Saint-Augustin, bien que contemporain d'Ambroise et de Chrysostome, a eu une telle influence sur le Moyen-Âge qu'il convient de l'intégrer à cette section. En effet, tout au long du Moyen-âge, l'opposition entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel est au cœur des idées politiques. Originaire d'Afrique du Nord, né en 354, Saint-Augustin a vécu presque toute sa vie dans l'est de l'Algérie actuelle, puisqu'il a été évêque de la ville d'Hiponne.
Au départ, Augustin n'est pas chrétien. Il décrit longuement dans ses Confessions sa jeunesse mouvementée, à la fois en ce qui concerne son attitude morale que religieuse : il fut en effet successivement païen, manichéen et chrétien. Il devient prêtre puis évêque en 395. Il a laissé une œuvre considérable qui nous est parvenue dans sa plus grande partie.
Ses deux ouvrages les plus connus sont "Les confessions" et "La Cité de Dieu". Ce dernier est un ouvrage qu'il a rédigé dans la dernière partie de sa vie entre 413 et 427. L'évènement qui fixe la parution de cet ouvrage est la prise de Rome par le chef Goth Alaric en 410. Cette prise de Rome a valeur de symbole : l'Empire de Rome que l'on croyait éternel est en train de disparaître, ce qui va profondément interroger Augustin sur la pérennité du pouvoir politique et sur la place de la communauté chrétienne face à ce pouvoir politique.
[...] Pour lui, la souveraineté émane du peuple, qui a le droit de faire les lois et d'établir les gouvernants. Cependant, Guillaume d'Ockham considère que la souveraineté temporelle est même légitime quand elle est tyrannique, car, pour lui, la sphère temporelle est par hypothèse imparfaite, et lorsque le champ politique ne réalise pas son idéal, on doit s'accommoder des déviations qui découlent de l'imperfection de la sphère temporelle. Ockham tient à enfermer dans l'homme et dans ses imperfections le pouvoir politique, ce qui l'amène à dire que la souveraineté temporelle est régulée par la loi positive et non pas par la loi naturelle. [...]
[...] L'essence de l'autorité politique et la coercition sont nécessaires pour préserver la société ; en conséquence, le gouvernement doit être supérieur au Clergé, et, pour Marsile, les seules règles et les seuls détenteurs légitimes de la force qui permet cette coercition, sont ceux choisis par le peuple. Il rejette toute idée de droit divin, et conclut que toute autorité, quelle qu'elle soit, doit émaner du peuple : à la fois l'autorité politique et l'autorité religieuse, car, pour lui, les membres du Clergé doivent être élus par le peuple. Marsile Padoue annonce ainsi la pensée politique de Nicolas Machiavel. [...]
[...] Les deux oeuvres principales de Thomas d'Aquin sont la Somme théologique et la Somme contre les Gentils. Bien qu'il s'agisse d'oeuvres théologiques, il y aborde des problèmes politiques. Thomas d'Aquin est très marqué par la philosophie aristotélicienne, et surnomme Aristote Le philosophe La valeur positive de l'État Thomas d'Aquin est un religieux qui obéit au Pape, mais il rompt cependant avec l'augustinisme politique. Il ne considère pas la Cité terrestre et l'État comme devant être méprisable, mais, bien au contraire, il affirme que la Cité constitue la communauté humaine optimale et qu'elle est bonne pour l'épanouissement de l'homme. [...]
[...] La théorisation de cette idée de la domination du pouvoir politique par le pouvoir spirituel va se faire encore plus forte à partir du XIe siècle de notre ère. L'Église, qui connaît, au début du XIe, une situation de division et de délabrement avec l'essor de la féodalité va introduire une profonde réforme de ses institutions que l'on appelle la "réforme grégorienne", en vue de soustraire l'Église à la domination du pouvoir politique. On appelle cette réforme la "réforme grégorienne car c'est le Pape Grégoire VII qui en a été l'auteur principal. [...]
[...] En effet, tout au long du Moyen-âge, l'opposition entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel est au cœur des idées politiques. 1. L'Empire et l'Église A. La pensée de Saint-Augustin Originaire d'Afrique du Nord, né en 354, Saint-Augustin a vécu presque toute sa vie dans l'Est de l'Algérie actuelle, puisqu'il a été évêque de la ville d'Hiponne. Au départ, Augustin n'est pas chrétien. Il décrit longuement dans ses Confessions sa jeunesse mouvementée, à la fois en ce qui concerne son attitude morale que religieuse : il fut en effet successivement païen, manichéen et chrétien. [...]
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