Sicile, Sicile médiévale, Normands, conquête normande, Messine, Val Démone, résistance musulmane, Palerme
On peut dire de la conquête normande, que nous sommes confrontés à un accident de l'histoire. Cette conquête, bien qu'elle se déroule dans un contexte difficile, arrive tel un appel à l'aide, où un dirigeant est confronté au soulèvement d'un rival. Cette conquête est lente, saccadée, dû au contexte géographique et social de l'île.
[...] Cela est censé faciliter la prise de Palerme à termes. Mais les Pisans entendent contrôler eux-mêmes les galères en entrecroisant leurs forces avec les Normands, mais les deux n'arrivent pas à se mettre d'accord et la première tentative de prendre Palerme à l'automne 1063 échoue lamentablement, fiasco pour les Normands car les Pisans arrivent à débarquer à proximité et rafler du butin. Les Hauteville normands décident alors de mettre de côté la prise de Palerme et de réorganiser pour l'année 1064 leurs opérations, caractérisées alors par un vaste balayage de l'ile et des territoires qu'ils estiment être déjà sous leur domination (Messine et Val Démone). [...]
[...] Stratégiquement c'est assez bien vu. Cette administration centrale se répartit en 4 grands offices : L'Amiratus, principal ministre (chancelier), charge qui revient toujours à un Grec byzantin ou à un musulman, qui alternent. Le Protonotaire, celui qui gère les finances et l'exploitation du domaine comtal. C'est toujours un Normand. Le Logothète, chef des armées, toujours un byzantin qui dirige les fonctions militaires. Le Camérier (ou chambrier), qui administre la justice, toujours un Normand. Indépendamment des fonctions des officiers, ils appartiennent tous à l'entourage du comte, notamment ceux qui l'avait accompagné dans la conquête de l'ile. [...]
[...] Le plan est relativement bien monté, mais ils n'avaient pas prévu la résistance acharnée de Palerme face à cette double tentative de conquête terre-mer. Ils étaient restés dans l'idée que les Palermitains allaient avoir peur comme en 1068 et ouvrir les portes. Mais désormais ils défendent la ville. L'assaut commence aux alentours du 15 aout 1071, mais la ville ne finit par tomber que le 10 janvier 1072. On a donc un siège de 5 mois, mais malgré la défense acharnée Palerme tombe. [...]
[...] Une conquête longue et difficile en plusieurs étapes. La prise de Messine et du Val Démone, toutes les sources s'accordent pour dire que les débuts de la conquête a été rapide et violentes, par le biais de razzias dans le but de s'assurer la victoire par le biais de la surprise et de la terreur, en incendiant et en tuant tout ce qu'ils trouvent sur leurs passages. Soutenu par la flotte de guerre normande, ils attaquent Messine, l'action conjugué permet de prendre la ville, une garnison permanente est installée, les murailles sont renforcées, c'est d'emblée le point général de la conquête, le but étant de prendre Palerme. [...]
[...] Tout est à construire, puisqu'au moment de l'arrivée des Normands, il n'y a qu'un seul diocèse chrétien, celui de Palerme (maintenu du fait de la politique de tolérance des musulmans). A côté du diocèse, on avait quelques églises locales qui relevaient du rite grec orthodoxe (héritées de l'ancienne domination byzantine). Dans un premier temps, le nouveau souverain va s'appuyer sur ces petites églises de rite grec pour redécouper le territoire sicilien en circonscriptions chrétiennes latines (catholiques). Il maintient quelques églises de rite grec, et transforme les autres en églises catholiques. [...]
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