L'éloignement des Empereurs du territoire italien (de l'élection d'Henri II à la mort de Conrad III, soit 150 ans, les empereurs n'ont pas résidé plus de 22 ans en Italie) avait largement bénéficié au début du XIème siècle à l'émancipation des cités italiennes: en 1024, une révolte à Pavie détruit le palais royal, et chasse le comte palatin, parti se réfugier à Lomello. Henri III avait bien compris qu'il lui était impossible d'ignorer le désir de libertas qui parcourait les masses urbaines: ainsi faut-il interpréter le diplôme impérial accordé à Pise en 1081.
[...] Les communes jusqu'à Frédéric II La mort inattendue de Frédéric Barberousse (1190) à la croisade mit subitement son fils Henri à la première place. Avant de partir pour la Croisade, il lui avait abandonné le gouvernement du royaume en toute confiance. Henri rentra en Allemagne et sut faire reconnaître ses droits sur son patrimoine. Là-dessus, le roi de Sicile mourut à la fin de l'année 1189. Constance était son héritière. Henri était bien résolu à faire valoir les droits de son épouse et à entrer en possession de la Sicile. [...]
[...] Toutes les villes italiennes lui rendirent hommage sans difficulté. Triomphant, il débarqua à Palerme, où il se fit couronner roi des Normands. L'Italie du sud n'était plus dirigée par un souverain normand, mais par un souverain Staufen. A la même époque, il lui naquit un fils, auquel il donna le nom significatif de Frédéric Roger (le futur Frédéric II). La Sicile était donc réellement une partie de l'empire. La politique germano-italienne était à l'apogée du succès, Henri touchait au sommet de la puissance. [...]
[...] Les villes se sont fait reconnaître le droit d'ériger châteaux et fortifications (article 17). Point tout aussi important, si l'on sait le poids symbolique des murailles, que Frédéric avait détruit à Milan en 1158 et 1162. Pour le consulat, l'article 8 prévoit que l'évêque continuera de conférer le consulat là où il avait coutume de la faire, et que l'envoyé impérial n'interviendrait que dans les autres villes. En reconnaissant les consuls comme des délégués du pouvoir impérial, Barberousse faisait reposer l'avenir sur la force du pouvoir central de contrôler ces consuls. [...]
[...] L'empereur regagne donc l'Italie en 1166, sûr de sa victoire avec son armée. Il entreprit une nouvelle campagne d'Italie afin d'anéantir la résistance qui, sans cesse, reprenait corps. Les Romains s'étant enfin laissés gagner à la cause d'Alexandre III, l'empereur marcha sur eux et les battit à Tusculum, près de Rome, dans une bataille sanglante. Son armée est pourtant décimée par une épidémie de dysenterie, ce qui encourage les cités d'Italie à s'unir. Au printemps 1167, se nouent deux ligues de villes, l'une autour de Vérone (partie orientale de la plaine du Pô), l'autre autour de Crémone (partie occidentale). [...]
[...] Mais l'élection d'un podestat qui aurait déplu à l'empereur se révèle impossible. Afin de pourvoir à ces postes, des méridionaux viennent du royaume de Sicile ; dans la majorité cependant, les podestats sont recrutés par Frédéric II parmi les grands feudataires de l'Italie du Centre et du nord, au sein surtout de familles de la noblesse urbaine de claire fidélité gibeline. De l'empereur aux vicaires généraux, puis aux capitaines, podestats, juges et châtelains, une structure fonctionnelle est construite, jusque dans des centres mineurs comme Chieri ou Montepulciano. [...]
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