Arabisation, Sicile, Moyen-âge, Sicile musulmane, dynastie, tribus, affrontements politiques, dynamique sociale, exploitation des territoires, agriculture, charte, Normands, toponyme, traité, possession, propriété, irrigation, Palerme, canaux, système hybride, islamisation, monde islamique, Chrétiens, activités économiques, réseau commercial, Communauté juive
Globalement, l'histoire de la Sicile musulmane ne fut jamais qu'un affrontement incessant entre dynasties, tribus et factions sociales, et ces aléas pourraient suggérer que l'histoire de la Sicile musulmane est celle d'un interminable déclin. La domination islamique sur la Sicile se maintient pourtant pendant plus de 200 ans, pendant lesquels elle contribua à refaçonner les espaces, et à transformer en profondeur les sociétés. À l'ombre des affrontements politiques et intrigues de palais, ou soulèvements populaires, une autre histoire s'est aussi déployée, moins spectaculaire et plus terre à terre. Une histoire où il est question d'exploitation, de gestion des terres, de dynamiques sociales et d'échanges commerciaux. C'est aussi l'histoire de la rencontre de populations anciennes de tradition chrétienne, et de peuples nouveaux de confession musulmane, qui vite vont se mêler et réussir à cohabiter. Ils vont à terme s'influencer les uns et les autres, pour contribuer à l'émergence d'un monde à part, où deux cultures peuvent s'entremêler sans jamais s'exclure l'une l'autre.
[...] Les sources renseignent aussi sur la gestion et l'organisation du territoire agricole. A la lecture des traités, construit comme des livres d'histoire : Dans un premier temps les terres byzantines conquises ont été confisquées à leurs anciens propriétaires puis distribuées aux conquérants. Ensuite, on apprend qu'une fois en possession des terres, les nouveaux arrivants vont susciter une nouvelle répartition de leur propriété conduisant à la disparition par éclatement des anciennes latifundia (vastes exploitations agricoles) byzantines, transformées en exploitations plus modestes et petites, et plus faciles à exploiter. [...]
[...] La maitrise par les populations arabes de la technique de l'émaillage favorisent le succès de la céramique et sa réputation en Sicile. C'est aussi la qualité et la beauté des couleurs et motifs employés pour décorer ces objets qui favorisent son succès. Les cours chrétiennes recherchent surtout le motif dit « au pan » que l'on retrouve dans les trésors de nombreuses cathédrales/basiliques et inventaires de souverains. C'est d'une part parce qu'ils en achetaient beaucoup, mais aussi était devenu une sorte de cadeau diplomatique que les souverains de Sicile offraient à l'occasion de rencontres et contacts avec leurs homologues chrétiens. [...]
[...] Cela permet de fabriquer des soieries qui bénéficient d'une main d'œuvre sicilienne qui va vite devenir habile et virtuose dans la technique du tissage, et dans la décoration/élaboration de motifs originaux. Tout cela est compensé par des volumes de production et d'exportation notables, qui venaient apporter une forme d'appoint aux exportations agricoles La Sicile islamique et les réseaux commerciaux méditerranéens Des témoignages contemporains vont se diffusent et contribuer à faire la publicité de l'ile et favoriser son imbrication dans les grands circuits commerciaux. [...]
[...] Elle révèle qu'à cette époque on a construit un nombre important de mosquées, dont on retrouve les vestiges, comme on retrouve aussi à l'occasion de fouilles, des amulettes religieuses qui sont des artefacts liés étroitement à l'Islam. Tout cela d'une part confirme le succès de l'islamisation. On croit qu'il s'agit d'un Islam particulier, puisqu'il relève d'un courant spécifique de la religion, l'ibadisme (branche de l'Islam particulièrement pratiquée par les berbères d'Afrique du Nord, qui colonisent massivement la Sicile). Ce courant se caractérise par d'une part une pratique très rigoureuse des préceptes musulmans (orthodoxie rigide), et d'autre part une tolérance marquée vis-à-vis des autres religions monothéistes. [...]
[...] Les informations les plus nombreuses sont tirées des récits de voyageurs, des hagiographies ou encore de la documentation normande, certes postérieure mais apporte des éléments de compréhension. Toutes ces sources s'accordent à évoquer des chrétiens profondément imprégnés de culture arabo-musulmane et auxquels on attribue un qualificatif, ces chrétiens arabisés apparaissent dans les sources comme des mozarabes. Géographiquement, sur l'ile, ils occupent une région particulière surtout. Ils sont majoritaires en proportion dans le Val Démone (Nord-Est), et sur les côtes Nord et Nord orientales de l'ile. Ils migrent tous vers cette partie de l'ile, car proche de l'Italie. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture