Au Xe siècle, apparaît le terme de « miles ». Il désigne un homme de guerre qui se lie à un ou des Grands. Le lien est de nature vassalique.
Au XIIe siècle, le terme désigne le chevalier donc on passe de « cavalier » à « chevalier ». Ce glissement sémantique est très important car la dépendance honorable devient un titre et une fonction qui rejoint l'aspiration du noble. Ainsi, la noblesse et la chevalerie se confondent. Pour Isidore de Séville (560/70-636), le miles est « élu parmi 1000 ». Si au XIe siècle, tous les chevaliers ne sont pas nobles, tous les nobles se disent chevaliers au XIIe siècle. Ce rajoute donc un facteur supplémentaire aux caractères identitaires de la noblesse : « on naît noble, on devient chevalier ». Mais une évolution apparaît aux XIIIe-XIVe siècles, avec un nouveau terme : « scutifer » (= « celui qui porte l'écu », soit l'écuyer). Cela désigne une noblesse désargentée, prête à la dérogeance car elle représente un noble qui n'a pas voulu (ou n'a pas pu) être adoubé. Ça peut aussi être un bourgeois qui vient d'être anobli.
[...] Aussi, on observe une plus grande théâtralisation. Une estrade est même réservée aux demoiselles qui viennent se choisir un homme et admirer le plus vaillant. Au XIIIe siècle, se met en place le pas d'armes : le tournoi est de plus en plus codifié, notamment sous l'influence des romans arthuriens. On construit un pont artificiel avec un chevalier qui en défend l'entrée et la refuse, d'où un affrontement. Ce n'est pas très violent. Cela consiste à devenir le meilleur chevalier - Penser ici à l'exemple de Guillaume le Maréchal (Georges Duby) L'incarnation des vaines tentations Le tournoi est l'une des cibles de l'Eglise. [...]
[...] Chevalerie et littérature 1. Roman et chanson de geste Il existe deux genres profanes : La chanson de geste : caractère épique (épopée), strophes versifiées (laisse[3]) destinée au chant où l'on applaudit des exploits, surtout des rois. Mais une question se pose toujours dans ces récits : jusqu'à quel point faut-il être fidèle quand un roi est mauvais ? Aussi, sont surtout relatées des histoires d'hommes ayant réellement vécus. Le roman : Au XIIe siècle, il est versifié et chanté, mais au XIIIe siècle, il est en prose et lu à haute voix. [...]
[...] : Nîmes, Arles) ou au théâtre d'Orange, voire au monopole des anciennes tours romaines et aux portes (mainmise sur les quartiers). Quand il n'y a pas de tours antiques, on les construit. Or, les seigneurs procèdent à une surenchère de faste et surtout de hauteur. A Florence, au XIIe siècle, on en compte 160 et dès le XIIIe siècle, une des premières lois des consuls est de limiter la hauteur des tours : elles ne doivent pas dépasser le beffroi. [...]
[...] Le guerrier est dès lors à son service. La cérémonie se déroule à sa cour, notamment au mois de mai (c'est le début de la belle saison) et dès que l'Eglise veut christianiser ces pratiques, on incite à le faire à la Pentecôte[1]. De même, alors que mai était considéré comme le mois de la jeunesse, l'Eglise en fait le mois de Marie Au cours de l'adoubement, le parrain remet l'épée. On reprend ce terme du baptême car il représente une sorte de baptême païen. [...]
[...] Elles complètent le trio largesse, fidélité, prouesse Cet enseignement passe aussi par la musique, symbole de l'ordre voulu par Dieu, bien qu'il s'agisse d'une musique non sacrée, où l'on adopte à des instruments tels que la vièle, la harpe et la flûte. Les troubadours enseignent aussi la danse, notamment la carole. Avant, c'était la danse du peuple mais dès le XIIe siècle, la noblesse reprend la musique, qui constitue un moyen d'entrer en contact avec le sexe opposé Un groupe ouvert aux choses de l'esprit La noblesse est ouverte à la culture pragmatique et la culture générale, donc aller à l'école semble fondamental. Se mettent aussi en place des légendes avec de longs récits épiques. [...]
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