Académie palatine d’Aix-La-Chapelle, incunables, bibliothèque pontificale, commande littéraire, manuscrit médiéval, fonction mémorielle, manuscrits des Carrares
La possession de manuscrits par le prince n'est pas une nouveauté. Charlemagne avait fondé l'académie palatine d'Aix-La-Chapelle pour multiplier les textes érudits. Mais l'importance des manuscrits devient considérable. L'imprimerie ne modifie pas à ses débuts ce rapport du livre au prince, notamment avant 1500 avec les incunables.
Cette possession marque la singularité du prince car le prince se doit d'être magnificence mais se doit de plus en plus d'apparaitre comme un prince lettré. C'est par le biais de sa librairie que Charles V gagne son surnom de « Sage ».
[...] À sa mort, les ouvrages restent dans les fonds pontificaux. Il y a aussi des manuscrits en langues orientales (offert lors du Concile de Florence en 1439 Nicolas V passe pour le fondateur de la Bibliothèque Vaticane : en 1450 : il décide que la totalité des manuscrits seront désormais rendus publics au membre de la cour pontificale et aux humanistes : il en fait une collection ouverte. Il y a alors 1200 manuscrits en 1450. Il institutionnalise la bibliothèque en en confiant la charge à l'humaniste Lorenzo Valla comme bibliothécaire pontifical. [...]
[...] Le roi répartit ces ouvrages à ses fidèles dont Philippes de Commynes. La question de l'alliance par le livre : la logique des dons et contre- dons : logique d'échange. Les manuscrits font partie des cadeaux que l'on s'échange entre princes. Exemple : le Bréviaire de Belleville réalisé à Paris entre 1323-1326, à Paris dans l'atelier de Jean Pucelle, offert par Charles VI à Richard II d'Angleterre. Le manuscrit revient en France, car il est offert par Henri IV d'Angleterre à Jean de Berry. [...]
[...] À sa mort en 1465, c'est la fin de la seigneurie de Cesena, la cité retournant au sein des États Pontificaux. Le prince réalise une synthèse entre une bibliothèque civique et une bibliothèque princière : il associe la commune de Cesena à sa fondation. Le prince finance la bibliothèque (bâtiment et fond), mais c'est la commune qui est chargée d'assurer la pérennisation et l'entretien du fond. Le prince développe une politique édilitaire dont témoigne la médaille de Domenico Malatesta frappé par Pisanello. Mais ses moyens financiers sont limités. [...]
[...] La librairie représente un capital symbolique important. Les princes investissent dans leur confection et leur achat. La libraire princière est un lieu physique de conservation des manuscrits du roi (celle de Charles V dans la tour de la fauconnerie du Louvres). Auparavant, ils étaient conservés dans le Trésor royal. À partir de Charles les librairies princières deviennent de véritables institutions avec un titre de libraire, des catalogues Elles vont s'ouvrir de plus en plus vers un public savant, érudit Cela transforme l'accès au livre. [...]
[...] S'approprier les manuscrits de l'autre, c'est s'approprier la force et la culture de l'autre. Les manuscrits ont des marques d'identification : marques héraldiques Par exemple, le manuscrit de la Missa in festivitate sancti bernardi de Milan (1370-1375) représentant Galeazzo II Visconti en prières devant la Vierge. On y voit la représentation de la Guivre des Visconti. Il est de nos jours à la BNF, car récupéré lors des guerres d'Italie. Par exemple, le manuscrit Vite di Santi Padre pour Ippolita Maria Sforza, offert par ses parents, à l'occasion de son mariage avec Alphonse de Calabre, réalisé par Domenico Cavalca à Milan en 1465. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture