Sicile, Moyen-âge, islam, Frédéric II, Empire romain, Empire Byzantin, Sicile islamique, Aghlabides, Fatimides, conquête arabe
La Sicile va passer sous la domination de trois grandes forces politiques, trois civilisations (les musulmans, les Normands puis les empereurs du SERG) jusqu'à la mort de Frédéric II en 1250, marquant l'ouverture sur une période d'instabilité politique sur l'île. Nous verrons comment la succession de ces trois civilisations ne donnera pas lieu à un effacement systématique du passé, conduisant à conférer à la Sicile une identité historique, patrimoniale particulière.
Cette identité n'était pas une grande nouveauté pour la Sicile, ayant toujours été un espace à part dans l'histoire, dès la mythologie. Homère rappelle le nom antique de Trinacrie, qu'il applique à cette île de méditerranée, car elle compte 3 pointes. Il évoque une population de cyclope sur l'île. Cette île de méditerranée vaste (25 000 km2) se distingue dès l'origine par des caractères propres forgeant l'identité mythique et prédéterminant son histoire (climat, caractère insulaire, relief et volcan Etna). Elle forme une terre à part qui ne fut pour autant jamais tout à fait isolée du reste du monde connu.
[...] Durant le deuxième tiers du IXème siècle, les avancées musulmanes en Sicile semblent donc quasiment irrésistibles. Les prises, à quelques années d'intervalle, des principales villes et places fortes de l'île ainsi que la mort d'Eufemios conduisent ainsi les Aghlabides à réévaluer leur position et à considérer la Sicile comme l'une de leurs possessions. De fait, en 851, l'émir nomma un gouverneur permanent en la personne d'Al-Abbas ibn al-Fadl, un commandant militaire de grandes valeur et habileté, qui fut non seulement chargé de conclure la conquête en se rendant maître des régions d'Enna et de Syracuse mais également d'entreprendre la réorganisation politique, sociale et administrative de ce qu'il était désormais convenu d'appeler Siqiliah. [...]
[...] Certes, cette ville fut reprise deux années plus tard, mais il n'empêche. Une telle provocation n'en mettait pas moins en lumière les failles d'un pouvoir, comme elle démontrait que la domination politique d'un territoire ne signifiait pas pour autant que celui-ci était stable ou, en tout cas, totalement apaisé. Et, de fait, la société sicilienne tout comme l'armée musulmane elle-même étaient alors secouées par de fréquents soubresauts, qu'aucun gouverneur n'arrivait totalement à calmer. En témoignent les deux grandes révoltes de 886 et de 890, qui visaient ouvertement l'énième gouverneur nommé par l'émir de Kairouan, Sawada ibn Muhammad ibn Hafaga. [...]
[...] La flotte emporte avec elle fantassins chevaux de combat. Les troupes débarquent en Sicile le 17 juin, à Mazara, et c'est là que les bateaux déchargent les troupes qui ne rencontrent aucune difficulté à leur débarquement. Pour autant, le premier affrontement ne tarde pas à partir du moment où après 3 jours de stationnement à Mazara, les troupes prennent la direction de Palerme. Ils passent par l'intérieur des terres et rencontrent un premier détachement byzantin écrasé par les Aghlabides. Les Byzantins se replient dans la forteresse d'Enna, tandis que le chef byzantin, Balata, est tué pendant la bataille. [...]
[...] Ils mettent alors le siège. La capitale leur offre une résistance acharnée, et la situation tourne au statu quo interminable. Cela entraine de part et d'autre des difficultés, notamment des épidémies. La solution pour accélérer les choses seraient d'attaquer la ville par la mer, mais entretemps Venise envoie des galères pour protéger le port de toute attaque. La situation devient intenable de sorte que les Aghlabides décident d'abandonner la ville et de repartir à Mazara pour élaborer une nouvelle stratégie. [...]
[...] La population sicilienne est aussi majoritairement acquise aux envahisseurs. Une fois la prise de contrôle effectuée, les Byzantins réorganisent intégralement l'île et la place sous un double commandement : Un prêteur, responsable administratif qui rend des comptes directement à Constantinople. Un dux, chargé des fonctions essentiellement judiciaires et militaire. Le but est de pourvoir à la défense et la protection de la Sicile, et celle-ci ne connaitra pas, durant sa période byzantine, les mêmes difficultés et aléas que la partie continentale de l'Empire byzantin (sur la botte italienne). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture