Pauvreté, période capétienne, salut, Christ, assistance, misère
Le terme pauvreté recoupe plusieurs significations : au Moyen Age la pauvreté renvoie à une dimension à la fois matérielle, sociale mais aussi religieuse : le pauvre est l'image du Christ. De fait aider le pauvre c'est assurer son salut. Néanmoins le pauvre c'est aussi l'individu dangereux, l'être susceptible d'amener, de transmettre des maladies en ville, d'être voleur, agresseur, un trouble à l'ordre public. Entre ces deux statuts il existe néanmoins une pauvreté autre mais la plus répandue finalement, celle qui concerne la majorité de la population, cette masse d'individu que les chroniqueurs ont appelé laboratores et qui soumis aux aléas climatiques, sont dans une précarité constante. Mais dans cette société où il est question d'une solidarité mécanique comme l'affirme Durkheim, l'assistance est multiple, diversifiée puisqu'elle concerne de nombreux acteurs voire toute la population par l'influence des valeurs chrétiennes. Cependant, ces pauvres de toutes origines tendent durant la période capétienne à augmenter. De fait la question de la gestion de cette masse est cruciale car elle a nécessité une prise de conscience, une évolution des mentalités avant la mise en place d'une assistance ou des assistances plus encadrées, plus efficaces même si malgré le ralentissement économique en fin de période, elles connaissent des difficultés.
[...] L'exemple d'un étudiant dont témoigne Jean de Hauteville est parlant : « j'attends, pour obtenir un morceau de pain, qu'un chien sans grand-faim ne mangerait pas ». De fait une assistance se met aussi en place pour cette catégorie de pauvres. Elle est initiée par des particuliers et des religieux : des petites maisons de charité s'ouvrent pour offrir le gîte et le couvert et des collèges sont créés pour accueillir ces étudiants comme celui fondé par Robert de Sorbon. [...]
[...] De fait la pression fiscale est plus lourde d'autant plus accentuée par le ralentissement économique. Ainsi pour répondre aux ambitions belliqueuses, aux besoins toujours croissants de l'administration royale, la plus grande frange de la population non privilégiée subit l'augmentation de cette pression fiscale. Or il n'y a qu'un pas entre le travailleur qui tant bien que mal parvient à subvenir à ses besoins et le pauvre condamné à mendier voire errer de ville en ville lorsqu'il porte en plus les targues de l'époque que sont les maladies infectieuses telle que la lèpre. [...]
[...] Ces individus peuvent alors compter sur les monastères tels que Fontevrault ou Cluny développés ci-dessous, les aides de la paroisse et de la seigneurie comme citées plus haut mais aussi sur les hôpitaux. Depuis le premier établissement fondé en Gaule au VIème siècle, les hôpitaux se sont multipliés avec un déplacement du centre de la ville à côté de la cathédrale aux portes de la ville, signe d'une influence municipale. Fondés par les évêques le plus souvent, les rois ou des communautés de travailleurs, ils viennent alors en aide aux malades, pauvres et pèlerins. [...]
[...] Quant aux confréries, elles représentent un bon moyen de trouver une assistance plus approfondie. Se composant d'un groupe de laïcs attachés à une paroisse, elles peuvent être religieuses ou professionnelles. Ses services sont multiples, elles agissent en tant que société de secours mutuel dans le cadre de la maladie, des funérailles et sont parfois à l'origine de la fondation d'hôpitaux en témoigne l'exemple de Saint-Jacques-aux-Pèlerins fondée par les bourgeois de Paris qui se propose d'accueillir pèlerins et pauvres nécessiteux dans l'hôpital qu'elle administre. [...]
[...] Cette maladie a affaire avec la pauvreté puisque dans une société où la cohésion de groupe est très forte et permet de bénéficier de solidarités diverses, devoir se mettre à l'écart est signe de mort civile, d'un dépérissement ; d'ailleurs l'entrée dans une léproserie est marquée par toute une cérémonie analogue aux funérailles. Ainsi pour tous ces individus de toutes conditions bannis de la société, les villes mettent en place à leur porte, ces établissements composés de plusieurs maisons comme celle de Saint-Ladre de Reims. Beaucoup cependant sont sélectives et ne prennent que les individus capables de payer leur pension. De fait, beaucoup de lépreux tombent dans l'extrême pauvreté, errent de ville en ville et finissent par venir mourir aux portes des villes. [...]
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