La féodalité est un type de société. Elle se développe dans toute l'Europe occidentale entre le 10ème et le 13ème siècle. Ces sociétés sont issues du démembrement de l'Empire carolingien et s'inscrivent toutes dans son souvenir. Ces sociétés donneront naissance plus tard aux Etats. Au Japon, un système comparable a existé jusqu'à l'ère Meji. La féodalité est un modèle répandu qui se résume en trois traits dominants :
Le développement très poussé des liens de dépendance d'un homme à un autre homme. Ces liens concernent des groupes de guerriers qui occupent les échelons supérieurs de la hiérarchie sociale.
Le morcellement extrême du droit de propriété. Sur toute terre existe une hiérarchie de droit et donc, une propriété qui n'est pas identique à notre propriété exclusive contemporaine. La hiérarchie dans le droit de propriété dépend très largement de la hiérarchie sociale.
Le morcellement du pouvoir public. Dans chaque pays existe une hiérarchie d'instances autonomes qui exercent dans leur propre intérêt les pouvoirs normalement reconnus à l'Etat.
[...] Il se pratique surtout dans le Nord. C'est une reprise de la commendatio des Mérovingiens. Le vassal est à genoux et place ses mains jointes dans celles de son futur seigneur. C'est la datio manuum. Puis, le seigneur relève son vassal. Le vassal dit je deviens ton homme et le seigneur répond je te reçois et prends comme homme Le seigneur fait alors l'osculum pacis en embrassant son vassal. Les formes sont essentielles pour que la vassalité devienne effective. Les rites sont très importants pour marquer l'esprit des témoins car il n'y avait pas d'écrit. [...]
[...] Les réguliers. Ce sont des hommes et des femmes qui vivent selon une règle. La règle la plus répandue est celle de Saint Benoît. Ils font une profession religieuse en prononçant des vœux solennels de pauvreté, chasteté et obéissance. C'est le prononcé de ces vœux qui fait la fonction. Dans une décrétale de la fin du 11e siècle, Clément III déclare l'habit ne fait pas le moine mais la profession Quand les vœux sont prononcés, les réguliers sont considérés comme morts au monde : ils ne possèdent plus rien en nom propre et leur succession est ouverte. [...]
[...] Les tenanciers ont le domaine utile, c'est-à-dire qu'ils ont l'usus et le fructus. La réserve et les tenures forment le fief du seigneur. Durant le 11e siècle, la réserve va disparaître car le seigneur n'aura plus le temps d'en surveiller l'exploitation. Le fief ne sera alors plus composé que de tenures. Les tenanciers peuvent être serfs (tenures serviles) ou libres (tenures roturières ou censive). Enfin, la tenure noble est le fief. La tenure censive, comme le fief, est concédée à charge de services. [...]
[...] La transmission est un mécanisme formaliste. Dans un premier temps, le fief du vassal mort revient au seigneur. Ensuite, le fils du vassal prête hommage et serment et le seigneur l »investit. Pour être investi, le nouveau vassal offre un cadeau au seigneur. Ce cadeau est un droit de mutation, une somme d'argent qui lui assure la transmission du fief. Si le nouveau vassal est trop jeune, le fief est placé en garde féodale jusqu'à sa majorité. A partir du 12e siècle, cette procédure devient systématique. [...]
[...] Les milites sont liés au châtelain par le serment de vassalité. Dans le Nord, ce sont d'anciens dépendants des grands domaines carolingiens et au Sud, ils sont des paysans libres. Tous se joignent au châtelain pour être du côté de la force. Certains vont exiger des châteaux et les territoires alentours vont devenir des seigneuries. Le maître de la seigneurie exerce, pour son compte, le ban et dispose ainsi du pouvoir de commandement et de justice. Au Nord, la captation du ban a été favorisée par la pratique des immunités. [...]
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