Le terme nobilis (au pluriel : nobiles) est un nom (et un adjectif) qui désigne, dès le haut Moyen Age, une personne issue d'une famille illustre, digne d'être connue. C'est dans ce sens que l'évêque Adalbéron de Laon, au début du XIe siècle, emploie cette expression dans son poème adressé au roi Robert le Pieux.
La naissance fonde donc la noblesse : on naît noble ; à partir du XIIIe siècle cependant, l'anoblissement par achat de fief ou lettre royale permet une ouverture plus grande de cette catégorie sociale. Dès le VIIe siècle, la mémoire des familles de la haute aristocratie est conservée dans des généalogies qui ancrent les origines de la famille dans un passé mythique. Au cours du XIIe siècle, cette pratique se développe auprès des lignages les plus récents, dont les origines ne remontent pas au-delà de quelques générations. Ainsi apparaissent les Gestes de familles seigneuriales, comme celles des comtes de Guines rédigées au début du XIIIe siècle par leur chapelain Lambert d'Ardres.
Les liens de parenté jouent un rôle fondamental dans la définition de la noblesse ; ils peuvent être artificiels, fondés sur des liens hiérarchiques (vassaliques dès l'époque carolingienne) et horizontaux (liens d'amitié et d'alliance), ou naturels.
L'adjectif nobilis caractérise également le groupe social dominant, celui qui détient et monopolise le pouvoir. La noblesse forme donc une aristocratie, au sein de laquelle on peut distinguer plusieurs strates : à l'époque carolingienne, on oppose les optimates détenteurs d'honores (parts de puissance publique déléguée par les souverains ; ce sont les comtes) aux autres nobiles. A partir du XIe siècle, la privatisation du pouvoir de ban (voir ci-dessous) définit le pouvoir seigneurial ; on peut, dès lors, associer la noblesse au monde des seigneurs.
La richesse et un mode de vie dépensier (plutôt que oisif) viennent, en dernier lieu, compléter le tableau. Un noble se doit de dépenser sans compter, de montrer de façon ostentatoire sa richesse et d'entretenir une large familia (ensemble des personnes, domestiques, fidèles et parents, vivant dans son entourage) (...)
[...] Il implique sans doute aussi un certain prestige social. Ces milites composent de véritables équipes guerrières attachées à une forteresse. Car ce climat de violence incontestable accompagne un processus politique que certains historiens n'ont pas hésité à qualifier de "révolution" (G. Duby) : dès les années 950, en effet, les comtes ont multiplié les constructions de forteresses publiques; à partir des années 1020-1030, s'ouvre ce que l'on a coutume d'appeler " la crise châtelaine" qui se traduit par une multiplication des forteresses dont la plupart semblent privatisées (les textes évoquent l'essor des donjons, tours, forteresses, mottes . [...]
[...] S'y ajoutent certains droits fonciers : les cens (qui sont ici mixtes), les taxes de mutation (lods et ventes) Globalement ces taxes en numéraire rapportent peu: ainsi, au Poët-Laval, les frères dépensent 224 par an mais n'en perçoivent que 105. Les droits en nature prédominent (cf. les graphiques représentant les budgets. Ils représentent entre 60 et 80% des recettes liées à la rente.) Ce sont les cens, en partie au moins, les banalités surtout, perçues sur les fours et les moulins, les dîmes (taxe ecclésiastique correspondant à 1/10e des récoltes et du croît du cheptel). A. [...]
[...] Car les frères doivent, annuellement, envoyer en Orient une contribution financière, la "responsio". Le système administratif des hospitaliers distingue des commanderies, rassemblées au sein de grands prieurés, eux-mêmes regroupés en langues ou régions: la Provence, l'Auvergne, la France (bassin parisien), la Castille, l'Aragon, l'Italie, l'Allemagne et l'Angleterre. Notre document concerne donc les commanderies provençales (32 maisons), dont vous pouvez voir la répartition sur la carte. Depuis le XIIIe siècle, des visites d'inspection se développent au sein des communautés religieuses. Ces enquêtes ont été encouragées par les papes, notamment Benoît XII. [...]
[...] C'est pourquoi, dès la fin du XIIIe siècle, quelques seigneurs se résolvent à confier à ferme les fours et les moulins: contre une rente fixe (le fermage) ils se déchargent ainsi sur les fermiers des frais d'entretien. L'essentiel des ressources provient en fait de l'exploitation des terres en faire-valoir direct (colonne "domaine). Ce domaine est composé avant tout de terres labourables: les hospitaliers possèdent 7000ha (exprimés en "séterées; une séterée équivaut à la quantité de terre ensemencée par un setier c'est à dire environ 40l), inégalement répartis suivant les maisons. Le reste consiste en près, vignes et arbres fruitiers. [...]
[...] L'ordre des Hospitaliers a été fondé dans la seconde moitié du XIe siècle à Jérusalem, dans le but d'aider et de soigner les pèlerins se rendant dans la ville. L'ordre avait en charge l'hôpital de Jérusalem. Au XIIe siècle, les hospitaliers se transforment en un ordre militaire (moines- soldats): il s'agit dès lors non seulement de soigner les pèlerins mais aussi de leur fournir une escorte armée. Comme les autres ordres militaires de l'époque (Templiers notamment), les hospitaliers s'implantent, dès les années 1130, en Occident, où ils viennent faire des recrues et rechercher des biens matériels. [...]
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