Le mot « iconoclasme » vient du grec et signifie le fait de casser des images (ikôn image). Il désigne une religion hostile à la représentation de la divinité et des personnages sacrés (les saints, la Vierge) et qui, pour cette raison, détruit leurs images.
La « Querelle des images », qui fut un conflit à l'intérieur du christianisme entre partisans des images religieuses et de leur culte- appelés iconodoules (douloi serviteurs ; ikôn image)- et adversaires de ce même culte ? les iconoclastes ? a tellement marqué les esprits que la période elle-même entre 730 et 843 est appelée « l'iconoclasme ». Il est vrai que ce mouvement religieux ne fut pas le fait des foules, mais qu'il est issu du pouvoir politique en place qui l'imposa à tout l'empire.
L'iconoclasme est un phénomène culturel majeur qui reste difficile à interpréter pour plusieurs raisons. D'abord à cause des sources grecques pourtant essentielles : les iconoclastes subissant une totale damnatio memoriae après 843, les sources sont en totalité iconodoules et les écrits iconoclastes ne sont connus que par les citations dans les écrits iconodoules. Ensuite à cause d'une problématique qui a alimenté bien des passions : l'iconoclasme est-il un mouvement d'importation, issu d'influences externes à l'empire ou conséquence de l'évolution interne de l'empire ?
[...] On appelle « premier iconoclasme » la période qui commence avec l'avènement de Léon III jusqu'au concile de Nicée II en 787, qui rétablit les images. Les empereurs isauriens (originaires de Syrie ou plutôt d'Isaurie) se sont voués à la guerre et à la mise en oeuvre de réformes aptes à défendre l'empire contre des ennemis qui en voulaient à son existence. Les règnes des grands empereurs isauriens Léon III et Constantin V se caractérisent par des temps durs et violents (...)
[...] Léon V l'Arménien et le retour de l'iconoclasme Monté sur le trône en 813, Léon V donne aussitôt des commandements militaires à ses compagnons d'armes qui l'avaient porté au pouvoir, Thomas et Michel le Bègue. Son accession au trône offre des similitudes frappantes avec celle de Léon III : un militaire énergique arrive au pouvoir dans une capitale directement menacée par l'ennemi triomphant. Cette fois, c'est la mort subite du khan bulgare Kroum qui délivre Constantinople. Il paraît que Léon V était très conscient des succès militaires des empereurs iconoclastes et de la longue suite d'échecs de leurs successeurs iconodoules. [...]
[...] Elle commença par contraindre les oncles paternels de Constantin à recevoir la prêtrise. Elle s'appuyait sur deux hommes. Le premier, Staurakios, un eunuque de sa maison, fut promu logothète du drome (responsable de la police, de la poste et des affaires étrangères). L'autre était le chef d'un bureau de la chancellerie impériale, Taraise, un laïc qu'elle fit élever au patriarcat à la Noël 784. Dès lors on commença les préparatifs d'un concile œcuménique avec les représentants du pape et des patriarcats orientaux, qui casserait le concile iconoclaste de 754 et rétablirait les images. [...]
[...] Cette catastrophe doublée de cette humiliation eut un impact symbolique immense à Constantinople et dans les pays voisins de l'empire. Staurakios, lui-même blessé dans la bataille, meurt quelques mois après sans laisser d'héritier. Le plus proche parent de l'empereur qui n'avait pas d'enfant était son beau-frère Michel Rhangabé qui fut le 2 octobre 811 proclamé empereur dans l'hippodrome par l'armée, le Sénat et le peuple et couronné par le patriarche Nicéphore. Sous son règne (811-813), les mesures d'économie de Nicéphore furent rapportées et le parti des Stoudites vécut ses meilleurs jours. [...]
[...] Le règne semblait promettre une certaine détente et commença sous de bons auspices avec des succès contre les Arabes. Mais Léon IV mourut en 780 laissant un fils mineur âgé de neuf ans, situation qui fragilisait toujours l'empire. II) Irène l'Athénienne et le triomphe des moines A. Régence et rétablissement des images Léon IV, en couronnant son fils empereur en 776, avait exigé un serment écrit de fidélité au nouveau couronné de la part des sénateurs, des représentants de l'armée de la capitale et des provinces, du peuple ainsi que des corporations. [...]
[...] La définition finale (horos) a été sauvegardée, car elle a été réfutée phrase par phrase au concile de Nicée II (787). La fabrication et la possession d'images du Christ, de la Vierge ou des saints étaient interdites, à fortiori le culte rendu à ces images. Le concile de Hiéreia a une très grande importance car avec lui l'iconoclasme changeait d'échelle : depuis 730 il était rendu obligatoire pour les seuls fonctionnaires. Après 754 il était la loi de l'Église et était obligatoire pour tous les chrétiens sous peine de poursuites. [...]
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