Au milieu du 12ème siècle, on constate que les pouvoirs sont surtout aux mains des feudataires. Certains ont maintenu une autorité sur leurs vassaux et les grands feudataires dominent des principautés à l'intérieur même du royaume de France. C'est le cas du Comte de Champagne, du Comte d'Anjou, du Duc de Bretagne et du Duc de Normandie. Pendant la seconde partie du 12ème siècle, l'Aquitaine acquiert une position stratégique majeure. Aliénor d'Aquitaine, épouse de Louis VII le quitte pour se marier en 1158 avec Henri II Plantagenêt, comte d'Anjou et roi d'Angleterre. L'Aquitaine devient donc une province anglaise et le restera jusqu'à la fin de la guerre de cent ans.
La royauté subsiste mais elle est menacée. Le roi de France va progressivement regagner son autorité à partir de la seconde moitié du 12ème siècle. La royauté a sur les principautés l'avantage d'être une institution et elle va pouvoir utiliser deux autres pouvoirs contre les feudataires : les villes et institutions urbaines et les institutions ecclésiastiques.
[...] Les villes sous tutelle seigneuriale : villes de franchise ou prévôtés-ville de syndicat. Dans le Nord, les villes sous tutelle sont appelées villes de franchise ou villes de prévôtés et, dans le Sud, ce sont des villes de syndicat La différence majeure avec les communes et les consulats est que ces villes ne s'administrent pas. Le seigneur accorde des garanties judiciaires et une fiscalité adaptée aux bourgeois mais la ville sous tutelle ne peut pas rendre sa justice et organiser sa fiscalité. [...]
[...] A partir de 1144, le roi prend l'habitude de légiférer pour tout le royaume. En 1155, Louis VII donne une ordonnance qui institue une paix publique de 10 ans pour tout le royaume. Philippe Auguste va multiplier ces interventions pour l'organisation des croisades en prenant le prétexte qu'elles ont une vocation universelle. Le roi n'est pas encore souverain mais le roi suzerain suprême peut désormais se faire entendre sur tout le royaume par ses ordonnances. Pour se faire obéir, le roi va devoir affaiblir les feudataires en favorisant les villes et en essayant de prendre le contrôle des institutions ecclésiastiques de son royaume. [...]
[...] L'intérêt de la manœuvre d'Hugues Capet est qu'à sa mort, son fils Robert élu et sacré par avance, va se maintenir au pouvoir sans demander l'accord des grands. Tous les descendants de Robert le Pieux jusqu'à Philippe Auguste vont choisir l'un de leurs fils et le faire sacrer par anticipation. On va donc voir apparaître l'idée que la dignité royale ne doit rester qu'aux mains des Capétiens. Pour le roi en titre, on parle de rex coronatus celui qui est couronné. Pour son successeur, on parle de rex designatus celui qui est désigné. [...]
[...] Les seigneurs en sortent affaiblis. La justice ecclésiastique est gratuite et le procès devant l'officialité améliore le système de preuve car on n'a plus recours à l'ordalie. L'aveu et le serment existent toujours mais le témoignage et l'écrit sont privilégiés. Les officialités sont compétentes pour le contentieux des clercs, pour les personnes misérables, pour les veuves, les orphelins, pour les étudiants des universités et pour les croisés. L'official est compétent pour tous les litiges liés à la foi, aux sacrements mais aussi pour la réforme grégorienne, l'émancipation urbaine et la justice ecclésiastique. [...]
[...] Avec l'augmentation de la population, une grande politique de défrichage est menée pour nourrir toute la population. Ces défrichages viennent de la population mais dès le 12e siècle, les seigneurs encouragent et organisent les défrichages. Ils mettent en place une politique incitative en accordant des privilèges à ceux qui défrichent. Des localités nouvelles se créent et ceux qui s'y installent sont dispensés de la corvée, payent des redevances moindres et acquièrent parfois la liberté. La seigneurie banale est en mutation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture