Dès la naissance du christianisme, les dogmes se sont construits en réaction à des mouvements dits hérétiques. Cette orientation se poursuit durant le Moyen Age.
Le XIIème siècle connait des changements dans les mœurs ecclésiastiques. Au début de ce siècle, un nouvel ordre monastique apparait. Il est mis en place par Robert de Molesmes pour répondre à un besoin de retraite, plus proche de la vie des premiers pèlerins et de ce que prônait Saint Benoît de Nursie. Ce mouvement est marqué durant le XIIème siècle par la personnalité de Bernard de Clairvaux.
Ce siècle est également un siècle important dans les réformes de l'Eglise, marquées par le pape Grégoire VII. Ce pape affirme son autorité sur l'Église universelle et sur les princes dans une lettre conservée aux Archives Vaticanes, intitulée Dictatus papae. En vingt-sept points, le pape se reconnaît le droit de déposer les princes et les évêques dans l'Église universelle, de délier les sujets du serment de fidélité et affirme qu'il ne peut être jugé par personne.
Au XIIème siècle, deux groupes se forment et aspirent à un changement de vie. C'est le cas des Cathares et des Vaudois. Si le premier est très largement documenté le second est en revanche moins bien connu. Mais ce dernier, contrairement aux Cathares, a pu survivre durant toute la période médiévale et même jusqu'à nos jours. En quoi peut-on parler d'hérésie pour les Vaudois ? Nous nous demanderons dans quelle mesure ce mouvement hérétique a pu parvenir jusqu'à nous malgré l'Inquisition.
Pour répondre à ces questions, nous ferons le point sur les différentes causes qui ont permis au mouvement Vaudois de se développer à Lyon. Puis, nous nous intéresserons plus particulièrement aux raisons de son extension en Europe et pourquoi elle est qualifiée d'hérésie, puis nous terminerons sur ses adaptations et sa survivance face à l'Inquisition.
[...] Lorsque le mouvement des Pauvres de Lyon naît, Lyon n'est pas la cité que nous connaissons. Elle est déchirée par une période de conflit qui oppose clercs et laïques. Frédérique Barberousse[3] en accorde Lyon en 1157 par Bulle d'Or à l'archevêque de la ville. De plus l'Eglise de Lyon est opposée au comte Guigues II de Forez qui souhaite rattacher la ville de Lyon à ses terres. Entre 1163 et 1165, après la mort d'Heraclius de Montboissier [mort en 1163], il y règne toujours un grand conservatisme et elle n'est pas encore une place importante pour le commerce. [...]
[...] Il est vrai en revanche qu'il était décrit comme un riche personnage, par l'Exemplum (annexe) et le texte de l'anonyme de Laon. Une hypothèse a été proposée par Madeleine Verdat qui lui attribue la fonction d'une sorte de ministériel de l'Eglise de Lyon, ce qui pourrait expliquer l'absence de condamnation de la part de celle-ci Le contexte de naissance de ce mouvement Après la Réforme grégorienne, l'Eglise est animée par un esprit nouveau jusque dans la seconde moitié du XIIème siècle avec l'idée que tout acte public ou privé doit avoir une signification chrétienne. [...]
[...] De plus, il semblerait que sans l'appui de certains religieux de ses contemporains de la ville de Lyon, il n'y aurait pu avoir émergence de ce nouveau mouvement. On remarque également que sans ces appuis le mouvement est très rapidement mis en difficulté face au chapitre de Lyon, ce qui poussera les vaudois à modifier leur comportement face aux clercs. De la tolérance à l'hérésie : être pourchassé par les inquisiteurs Les Vaudois, après avoir été expulsés de Lyon, ne sont pas tout de suite considérés comme des hérétiques De farouches opposants aux cathares Après leur expulsion de Lyon, ils ne sont pas pour autant pourchassés, il faut attendre quelques décennies bien qu'ils aient été condamnés de schismatiques[7] à Vérone en 1184, alors qu'au même concile les Cathares sont eux poursuivis pour hérésie. [...]
[...] Il est mis en place par Robert de Molesmes pour répondre à un besoin de retraite, plus proche de la vie des premiers pèlerins et de ce que prônait Saint Benoît de Nursie. Ce mouvement est marqué durant le XIIème siècle par la personnalité de Bernard de Clairvaux. Ce siècle est également un siècle important dans les réformes de l'Eglise, marquées par le pape Grégoire VII. Ce pape affirme son autorité sur l'Église universelle et sur les princes dans une lettre conservée aux Archives Vaticanes, intitulée Dictatus papae. [...]
[...] Lorsqu'ils vinrent le trouver, en lui demandant la cause d'un changement si inouï, si soudain, si stupéfiant et étonnant, on dit qu'il leur répondit ainsi: S'il vous avait été donné, dit-il, de voir les tourments futurs comme je les ai vus, et d'y croire comme j'y ai cru, peut-être feriez-vous de même. À la vérité, ils sont cachés à vos yeux pour l'instant, mais que vous le vouliez ou non, vous connaîtrez par expérience ce que vous refusez de croire et de craindre à présent.»" [fol. 175] L. De quodam divite sponte sua facto paupere , D'un homme riche qui devient pauvre de son plein gré.” Vie apostolique, proche de celle vécue par les apôtres. [...]
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