Visite impériale, empereur Charles IV, empereur pélerin, souveraineté, Jean Fouquet
Le premier manuscrit date de l'époque de Charles V, il est réalisé peu de temps après la visite de Charles IV à la demande de Charles V.
Le deuxième cycle iconographique est plus tardif (Charles VII). Les illustrations ont été réalisées par Jean Fouquet. Il a été copié en deux fois, les enluminures ont été réalisées la deuxième fois (vers 1450). On peut voir l'évolution du pouvoir de Charles VII entre ses deux moments : la reprise du manuscrit marque la reprise en main du royaume.
[...] Le roi reçoit richement, sa magnificence l'élève au niveau de l'empereur. III/ Une leçon de souveraineté 3 niveaux d'analyse : - Les évènements de 1378 - Le texte du manuscrit - Les images L'intention du roi est de montrer qu'il n'est le vassal de personne, même pas de l'empereur. Comme il ne s'agit pas d'une visite diplomatique, Charles V n'en attend rien. Il peut donc se permettre de donner une leçon de souveraineté. * Les deux cycles iconographiques commencent par une image de Charles V recevant les messagers de Charles IV. [...]
[...] Charles VII qui vient de récupérer sa capitale, cela montre la reprise en main de la capitale par Charles VII. La figure impériale est clairement celle du pèlerin : aucun attribut impérial. Tous les attributs de la souveraineté sont reportés sur Charles V. Conclusion Cette leçon de souveraineté ne s'adresse pas tant à l'empereur (réutilisation et amplification de ce thème par Fouquet) car elle est encore d'actualité vers 1460. Or, à cette époque, les relations avec l'empire ne sont pas vraiment d'actualité. [...]
[...] Il sort de la ville pour recevoir Charles IV. * La rencontre (1er ms) : le roi arrive sur un cheval blanc et l'empereur et son fils sont sur des chevaux noir et marron. Ici pas de décor urbain : accueil en rase campagne. * Entrée de Charles IV à Paris 1er ms : les trois rois sont isolés (cf. les rois mages). Il y a trois rois, mais on ne voit que deux chevaux. On a l'impression que l'empereur est monté sur le croupe de Charles V (juste derrière et un peu plus bas). [...]
[...] * L'entrée de Charles IV à Cambrai. Les deux images sont extrêmement différentes. L'empereur est accueilli à Cambrai en décembre 1377, la ville est alors en terre d'Empire. Il est reçu sous un dais (1er signe de la souveraineté impériale. Cette scène est possible car on est en terre d'Empire, elle montre que les honneurs sont rendus en terre d'Empire et certainement pas en terre de France. Fouquet choisit pour le deuxième manuscrit le moment où les envoyés de Charles V viennent rencontrer Charles IV à Cambrai et lui disent qu'il n'est pas autorisé à venir célébrer Noël en terre de France. [...]
[...] Premier plan et à droite : scène de bataille qui se distingue de la première par la taille des personnages. C'est un entremet qui est ainsi représenté. Il illustre la première croisade (cf. Pierre l'Ermite dans une barque et armoiries des comtes de Clermont, des ducs de Normandie et de Godefroy de Bouillon) et la prise de Jérusalem. Ce programme a été choisi car on veut signifier à Charles IV que la relance de la croisade ne sera possible qu'en cas de paix définitive entre la France et l'Angleterre, paix dont l'empereur doit être le garant. [...]
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