Sceptre, mitre, organisation des pouvoirs, cité chrétienne, an 800, an mil, chrétienté, césaropapisme, Constantin, Charlemagne, mérovingiens, carolingiens, papauté, Empire romain, Saint-Empire romain germanique, pouvoir temporel, doctrine gélasienne, Grégoire le Grand, sacre impérial
Le césaropapisme, à l'origine, est moins une théorie qu'une pratique, du moins en ce qui concerne la chrétienté latine. Le terme s'applique ainsi parfaitement à ce que sera la politique de Constantin vis-à-vis de l'Église. Constantin se convertit au christianisme aux alentours de 312 (par la suite les panégyristes chrétiens populariseront l'idée que le Christ lui était apparu pour lui promettre, au cas où il lui dédierait ses armes, la victoire dans une bataille décisive qu'il se préparait à livrer contre l'empereur rival installé Rome ; Constantin aurait alors ordonné à ses soldats de repeindre leur bouclier d'un X barré d'un I, chiffre du Christ ; sur les mobiles exacts de sa conversion, voir les quelques remarques éclairantes de Lucien Jerphagnon, "Histoire de la Rome Antique. Les armes et les mots", Paris, Taillandier, 1re éd. 1977, éd revue et corrigée, 2002, ch. 14.
[...] Mais le sacre c'est aussi l'occasion pour la papauté de ranger un trône encore fragile sous sa protection et comme sous son autorité. Les rois carolingiens, estiment que c'est par ratification du peuple franc (du moins des chefs des familles les plus puissantes et des compagnons d'armes) et, plus encore par droit du sang qu'ils exercent l'autorité royale. Le sacre n'est donc pas un acte d'investiture, ils le tiennent comme un symbole de leur prestige, il vaut comme bénédiction et reconnaissance et c'est ainsi que le reçoit Charlemagne la nuit de Noël de l'an 800. [...]
[...] Le Basileus ou les rois barbares convertis au christianisme n'exercent selon Grégoire un pouvoir légitime que dans la mesure où ils en font l'instrument de la volonté divine telle que le Pape la leur fait connaître. Le pouvoir séculier est, pour Grégoire, un pouvoir délégué, un office ou ministère. Les rois ou les empereurs ne tiennent pas leur pouvoir de la communauté politique ni de l'hérédité, ni de la tradition, mais de Dieu seul, par la médiation de son vicaire, le pape. [...]
[...] Pour être l'instrument de Dieu et exercer légitimement les droits attachés à la dignité royale, le monarque devrait en être investi par le seul médiateur que Dieu a institué entre lui et les hommes après l'incarnation du Fils, le pape qui dispose des offices. L'empire est un sacerdoce (comme la monarchie le sera en France), papes et empereurs l'admettent. Mais les empereurs affirment en avoir été investis directement par Dieu lui-même, tandis que les Papes prétendent qu'eux seuls en disposent, comme ils disposent de la couronne dont ils sacrent les empereurs. Le cérémonial du sacre est alors tenu pour l'expression solennelle de cette supériorité. [...]
[...] L'Aquitaine, le Languedoc et la Provence sont rapidement reconquis, le califat de Cordoue demeurant solidement établi en Espagne. Charles Martel cependant n'est pas roi, seulement maire du palais au service des Mérovingiens, la dynastie franque fondée par Mérovée, le père de Clovis. Même si c'est au maire du palais que revient l'exercice effectif du pouvoir, les « rois fainéants » conservent assez de prestige pour qu'il n'ose les dépouiller de leur trône. C'est Pépin, successeur de Charles, en 741 qui, fort de l'appui du pape, est désigné roi lors de l'assemblée de Soissons en 751 à la place de Childéric III, le dernier mérovingien. [...]
[...] La situation de la papauté, soumise alors au bon plaisir des grandes familles romaines, est désastreuse. Othon Ier travaille à la redresser. Il se fait protecteur du pape, gardien de la foi et du dogme. Très pieux, il pousse encore plus loin la confusion du politique et du religieux que ne l'avait fait Charlemagne. Le clergé devient son instrument de gouvernement privilégié. Il développe une véritable féodalité ecclésiastique. Les évêques sont investis du titre et des dignités de comte d'Empire. [...]
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