Statues, Este de Ferrare, Alberto d'Este, Borso d'Este, Nicolas III d'Este, Ercole Ier
Il s'agit de 4 statues dont une seule nous est parvenue : la statue d'Alberto d'Este sur la façade de la cathédrale d'Este, vers 1391, après un pèlerinage à Rome.
Deuxième statue : Niccolo III marquis d'Este, statue équestre élevée par son fils naturel légitimé (Leonello d'Este) en 1450. Aujourd'hui, ce n'est pas la statue originelle qui a été fondue par les Français quand les troupes de Bonaparte sont arrivées en Italie. Elle a été refaite d'après les dessins d'origine. De plus, la statue n'était pas là, mais au centre de la place qui s'étend entre la cathédrale et le Palazzo ducalo. En revanche, le socle est l'arc d'origine sur un dessin de Leon Battista Alberti.
Troisième statue : la statue de Borso d'Este (en arrière plan sur la photo), le frère de Leonello. Il fait réaliser cette statue de son vivant. Elle vient marquer l'accession des Este au titre ducal en 1452 (duc de Modène et de Reggio et, en 1471, duc de Ferrare). Ce n'est pas la statue d'origine (fondue) et elle n'est pas au même emplacement. Auparavant elle était le long du Palazzo della ragione (le palais de la raison où on rendait la justice)
Quatrième statue : projet de monument équestre pour Ercole Ier, demi-frère de Leonello et Borso (fils légitime). Ce projet n'est jamais construit.
[...] Le message dépasse le cadre de la ville de Ferrare. Cette statue est mise en place par son fils qui justement n'est pas un foudre de guerre. La statue de Borso est le symbole d'une nouvelle dignité : la dignité ducale. Borso est le premier à être duc (Niccolo était marquis, Alberto seigneur). En 1452, on érige donc une statue pour commémorer le titre ducal de Modène et de Reggio. Elle sanctionne une nouvelle légitimité des Este (on est passé d'un pouvoir de facto à un pouvoir de jure). [...]
[...] C'est une indication de la capacité du seigneur à dominer sa ville. Il est toujours dangereux de faire représenter son effigie dans l'espace public d'où preuve de domination de l'espace. Ici on commence par faire figurer l'effigie princière sur un bâtiment religieux (comme pour Charles V au couvent des Célestins). La cathédrale est en face du premier palais ducal. Cette place est le cœur civique de la ville. La cathédrale n'est pas une fondation d'Alberto d'Este (XIIe siècle). Il s'y inscrit en tant que pèlerin (pas en tant que fondateur). [...]
[...] Il est le maître incontesté de l'espace urbain. Le projet n'est pas réalisé. Aujourd'hui encore la place civique est le cœur de la ville. II/ De seigneur à duc : des marqueurs de la puissance des Este Statue d'Alberto : juste à côté, il y a une grande plaque de marbre sur laquelle sont inscrits les statuts communaux avant l'arrivée des Este au pouvoir. C'est un souvenir civique de l'époque communale. En inscrivant sa statue à côté, Alberto neutralise cette mémoire civique. [...]
[...] La statue de Niccolo paraît alors en avance sur son temps. Ce qui assure la synthèse des deux modèles c'est le projet de monument équestre conçu par Ludovic le More pour Francesco Sforza et demandé à Leonard de Vinci. Cela fait la synthèse car il se réclame de la filiation princière par son mariage avec Blanca Maria Visconti et car c'est un condottiere. Le projet n'est pas réalisé car le bronze est utilisé pour fondre des canons face à l'arrivée des Français. [...]
[...] Avec la statue en 1450, la réponse est plus apaisée. C'est le signe que son effigie n'a plus rien à craindre. Statue équestre (et donc militaire) complétée et adoucie par celle de Borso d'Este. Borso d'Este est représenté assis sur un trône en train de rendre la justice de façon quasi débonnaire. Cela montre l'humanité du prince. C'est une image du prince beaucoup plus apaisante. Elle n'est pas sur la place civique, mais sur l'autre place devant le Palazzo della ragione. [...]
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