Traité de Westphalie, système westphalien, conflits européens, guerre de Quatre-Vingt ans, guerre de Trente ans
Au terme de deux conflits européens sanglants, la guerre de Quatre-Vingt ans (1568-1648) et la guerre de Trente ans (1618-1648), l'Espagne, la France, le Saint Empire Romain Germanique, les Provinces-Unies et la Suède signent les traités de Westphalie, le 24 Octobre 1648. Ces traités marquent la fin des deux guerres, tout en initiant la redéfinition et la restructuration de l'Empire, de l'Etat, et de l'autorité papale. Comment la volonté de passer d'une Paix du Pape à une Paix des Etats a entraîné la construction d'un « système westphalien » ?
[...] Il s'agit d'un tournant décisif, puisque ce principe fonde la politique moderne. Principes de Souveraineté et de non ingérence L'Etat, après 1648, devient souverain, il n'existe que pour lui-même. Il s'agit d'un renversement logique qui s'effectue, il s'agit d'une institutionnalisation de la pluralité des Etats reconnaissant ainsi que l'Empire n'est pas l'horizon ultime des Etats. Au-delà de la définition de l'Etat, les traités westphaliens reconfigurent l'espace européen, celui devient étatiquement éclaté. Ce principe de souveraineté affecte également la notion de non ingérence : l'Etat doit défendre ses intérêts sans pour autant intervenir dans les autre Etats, sans chercher à occuper une position dominatrice. [...]
[...] Ainsi, il s'agit de réfréner le désir impérial et expansif des Habsbourg. II) Redéfinition de l'Etat : Rationalité et Souveraineté Les traités instaurent une rupture dans la conception de l'Etat et sa place dans la régulation de l'ordre européen. Constitution d'un Etat rationnel Tout d'abord, le facteur de puissance du Prince, exprimé notamment à travers ses possessions patrimoniales, est délaissé au profit du facteur de force, reposant dans la richesse d'un Etat et donc dans sa capacité à lever une armée et mener une guerre. [...]
[...] Cet ordre westphalien se maintient jusqu'en 1815. L'Etat, durant cet intervalle, a recours à trois instruments spécifiques : la guerre, la diplomatie et l'armée. La guerre acquière ainsi sa dimension clausewitzienne de politique continuée par d'autres moyens La diplomatie se développe au lendemain des traités dans l'optique de former et dépêcher des experts suivant les règles de l'équilibre. Enfin, l'armée professionnalisée et permanente devient un élément clé de la concurrence entre Etats. La balance européenne est ainsi maintenue, créant une Europe des Etats, l'Europe moderne qui perdure jusqu'à aujourd'hui. [...]
[...] Conclusion : Le rêve ultime n'est plus l'Empire universel mais la Paix perpétuelle et universelle (Kant), garantie par les Etats et non plus le Pape et l'Empereur. Une pluralité étatique n'est plus à l'origine de conflits mais la condition sine qua non de la paix. Il reste cependant une limite que les traités de Westphalie n'ont pas dépassée, et que les révolutionnaires vont dénoncer : l'hétéronomie de la souveraineté. Bibliographie - BLIN Arnaud La Paix de Westphalie ou la naissance de l'Europe politique moderne, Editions Complexe - PICQ Jean, Une Histoire de l'Etat en Europe, Presses de Sciences Po - Annuaire Français des Relations Internationales, 2009. [...]
[...] Comment la volonté de passer d'une Paix du Pape à une Paix des Etats a entraîné la construction d'un système westphalien ? Cibler les causes de la guerre : Rêve impérial et Universalisme ecclésial Les traités ont pour but d'anéantir les deux éléments identifiés comme catalyseur des conflits en Europe. Cujus regio, ejus religio : Fin d'un universalisme ecclésial Les Traités de Westphalie mettent fin à un certain moralisme religieux, principalement issu du moyen-âge et de la dichotomie de Saint-Augustin entre la cité de Dieu et la cité des hommes. [...]
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