Le concept de « société médiévale » n'est pas un concept indigène car les hommes et femmes de l'époque n'avaient pas conscience de vivre à une époque baptisée « Moyen Âge » et qui s'étendrait du 5e au 15e siècle. C'est au 16e siècle qu'est apparue l'idée d'une époque intermédiaire. De plus, l'homme médiéval ne raisonne pas en termes de « société » même s'il connaît les concepts d'ordres, d'états et connaît les termes « chrétienté », « métiers » ou « communauté ».
Le terme de « société » est délicat à définir. Aujourd'hui, on le définit généralement comme un groupe d'individus vivant en commun, selon des règles dans lesquelles s'inscrivent les pratiques collectives et individuelles. Cpdt cette définition s'adapte difficilement à l'étude du MA occidental car cela suggère une idée d'unicité dans le temps (10 siècles) et dans l'espace. L'Occident médiéval est loin de former un ensemble cohérent et son unité est davantage symbolique que géographique, qui se manifeste notamment par la forte empreinte de l'Eglise, par l'utilisation du latin comme langue de communication (...)
[...] On pouvait savoir à quel peuple appartenait un individu en fonction de son nom. Par exemple, au 7e siècle, dans l'Espagne wisigothique, la quasi totalité des noms ont une consonance germanique alors qu'un siècle plus tôt, la majorité des noms de personnes étaient d'origine Hispano-romaine, ce qui montrait la supériorité numérique de ce groupe à cette époque. Cette évolution ne signifie pas une extinction des populations hispano-romaines mais un effet de mode (c'est la même chose que l'utilisation du prénom Kévin en France aujourd'hui, ça ne signifie pas une hausse du nombre d'américains en France). [...]
[...] En l'absence de véritable capitale, un palais accueille le sommet de l'administration. L'existence du palais implique aussi le maintien d'une vie de cour. Au sens romain, l'Etat existe aussi par le fait que les fonctions régaliennes sont assurées par une institution unique, l'institution monarchique. Le pouvoir de commandement se manifeste par la capacité du roi à rassembler l'armée des hommes libres pour des expéditions. Le pouvoir judiciaire s'incarne dans le tribunal royal. La puissance législative, héritée de Rome, est encore intacte. [...]
[...] Mais il y a aussi la question temporelle du MA. Personne n'ose espérer reconstituer l'ensemble des relations humaines pendant plus de mille ans. Aucune étude historique ne considère d'ailleurs le MA dans son ensemble (même si la logique propre au manuel impose de prendre la période dans sa totalité, ce qui impose une périodisation) périodes peuvent être distinguées : la disparition de l'empire romain et l'estompement des formes purement romaines (haut l'apparition des principautés et des royaumes et la fin de l'empire caroligien (MA central), et le 14-15e siècles. [...]
[...] L'incastellamento est présent dans d'autres régions mais ne saurait être généralisé. Localement, le regroupement peut aussi se faire autour d'un monastère. Généralement, ce regroupement est spontané mais parfois un acteur important pour le provoquer. Un seigneur local peut vouloir rationnaliser sa seigneurie afin de la rendre plus rentable . Il y a aussi des initiatives royales ou princières. Beaucoup de bastide sont ainsi fondées dans le sud de la France au milieu du 13e siècle. Les structures d'encadrement Où qu'il vive, l'homme médiéval n'est jamais vraiment seul. [...]
[...] - Le mariage : l'épouse au haut MA a une situation beaucoup plus confortable que celle de la femme romaine. Dans la plupart des peuples, elle peut avoir des biens propres, les administrer, les transmettre et les donner. Les actes de donations pieuses montrent que la femme est consultée par son époux, au moins symboliquement, pour la gestion du patrimoine commun. Mais la femme est menacée par la répudiation qui peut se produire par simple volonté de son mari, ou si elle ne peut avoir de fils. [...]
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