Le terme latin universitas est employé au Moyen Âge dans une acception plus large que celle du regroupement des maîtres et des étudiants. Il désigne tout groupe, formé en association, ayant une origine ou une activité commune, doté de privilèges ou de statuts. En ce sens, on peut dire que les villes et les villages ayant obtenu une charte de franchises sont des universitates.
Or, dès le début du XIIIe siècle, on assiste à une organisation des maîtres et des étudiants dans certaines grandes villes. Leurs motivations sont, essentiellement, d'acquérir une autonomie face aux autorités laïques (souverains, communes) et ecclésiastiques (le combat mené par l'université de Paris contre l'évêque de la ville et son chancelier est, à ce titre, exemplaire.) À terme, ces studia (au singulier : studium ; ce terme désigne un centre d'études supérieures ; on parlera, par exemple, du studium de Paris ou de celui de Bologne, le terme universitas désignant, quant à lui, l'association formée par les maîtres et les étudiants, la "corporation" pour employer un terme anachronique) deviennent des centres intellectuels de premier plan.
La papauté a joué un grand rôle dans l'affirmation de la première génération des universités, celle des universités dites "spontanées", selon la distinction faite par J. Verger entre les universités nées du développement spontané d'écoles préexistantes et celles instituées par une autorité - dites créées -. Au XIIIe siècle, seules deux universités naissent de la volonté d'une autorité : il s'agit de l'université de Naples fondée en 1224 par l'empereur Frédéric II et celle de Toulouse, qui fut un échec, imposée par la papauté au comte Raimond VII en 1229 pour former des clercs capables de lutter contre l'hérésie.
Les universités, et notamment celle de Paris considéré comme le plus grand centre d'études théologiques au XIIIe siècle, vont être traversées de différentes crises liées, notamment, au contenu des études et aux méthodes employées pour commenter les textes de base ; il s'agira aussi de s'interroger sur la place à accorder aux ordres mendiants qui ont joué un rôle primordial dans l'évolution de la théologie (...)
[...] Il devient son assistant jusqu'en 1248. En 1252, le chapitre cathédral de Paris demande à Albert de désigner un jeune théologien, susceptible d'être nommé bachelier, afin d'enseigner la théologie à Paris: celui-ci se tourne naturellement vers Thomas qui obtient la licence des mains du chancelier de l'évêque en 1256. Son premier enseignement à Paris s'achève en 1259; après un séjour en Italie (et notamment à Rome où il aurait enseigné), il est rappelé à Paris en 1268 pour contrer, par son enseignement, les thèses averroïstes. [...]
[...] Verger a estimé que 50% seulement des étudiants en arts arrivent au baccalauréat, un quart obtiennent la maîtrise. C. Les organes dirigeants À Paris, l'université est dirigée par un recteur élu par les représentants des quatre nations. Ailleurs, ce personnage porte généralement le titre de chancelier de l'université. Le recteur - ou chancelier - est le gardien des statuts de l'université qu'il représente officiellement. Il a un pouvoir de juridiction sur les étudiants et intervient dans la vie quotidienne de ces derniers (pour fixer le prix des loyers par exemple). [...]
[...] Il meurt près de Rome en 1274. B. La querelle Séculiers/Mendiants Nous avons déjà vu comment les frères mendiants ont pu s'opposer au clergé séculier, dès le milieu du XIIIe siècle, en raison de l'essor et de la diversification de leurs activités. Mais les mendiants posèrent aussi des problèmes de concurrence aux maîtres parisiens, jusque là favorisés par la papauté qui cherchait à développer, pour combattre l'hérésie notamment, les études théologiques. Le conflit se noua entre 1250 et 1259 : - en 1217, des maîtres en théologie viennent enseigner au couvent des Dominicains sur la montagne sainte-Geneviève; de nombreux maîtres et étudiants entrent alors dans l'ordre qui devient concurrent des écoles parisiennes (les Dominicains ont, cependant, accès aux grades de l'université et les études de théologie se font auprès des maîtres de l'université). [...]
[...] On ne peut que remarquer certaines similitudes entre l'organisation des artisans et celles des maîtres et étudiants dont les objectifs sont aussi, pour une part, de garantir la qualité du service offert l'enseignement) et l'honorabilité des membres de l'association. D. Le rôle de la papauté - La papauté est intervenue directement dans l'octroi de statuts à différentes universités. Le cas le plus exemplaire est celui de l'université de Paris: * en 1200, le cardinal Octavien interdit toute conspiratio association) de la part des étudiants sans l'accord de l'évêque ou de son chancelier. * en 1208, une commission de huit professeurs rédige un statut réglementant l'habit des maîtres, les funérailles des défunts, l'horaire des cours. [...]
[...] C'est toute l'originalité et la puissance de l'oeuvre de saint Thomas d'Aquin. Thomas est né vers 1224, au château de Roccasecca, entre Rome et Naples, au sein d'une famille noble. Dernier fils, ne pouvant espérer hériter du patrimoine paternel, il fut offert comme oblat au monastère bénédictin de Mont Cassin (fondé par saint Benoît au VIe siècle) en 1231. En 1239, à la suite d'une série d'incidents survenus dans le monastère, il part pour Naples et entre au couvent des Prêcheurs de la ville en 1244. [...]
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