puis, dans un second paragraphe, l'auteur s'adresse directement à la défunte à qui il fait une description élogieuse, par une mise en avant des qualités de l'impératrice et du rôle qu'elle exerça ici bas. Cet hommage paraît avoir un but orthodoxe puisqu'il justifie le destin d'Anne Comnène dans l'au-delà, à savoir son salut éternel.
On peut donc se demander si cet éloge est mis au service du défunt ou s'il sert plutôt la pensée orthodoxe (...)
[...] Tu jouiras du repas des noces, car tu portes la robe nuptiale éclatante et sans tâche. Tu hériteras du royaume de Dieu, parce que maintenant encore tu nourris le Christ qui a faim et tu lui donnes encore à boire quand il a soif ; tu lui donnes des vêtements et tu le mènes sous un toît, lui qui est nu et erre sans toît, et tu le visites, malade et accablé de vieilesse ; bien plus, tu soignes ses plaies, celles bien pénibles de la maladie, celles bien plus pénibles encore de la pauvreté. [...]
[...] On peut donc se demander quel est l'intérêt de cet éloge. L'analyse que nous pouvons faire de ce texte est la suivante : Dans un premier paragraphe, l'auteur nous explique quelles ont été les motivations qui l'ont amené à rédiger cet éloge. Il affirme que ce n'est certainement pas pour se lamenter. C'est ainsi qu'il dresse le tableau de la pensée orthodoxe face à la mort. Ce tableau paraît d'autant plus intéressant qu'il est fait par Georges Tornikios, évêque d'Ephèse à partir de 1155. [...]
[...] Nous avons ici une gradation dans les comparaisons, et ceci relativement à l'attitude de l'impératrice avec les prêtres. Non seulement, elle les accueille comme Marthe, mais en plus elle les écoute et les reconnaît comme médiateurs de Dieu sur terre. Ainsi l'auteur veut reconnaître en Anne le mérite qui lui revient, ayant été le modèle même de la piété orthodoxe que ce soit en tant que femme, impératrice ou croyante. Ceci dans un seul but : lui reconnaître le droit au salut éternel, comme d'ailleurs sa mère auparavant. [...]
[...] D'une part, ce discours de circonstance adopte un plan classique : Un exorde : première partie d'un discours oratoire qui correspond au premier paragraphe. Un basilikos logos qui s'adresse directement à l'impératrice. Il correspond au deuxième paragraphe. Le genre du discours à l'empereur permet d'évoquer les succès impériaux et de glorifier la politique de l'empereur. Le plan traditionnel du basilikos logos implique en principe que les hauts faits de l'empereur ou de l'impératrice illustrent successivement chacune des vertus impériales. C'est le cas ici. Chaque partie du discours doit revêtir les formes de style qui lui convient. [...]
[...] Là, les deux sœurs implorèrent les dieux de les sauver. Les dieux eurent pitié d'elles et les transformèrent en oiseaux : Procnée en Rossignol, Philomèle en hirondelle. Georges Tornikios cite à côté de ce mythe, celui de Niobé. Celle-ci, fille de Tantale et sœur de Pélops, épousa Amphion, roi de Thèbes et eut un grand nombre d'enfants. Niobé, mère de tant d'enfants, s'en glorifiait et méprisait Latone qui n'en avait eu que deux. Elle allait jusqu'à lui en faire des reproches et à s'opposer au culte religieux qu'on lui rendait, prétendant qu'elle-même en méritait à bien plus juste titre. [...]
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