Vers 1030, Adalbéron de Laon, dans son "ode au Roi Robert", donne une description idyllique relative à la vision de l'Eglise: l'harmonie des trois ordres; c'est un texte officiel et subjectif (poème satirique).
Adalbéron est l'archevêque de Reims (969 à 988); il est le principal artisan de l'élection d'Hugues Capet qu'il sacra Roi (987).
Du Xe au XIe siècle, du point de vue politique, la société se caractérise par une véritable disparition du pouvoir central. Les attributs du pouvoir politique ont été accaparés par les seigneurs. En effet, le roi d'exercer son autorité que dans l'Île-de-France. Du fait de cette faillite royale, les seigneurs recueillent, soumettent et maintiennent toute une population, provoquant ainsi un climat d'insécurité permanent.
Du point de vue économique, on constate une régression. En effet, beaucoup de terres cultivées retournent au friche ; le commerce se tarie progressivement et la monnaie se raréfie.
Du point de vue social, les liens individuels priment sur l'attachement à la royauté capétienne. La société féodale se développe sur la base de rapports d'hommes à hommes comme le lien vassalique où le lien servile par exemple.
Du point de vue religieux, l'Eglise chrétienne subit une emprise laïque, elle souffre de nombreux désordres internes auxquels elle tente, très tôt, de remédier en entamant la réforme grégorienne.
Les sociétés d'Ancien Régime furent marquées par l'idéologie des trois ordres qui est apparue au Moyen Âge. Ainsi, dans les années qui suivent vers l'an 1000, cette idéologie sera formulée dans les oeuvres des Anglo-Saxons Wulfstan et Aelferie, puis avec plus d'ampleur, dans une harangue de l'évêque Gérard de Cambrai (1024) et dans un poème satirique de l'évêque Adalbéron de Laon (1030).
Le temps d'Adalbéron est tentant de révolution, en effet, c'est la révolution féodale. Comment s'organise la société médiévale à travers les trois ordres ? Quelle est la vision, concernant les trois ordres, d'Adalbéron ?
Il ressort de l'analyse de ce texte deux composantes essentielles, d'une part les trois ordres, une société hiérarchisée (I) et d'autre part la vision d'Adalbéron (II).
[...] Ainsi, dans la société médiévale, on cantonne les hommes dans des ordres hiérarchisés. Au sommet de cette hiérarchie, c'est le clergé, c'est-à-dire les clercs (les oratores) et plus précisément les évêques ; ce sont ceux qui "prient". Ces membres disposent d'un statut juridique particulier et forment une sorte de société indépendante dans le corps social entier. Le deuxième ordre c'est l'ordre de la noblesse c'est-à-dire "les nobles" (ce sont les bellatores). Les nobles sont ceux qui "combattent"et protègent. Enfin, le troisième ordre c'est celui des "serfs" (les laboratores). [...]
[...] Ainsi, dans les années qui suivent vers l'an 1000, cette idéologie sera formulée dans les oeuvres des Anglo-Saxons Wulfstan et Aelferie, puis avec plus d'ampleur, dans une harangue de l'évêque Gérard de Cambrai (1024) et dans un poème satirique de l'évêque Adalbéron de Laon (1030). Le temps d'Adalbéron est tentant de révolution, en effet, c'est la révolution féodale. Comment s'organise la société médiévale à travers les trois ordres ? Quelle est la vision, concernant les trois ordres, d'Adalbéron ? Il ressort de l'analyse de ce texte deux composantes essentielles, d'une part les trois ordres, une société hiérarchisée et d'autre part la vision d'Adalbéron (II). [...]
[...] Ainsi, chacun des trois groupes "soulagent l'ensemble". En effet, à ces trois groupes reviennent trois fonctions distinctes "les uns prient, les autres combattent, les autres enfin travaillent", mais complémentaires et dont l'exercice de ses fonctions est déterminé par Dieu seul car tous ces hommes représentent "la société des fidèles" qui est le peuple chrétien. Cette première composante dévoile tant la hiérarchie des trois ordres que leurs fonctions mais la vision d'Adalbéron dévoile la deuxième composante de cette analyse. À Adalbéron étant un archevêque on peut dès lors se demander si sa vision est objective. [...]
[...] Chacun exerce une fonction déterminée dans un système économique centré sur la possession et le travail de la Terre. Le premier ordre qui est le clergé assure la fonction religieuse, la fonction d'assistance et celle d'enseignement. Les clercs sont ceux qui interviennent entre la Terre et le ciel, c'est-à-dire qu'ils "prient"; ce sont donc les seuls qui sont investis du pouvoir de faire accéder au ciel les prières du peuple chrétien, qui est dans le texte d'Adalbéron "le système des fidèles"; et d'interpréter la parole de Dieu pour éclairer les fidèles. [...]
[...] En effet, l'église maintient une unité dans la société grâce a une identité de foi car ils sont tous chrétiens et "fidèles". De plus, Adalbéron décrit une société où "la loi a pu triompher". En effet, cela signifie que la société médiévale qui est une société d'ordres serait juste et équitable où règne la justice et où il n'y aurait aucune inégalité entre ces trois ordres puisque chacun des hommes à sa place, son statut, sa fonction dans la société. [...]
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