Prince face à la mort, préparation à la mort, tombeau princier, nécropole, funérailles princières
Des disciplines artistiques très diverses marquent les différentes étapes de la préparation à la mort. La mort est un passage incontournable. Colette Beaune : « Par sa mort, chacun dit une dernière fois ce qu'il a été », d'où l'importance pour un Prince.
Les princes font réaliser leur tombeau de leur vivant. La mort doit signifier le statut du prince. Elle se prépare très longtemps en amont par le choix de l'emplacement de la nécropole. Le modèle est celui de la basilique de Saint Denis. Le Prince doit s'inscrire dans une réelle continuité, il lui faut donc avoir des successeurs de la même lignée. Cela pose problème pour certains princes, le duché de Berry disparaît ainsi avec le duc de Berry.
[...] Louis XII fait élever en 1504 un spectaculaire monument funéraire à eux étages consacrés à ses ancêtres Louis d'Orléans (assassiné en 1407) et Valentine Visconti. Le tombeau de Charles le Téméraire est réalisé par Charles Quint. On peut noter une évolution des tombeaux princiers : - Personnalisation avec l'apparition de véritables portraits. Ces portrais sont ressemblants et réalisés soit du vivant du prince, soit à partir de masques funéraires. - Complexification : au départ le défunt est seul sur sa dalle funéraire. Désormais il est entouré de personnages secondaires qui soulignent son état princiers et notamment les pleurants. [...]
[...] C'est ce qu'on appelle les inhumations multiples. De manière assez amusante, Saint-Louis est justement le premier à bénéficier d'une inhumation multiple pour des raisons de circonstance. Le roi meurt en 1270 à Tunis. Des problèmes liés à la conservation du cadavre se posent donc. Décision est prise de faire bouillir le cadavre pour détacher la chair des os, puis on rentre à Paris. Mais, sur le chemin, on d'arrête en Sicile où Charles d'Anjou récupère les entrailles de Louis (enterrées à Montréal). [...]
[...] La tombe doit être un sarcophage de pierre surmonté d'une effigie du roi en bronze. C'est la première tombe à présenter le roi en priant, en dévotion (à genoux) on passe du gisant au priant, à l'orant. Le prince est dans sa mort comme dans sa vie : pas seul. Son entourage est représenté par les pleurants que l'on retrouve sur la quasi totalité des tombeaux princiers. Ils sont au début sur les bords du gisant, puis, avec l'élévation du gisant, dans le soubassement. [...]
[...] Ce dernier l'emporte la plupart du temps. Au-delà de la conservation de la mémoire personnelle, le tombeau joue un rôle dynastique incontournable surtout que, la plupart du temps, le tombeau est mis en place par les successeurs. Les nécropoles contribuent à l'affirmation et à l'enracinement territoriale d'une dynastie et constituent un moyen de transmission du pouvoir. L'effigie princière constitue un enjeu fondamental dans l'expression du pouvoir princier. Lors de la Révolution, les révolutionnaires détruisent la plupart des tombeaux princiers qui entretiennent la mémoire des rois. [...]
[...] Cette épée, remise lors de son couronnement, représente la possession de la Bretagne. Les sceaux du duché sont portés par le chancelier. Le corps est présenté à visage découvert (pas dans un cercueil) car les funérailles n'ont lieu que 4 jours après la mort du duc. Il est en habit d'apparat, celui du couronnement. François II est enterré à Nantes. Ce sont des funérailles très politiques car elles marquent l'affirmation de l'indépendance du duché par rapport à la couronne de France. [...]
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