Livre d'heures, les très riches heures, Duc de Berry, les heures d'Etienne Chevalier, Jean Fouquet, Guerre de Cent Ans, Moyen-âge
Au Moyen-Âge, la perception du temps est différente : on s'organise autour de la sonnerie des cloches de l'église qui indiquent les heures canoniales, réglant la vie monastique et ecclésiastique. Seule l'Eglise a une vision linéaire du temps. La société est encore largement rurale et la reproduction du temps cyclique pour ceux qui ne maîtrisent pas les textes est représentée dans la pierre des portails des cathédrales. Mais la noblesse et les bourgeois se dotent de livres d'heures qui devaient se lire sept fois par jour et sont souvent consacrés à un calendrier qui illustre chaque mois, le cycle lunaire, les solstices et les équinoxes. Ils sont illustrés d'extraits d'évangiles et des grands thèmes de la religion. Entre le XIVème et le XVème siècle, ces ouvrages sont largement diffusés dans les élites, notamment chez les princes. Les enfants de la cour apprennent même à lire avec ces livres d'heures, comme Jean le Bon et son fils le Duc de Berry. Les bourgeois en commandent également dans un but de reconnaissance sociale. Les livres d'heures des bourgeois exposent les travaux des champs et des paysages urbains, des cités marchandes. Les commandes multiples stimulent les « artistes » qui rivalisent d'inventivité et font preuve de créativité. Ils réalisent le livre à long terme, avec d'abord une maquette qui définit la place des miniatures, puis la calligraphie et enfin la réalisation des miniatures dans les marges et les grandes lettrines.
[...] Seule l'Eglise a une vision linéaire du temps. La société est encore largement rurale et la reproduction du temps cyclique pour ceux qui ne maîtrisent pas les textes est représentée dans la pierre des portails des cathédrales. Mais la noblesse et les bourgeois se dotent de livres d'heures qui devaient se lire sept fois par jour et sont souvent consacrés à un calendrier qui illustre chaque mois, le cycle lunaire, les solstices et les équinoxes. Ils sont illustrés d'extraits d'évangiles et des grands thèmes de la religion. [...]
[...] Il mêle ainsi des formes antiques et gothiques, notamment dans sa représentation de l'architecture. Les Heures d'Etienne Chevalier restent marquées par la tradition d'enluminure du nord mais adoptent des éléments stylistiques italianisants et s'inscrit dans la tradition italienne de peinture de narration istoria Les formes restent cependant encore rigides, hiératiques. Bien que cette production relève de l'enluminure, la représentation devient italianisante avec des tentatives de perspective par le procédé du carrelage notamment. C'est ici un passage qui est exprimé, celui de la tapisserie et de la miniature à la peinture. [...]
[...] Ici, une chaumière misérable est présentée en doll's house, des femmes s'y réchauffent contre un brasero. Les travaux d'hivers sont représentés par la coupe du bois. Les oiseaux et les moutons évoquent le naturalisme avant l'heure. La perspective est erronée. Il s'agit du premier paysage de neige de l'histoire de la peinture. Moi de mars : L'architecture entre dans la vignette avec une représentation du château de Lusignan. On remarque pour la première fois la présence d'ombres qui dénote un travail précis et subtil. [...]
[...] C'est une période peu propice à la création, à la recherche d'esthétique. Etienne Chevalier, témoin de la période de reconquête de Charles VII, dont il est le trésorier, commande ces heures à Jean Fouquet dont les œuvres ne traduisent pas les tragédies de l'époque (mais ses œuvres ont une porté politique puisqu'elles sont dédiées à la cour de France). C'est la naissance d'une histoire nationale, de l'ébauche d'un Etat-nation avec d'une part une aristocratie marquée par les valeurs féodales, et d'autre part la montée en puissance d'une bourgeoisie qui a plus de goût pour la culture et les arts et qui tire parti d'autres racines (flamandes, italiennes). [...]
[...] Elle est incluse dans la forêt qui crée une idée de profondeur et est ouverte sur le devant, comme dans les doll's houses. La chasse est une activité seigneuriale, le braconnage était puni chez les serfs. Les Très Riches Heures exposent les travaux et les loisirs, avec une représentation de la famille royale via l'architecture (avec les différents châteaux). Les travaux montrent les manants aux champs ou traversant les souffrances de l'hiver. Les loisirs montrent au contraire les nobles aux plaisirs de la chasse, de la table, de la promenade, dans des scènes d'amour courtois. [...]
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