Durant le haut Moyen-âge, la notion d'individu s'efface souvent devant l'appartenance à un groupe. Un homme ne se voit reconnaître une place dans la société que dans la mesure où il s'insère préalablement dans une structure sociale. Antérieure à l'Eglise comme à l'Etat, la famille est sans conteste le cadre premier de regroupement des hommes.
La famille, familia en latin désigne avant tout le groupe domestique, l'ensemble des individus vivant sous le même toit, liés par la parenté ou non. Ce terme de familia renvoie à la famille étroite. Mais le terme de famille renvoie aussi à l'ensemble des individus descendant d'un ancêtre commun et se rapproche par là du terme de parenté.
Comment se définit la famille en Occident à l'époque du haut Moyen Age ? Quelle place tient la famille dans une société chrétienne qui ne conçoit pas l'individu isolé?
Nous allons donc tout d'abord étudier la famille dans son sens large, la parenté. Puis nous verrons que le mariage est au croisement des réseaux de parenté et de la famille nucléaire que nous étudierons dans un troisième temps.
[...] Dans les familles royales et aristocratiques, les enfants naturels ont les mêmes droits successoraux que les enfants légitimes : c'est le cas par exemple du 4e fils de Louis le Pieux qui est reconnu comme l'un de ses successeurs en 829. Mais parallèlement à toutes ces naissances, beaucoup d'enfants meurent. On considère que le taux de mortalité avant l'âge d'un an est de l'ordre de 200 à 400 pour 1000. En moyenne, trois enfants sur dix nés vivants décèdent avant la fin de leur première année. Presque autant meurent avant l'âge de la puberté. Au haut Moyen-Âge, le renouvellement des générations est donc toujours difficile à assurer. [...]
[...] Pour exemple les réseaux ou groupements aristocratiques permettent une certaine cohésion au sein de l'aristocratie : cette aristocratie cosmopolite (Bührer-Thierry) est très bien adaptée à la structure multirégionale de l'empire, ce qui explique qu'elle ait prise son essor sous Charlemagne et Louis le Pieux. Cette entité est généralement désignée sous le nom de parentèle : qui désigne tous les parents d'un individu donné que ce soit par le sang ou par l'alliance à des degrés variables. Le groupement aristocratique est appelé Sippe (cousinage). [...]
[...] La pratique répandue du concubinage des grands mais aussi de la polygamie ont aussi pour fonction d'affirmer leur virilité leur pouvoir et leur richesse : elle permet de multiplier les alliances tout en assurant une nombreuse descendance L'Eglise et le mariage Dans le haut Moyen-Âge on constate la faible emprise de l'Eglise sur les pratiques matrimoniales : le mariage est très peu christianisé, le mariage à l'église n'existe pas. Néanmoins, l'union des époux est comparée à celle du Christ avec son Eglise, une chose sacrée. Ainsi l'Eglise impose une certaine exogamie (interdiction d'épouser une cousine germaine), l'accord des intéressés et prône la cérémonie des fiançailles centrée sur la remise de l'anneau : Tous ces éléments sont repris du droit romain du mariage. S'y ajoutent la nécessité de la fidélité des époux et l'indissolubilité du lien. [...]
[...] Bibliographie Ouvrages généraux Geneviève BURHER-THIERRY, L'Europe Carolingienne, Paris, Sedes Campus Bruno DUMEZIL, La Société médiévale en Occident, Paris, Ellipses Robert FOSSIER, L'Occident médiévale Ve-XIIIe siècle, Paris, Les Fondamentaux Régine LE JAN, La Société du haut Moyen Age, Paris, Armand Colin Ouvrages spécialisés Danièle ALEXANDRE-BIDON, Didier LETT, Les Enfants au Moyen Age, Ve-XVe siècle, Hachette Georges DUBY, Mâle Moyen Age, de l'amour et autres essais, Flammarion Didier LETT, Famille et parenté dans l'Occident médiéval Ve-XVe siècle, Paris, Carré Histoire, 2000. [...]
[...] L'union charnelle n'étant possible qu'en dehors des temps religieux et non dans le but d'une recherche du plaisir. Néanmoins si l'homme est symboliquement et institutionnellement favorisé, le couple reste caractérisé par la complémentarité : dans le travail avec le partage des tâches (extérieurs pour l'homme et intérieurs pour la femme) mais aussi dans l'éducation des enfants par exemple. Les enfants Parce que c'est la finalité du mariage et qu'il existe peu de moyens contraceptifs efficaces, le nombre de naissances est très élevé mais on ne peut connaître précisément la fécondité et la natalité du haut Moyen Age. [...]
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