Le concept de « société médiévale » n'est pas un concept indigène, car les hommes et femmes de l'époque n'avaient pas conscience de vivre à une époque baptisée « Moyen-Âge » et qui s'étendrait du Ve au XVe siècle. C'est au XVIe siècle qu'est apparue l'idée d'une époque intermédiaire. De plus, l'homme médiéval ne raisonne pas en terme de « société » même s'il connaît les concepts d'ordres, d'états et connaît les termes « chrétienté », « métiers » ou « communauté ».
Le terme de « société » est délicat à définir. Aujourd'hui, on le définit généralement comme un groupe d'individus vivant en commun, selon des règles dans lesquelles s'inscrivent les pratiques collectives et individuelles. Cependant, cette définition s'adapte difficilement à l'étude du Moyen-Âge occidental, car cela suggère une idée d'unicité dans le temps (dix siècles) et dans l'espace.
L'Occident médiéval est loin de former un ensemble cohérent et son unité est davantage symbolique que géographique, qui se manifeste notamment par la forte empreinte de l'Eglise, par l'utilisation du latin comme langue de communication, en supposant que la société médiévale puisse être décrite comme un ensemble cohérent, les outils et les concepts à utiliser peuvent être empruntés à la sociologie. Or, les sources ne proposent le point de vue que de l'élite, limites de l'application de la sociologie à l'étude de la société médiévale.
Mais il y a aussi la question temporelle du Moyen-Âge. Personne n'ose espérer reconstituer l'ensemble des relations humaines pendant plus de mille ans. Aucune étude historique ne considère d'ailleurs le Moyen-Âge dans son ensemble (même si la logique propre au manuel impose de prendre la période dans sa totalité, ce qui impose une périodisation).
[...] La famille noble La noblesse passe par le sang. Les titres sont hérités des parents et ne dépendent plus du roi, et les terres se transmettent majoritairement par héritage. ( renforcement de la place de la famille au MA central. Les aristocrates en prennent conscience et font écrire des généalogies au 11e siècle, dont quelques-unes sont conservées (ex : la généalogie des chevaliers de Wattrelos qui continent le nom d'au moins 40 parents sur 5 générations). Ces généalogies confirment l'hypergamie dans le couple : la haute noblesse vient toujours des femmes. [...]
[...] Ce système fut généralement bien accepté par les populations romaines, car les fédérés se montraient plus efficaces que l'armée régulière. Cpdt ce système a un aspect pervers, dans la mesure où il constitue une totale démission du pouvoir romain dans les provinces. La disparition du dernier empereur en 476 ne fit qu'accélérer un processus déjà en cours. Les barbares reconnaissent vaguement l'autorité de l'Empereur de Constantinople, mais dans la réalité, ils assument l'autorité souveraine. ( Les territoires cessent d'être des provinces impériales pour devenir des royaumes indépendants. ( Entités territoriales fractionnées. [...]
[...] La générosité d'un grand lui permet d'accroître son contrôle sur les hommes de sa gefolgshaft ou d'élargir le cercle de ses obligés. ( La richesse est un auxiliaire dans la définition des hiérarchies et sert d'abord à l'ostentation. La transmission de cette richesse sert aussi à montrer la continuité des lignages. On voit que dans les testaments, un grand soin est apporté sur les modalités du partage des terres et du trésor, car ces biens constituent le support du prestige de la parentèle. [...]
[...] Comme l'Église confie ces missions aux chevaliers, elle entérine la parcellisation des pouvoirs publics. Mais en supposant que l'usage de la force publique par les chevaliers s'accordent avec les devoirs religieux qui étaient avant ceux du souverain. ( la chevalerie autrefois décriée devient un ordre reconnu et valorisé par les clercs. Au 12e siècle, l'Église recommande même aux clercs de venir assister aux adoubements. L'adoubement, à la base cérémonie militaire, est de plus en plus entouré par des rites chrétiens, comme la veillée de prières, la bénédiction des armes, le serment du chevalier dont les thèmes renvoient à la paix de Dieu. [...]
[...] Certaines familles préfèrent l'exogamie pour être en paix avec une autre famille (ex. : les Pippinides et les Arnulfiens au 7e siècle), alors que d'autres lignages préfèrent l'endogamie afin de maintenir l'unité de la parenté. La tendance à l'homogamie est prépondérante : on se marie avec quelqu'un du même niveau social. Mais parfois, on peut voir une tendance à l'hypergamie, càd le mariage avec quelqu'un de rang supérieur, mais cela constitue souvent une transgression et il fallait donc pour cela recourir à la force. [...]
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