Prince et les lettres, puissance princière, époque médiévale, poésie, chronique
Les lettres sont l'une des modalités artistiques au service de la puissance princière. Il existe plusieurs types de littératures. La définition classique (des neuf Muses) retient l'éloquence, l'histoire, la poésie et la tragédie. Il n'y a pas de tragédie pour l'époque médiévale.
L'éloquence : on ne fait plus de grands discours rhétoriques juste pour elle, elle est au service de la poésie et de l'histoire. L'histoire est définitivement exclue du champ des arts dès l'époque médiévale. La chronique en tant que telle ne relève pas de notre champ d'analyse. Pourtant la chronique participe de la renommée princière (cf. Bourgogne et premier titre officiel d'historiographe). De nombreux chroniqueurs sont par ailleurs poètes. La littérature morale, didactique, politique n'est pas considérée comme relevant du domaine artistique, mais de nombreux auteurs écrivent à la fois de la poésie et de la littérature morale et politique (Ex : Christine de Pisan).
[...] Laurent de Médicis apporte très vite son soutien aux écrivains et aux poètes. Il finance leurs expéditions, l'achat de manuscrits. En échange, il attend que ces poètes le glorifient. Ce sont eux qui lui décernent l'épithète du Magnifique. Ils font de cette époque le retour à l'âge d'or de la République. La cour littéraire de Médicis est surtout composée de clients, à l'instar de ce que Cosme avait fait pour les artistes. On trouve les plus grands intellectuels du moment : Marsile Ficin, par exemple. [...]
[...] Conclusion : La poésie s'impose comme l'art princier par excellence : celui que le prince peut pratiquer par lui-même. Cette tradition ancienne est réactivée à la fin du Moyen Age parce que la poésie lyrique apparaît comme l'apanage du prince. le cheminement mène de l'apparition du poète à celle du poète de cour, qui culmine avec la figure des princes poètes. Si le prince devient poète, le poète cesse d'être un prince. Il ne viendrait par la suite à personne l'idée de couronner quelqu'un prince des poètes. [...]
[...] A l'exception de quelques pièces, il réalise de la poésie lyrique courtoise ou de la poésie lyrique abstraite, sans teneur politique. Ce n'est pas un poète de cour, mais bien un poète pour la cour. Il n'exalte pas directement le prince. C'est le dernier poète compositeur. Son héritier est en quelque sorte Eustache Deschamps. Il écrit en 1392 une œuvre théorique, l'Art de dictier, le premier traité de versification en langue française. Ce sont des formes utilisées depuis le milieu du XIVe siècle. [...]
[...] Le Paradis contient une lettre de dédicace au seigneur della Scala. En 1318, il quitte Vérone et s'installe à Ravenne qui vient de passer sous la coupe d'une famille, les Da Polenta. Il s'installe à la cour du seigneur et accomplit pour lui des services d'ambassades. Ce n'est pourtant pas un poète de cour : il met au service du prince une renommée littéraire qui se construit à l'extérieur de la cour. Sa production littéraire est très importante, mais elle n'est pas au service du prince ou du seigneur. [...]
[...] C'est une cour littéraire très institutionnalisée. Elle rend des jugements littéraires. La cour organise des compétitions poétiques. La cour doit se réunir tous les premiers dimanches du mois. Elle reflète la société politique de l'époque car elle est très hiérarchisée. Tout en haut, il y a trois grands conservateurs : le roi, le duc de Bourgogne et le duc de Bourbon. En dessous d'eux, il y a onze conservateurs qui appartiennent à la haute noblesse. Viennent ensuite 24 ministres qui composent des poèmes. [...]
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