Seigneuries, fiefs et châteaux sont essentiels pour le groupe dominant de l'aristocratie afin qu'il puisse « tenir son rang » et vivre « noblement », tout en profitant du travail fourni par les paysans. En 1250, pour vivre « noblement », le revenu annuel moyen était de 20 livres, soit 400 sous ou 4200 deniers. Une autre enquête, menée par Thibault V (comte de Champagne, 1239-1270), montre que 1000 de ses vassaux détiennent 80% des fiefs du comté. Aussi, le revenu annuel moyen d'un chevalier est de 36 livres tournois (monnaie de compte) et 26 pour un écuyer. Ce groupe est inséré dans un réseau « féodo-vassalique », capital jusqu'à la fin du Moyen-Âge, notamment à travers l'usage de l'hommage (geste et parole).
« Seigneurie » est un terme qui ne s'emploie pas au Moyen-Âge, on ne trouve que le terme de « senior ». Pour désigner l'espace dépendant d'un château on emploie les termes de « territorium castri » (nord), « potestas » (Bourgogne, qui donne le mot « potée » en français), « districtus » (donne détroit en français), « sauvement » ou « mandement » (attention, le terme de « mandement » peut aussi désigner un document rédigé par un roi qui a valeur d'ordre).
La seigneurie foncière peut être composée d'alleux et/ou de fiefs. Le seigneur exerce de ce fait un certain nombre de droits sur les exploitants (tenanciers (non propriétaires) qui exploitent des tenures) : c'est une exploitation indirecte. Ainsi, le seigneur est un rentier, puisqu'en retour, il perçoit des redevances (notamment en nature avec surtout des livraisons d'avoine, pour les besoins des chevaux).
[...] Le loisir Le loisir distingue les dominants du reste de la population. Il s'agit notamment de loisirs d'intérieur, comme les jeux de dés, de table (échec, trictrac . ) et dès le XIVe siècle, de carte. Le plus important est le jeu d'échec, dont le plus vieux nous parvient de l'Occident du Xe siècle (910-914). C'est un attribut noble et on dit à l'époque que le roi des jeux est le jeu des rois En effet, celui-ci allie la stratégie (esprit militaire), le combat au corps à corps et l'offensif/défensif. [...]
[...] Il y a des châteaux avec de grandes tours en pâté (terre) et au signal du prince, on l'attaque. Donc, on recherche aussi le divertissement à travers le jeu, dont un très bel exemple est le jeu d'échec, qui comporte la pièce de la tour, une représentation symbolique importante. Autres images symboliques : Le Christ est le Seigneur du ciel, donc on y retrouve l'univers castral. Les reliques sont détenues dans un univers castral, elles aussi. B. Les dérivés du château 1. [...]
[...] De plus, il faut sans cesse l'entretenir (terrassements, fossés) : il est toujours en chantier. Le seigneur y entretient une garnison, des hommes d'armes (la mesnie[3]). Ceux-ci vivent au sommet du château ou dans une maison annexe, car les femmes et les enfants de ces hommes n'apprécient guère l'inconfort de la tour et y préfèrent une maison à proximité. Il existe aussi un bâtiment pour les domestiques et un pour les artisans (notamment le forgeron, très important). La tour revêt aussi une dimension politique car la prison se situe à son rez-de-chaussée, où l'on rend aussi la justice Une mise en scène Le château joue sur le paraitre. [...]
[...] Très vite, ces loyers vont être payés en monétaire (liquidités). Le droit d'Acapte est le droit de jouir des terres (droit d'entrée). C'est une redevance très lourde, contrairement au cens qui est plus symbolique d'une dépendance et qui équivaudrait à environ 1 denier. Certains travailleurs sont libres, d'autres sont des serfs et dans ce dernier cas, on parle de seigneurie domestique Le maître a des droits sur les serfs, notamment : Le droit de formariage : somme versée sous la forme d'une taxe par le serf si, du fait d'un mariage, il doit quitter la seigneurie (mariage hors seigneurie). [...]
[...] De plus, il peut fixer des taxes. Le seigneur contrôle des routes et impose un péage pour le droit de circuler sur les routes et les voies fluviales qu'il contrôle. Il existe aussi une taxe sur les marchés (c'est le droit de tonlieu[1] et le droit de se faire héberger gratuitement une fois par an (droit d'albergue/de gîte). Ce dernier droit est très contraignant car l'hébergement dure du soir au matin, il faut fournir le repas du soir et du matin, à lui, toute son équipe et leurs chevaux. [...]
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