Saint Empire romain germanique, universalisme impérial, fédéralisme, crises politiques, réformes institutionnelles, Empire allemand
« (843) Charles venant au-devant d'eux pour traiter, les frères se réunirent à Verdun. Là, le partage fut fait. […] Après avoir fait les serments, ils se séparèrent des deux côtés. ». C'est ainsi que Prudence, évêque de Troyes, relate, dans les Annales de Saint-Berthin, le traité de Verdun. A cette date – 843 – l'Empire carolingien éclate : tandis que le fils de Charlemagne, Louis le Pieux avait réussi à conserver l'unité de l'empire, ses enfants, après avoir déposé leur père, se disputent le trône vacant. Le serment de Strasbourg en 842, puis le traité de Verdun en août de l'année suivante, mettent un terme aux conflits fraternels et annoncent le morcellement progressif de l'œuvre de Charlemagne. En effet, en plaçant Lothaire, Charles et Louis sur un pied d'égalité, en accordant tout au plus à Lothaire le titre désormais honorifique d'empereur, ce traité fragilise le pouvoir impérial qui ne peut rien contre les multiples fragmentations de l'empire. Ainsi, après la mort de Louis II, fils de Lothaire, la couronne impériale n'est plus que l'apanage de roitelets sans prestige, ni pouvoir. Néanmoins, si « l'empire, réalité politique a vécu, l'idée d'empire, elle, vivait encore ». En effet, cette idée, irrémédiablement bipolaire, à jamais marquée par sa double origine, celle de Rome et celle d'Aix-la-Chapelle, survit tout au long du IXème siècle.
[...] Après la fin tragique de la dynastie des Hohenstaufen, le Saint Empire romain germanique est le terrain de l'effondrement du pouvoir central. Face à ce déclin, il devient nécessaire de réformer l'Empire qui s'oriente progressivement vers un système fédéral L'anarchie impériale. L'interrègne (1250-1273) : des Empereurs et des antirois. -La vacance du trône impérial. « Epoque terrible sans empereur »9 Friedrich Schiller,Der Graf von Habsbourg: « war die kaiserloze, die schrekliche Zeit » traduction de Gérard de Nerval de Ainsi Friedrich Schiller célèbre-t-il les années 1254-1273. [...]
[...] L'Empire et les princes : la monarchie sacrale « héréditaire ». -Rôle fondamental des princes. L'élection comme mode de désignation du souverain – l'insolente réponse d'Aldabert de Périgord à Hugues Capet « Hugues, qui t'a fait roi ? »3 Dans leChronicon(~1024), Adémar de Chabannes résume ainsi l'altercation enre Hugues Capet et Aldabert dePérigord quant à la place des comtes dans la monarchie : à la question « Aldabert, qui t'a fait comte ? » du roi, Aldabert rétorque : « Hugues, qui t'a fait roi? [...]
[...] Au cours des XIVème et XVème siècle, les germains nourrissent une profonde aversion vis-à-vis des étrangers. Ainsi critiquent-ils virulemment la politique des Bourguignons (Charles le Téméraire étant surnommé le « Grand Turc d'Occident ») et conçoivent un sentiment de rancune à l'encontre des Italiens dont les prétentions se montraient chaque jour plus insistante. Aussi la lutte entre Louis de Bavière et Jean XII a-t-elle plus pour fond une rivalité entre Italiens et Allemands qu'un énième affrontement des deux glaives. La dislocation de l'Empire des trois royaumes. [...]
[...] Dès lors, a dynastie des Hohenstaufen, particulièrement sous les règnes des deux Frédéric, s'efforce nonseulement de ramener la noblesse à l'obéissance, mais également, de moderniser les institutions de l'Empire. Le renforcement de l'unité impériale sous Frédéric Barberousse. -Coopération entre l'empereur les grands. L'attitude conciliatrice de Frédéric Ier qui laisse aux nobles la possibilité de développer leurs seigneuries se double d'un gouvernement en accord avec les princes de l'Empire : plus qu'au cours du Haut Moyen-âge, les grandes décisions sont prises au cours des diètes du SaintEmpire romain germanique. -Soutien des nobles à Barberousse. De fait, lorsque Grégoire VII excommunie Barberousse en 1160, il ne le destitue pas. [...]
[...] A la mort d'Henri, rien ne peut empêcher l'élection de son fils, Otton Ier, et ce dernier de traverser les Alpe, de revendiquer lacouronne impériale qu'il obtient dès 962, en aidant le pape Jean XII, exactement comme Charlemagne avait, auparavant, aidé Léon III avant d'être couronné en Noël 800. Dès lors, comment s'organise le pouvoir dans l'empire que se constitue Ottonet ses successeurs ? Plus encore, comment une telle organisation politique, s'étendant sur trois royaumes – la Germanie, l'Italie, puis la Bourgogne après 1032 et le règne Conrad II – a-t-elle pu survivre à des siècles de divisions dynastiques, de luttescontre la papauté et les puissances voisines ? Il s'agit de comprendre que l'Empire se pense différemment selon les époques et les dynasties. [...]
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