Il faut se rappeler, cependant que les limites de l'Empire ne franchirent que rarement celles imposées par les vallées du Rhin et du Danube, et qu'en Grande-Bretagne elles ne dépassèrent jamais autrement que par quelques velléités le mur d'Hadrien bâti en 122. L'Empire a été affecté à l'intérieur de ses propres limites par des mouvements de populations barbares venus du Nord et de l'Est, rependant l'insécurité et une instabilité politique.
Les Barbares ne voulurent pas modifier les structures économiques héritées de l'Antiquité. Il va de soi qu'au fur et à mesure qu'on s'éloignait du noyau méditerranéen le poids de l'héritage romain se faisait de moins en moins sentir. On voit une extension, dans l'Antiquité tardive, de l'espace naturel aux dépens de l'espace humanisé, du saltus aux dépens de ager, ou de l'incultum aux dépens du cultum.
Entre le IIIe et le VIIe siècle, le climat en Europe a été marqué par la fraîcheur, par l'humidité, et peut-être par une plus grande turbulence atmosphérique. On assiste à une extension des glaciers et une reconquête de la végétation naturelle.
[...] Pour le désagrément des marchands et pour l'avantage des historiens, les rois barbares, mérovingiens, se sont appliqués à conserver l'énorme fiscalité indirecte mise en place par l'Empire finissant. Ce sont les monnaies qui montrent que, jusque dans ces horizons lointains, c'était encore la méditerranée qui imposait ses standards. Conclusion : la grande peste des VIème-VIIème siècles C'est de la méditerranée qu'allait venir un énorme cataclysme. Peut-être comme en 1347-1348, des navires marchands qui amenèrent en occident le bacille meurtrier qui avait touché Constantinople et Alexandrie dès 541. C'est l'Europe du Midi qui fut la plus touchée. [...]
[...] De l'araire et de la charrue, c'est l'araire qui était de loin le plus répandu en occident, parfaitement adapté aux sols légers du Midi. La charrue était parfaitement adaptée aux riches terres limoneuses de l'Europe moyenne et septentrionale. La faux et surtout la faucille paraissent être restées les instruments privilégiés de la moisson. En marge de l'agriculture : exploitation et transformation des ressources naturelles en milieu rural Il est un domaine où les premiers siècles médiévaux paraissent avoir continué d'utiliser les legs technologiques de l'Antiquité, c'est celui de la production de sel marin. [...]
[...] L'héritage antique au début du Moyen-Âge (Ve-VIIe siècle) Introduction : Romanité et barbarie Il faut se rappeler, cependant que les limites de l'Empire ne franchirent que rarement celles imposées par les vallées du Rhin et du Danube, et qu'en Grande-Bretagne elles ne dépassèrent jamais autrement que par quelques velléités le mur d'Hadrien bâti en 122. L'Empire a été affecté à l'intérieur de ses propres limites par des mouvements de populations barbares venus du Nord et de l'Est, rependant l'insécurité et une instabilité politique. [...]
[...] Il semble vraisemblable que les hommes qui étaient regroupés dans un cadre villageois ancien étaient des paysans propriétaires, en majorité. On vit dans les derniers de l'Empire de plus en plus de petits paysans, pressés par les dettes, le harcèlement fiscal et l'insécurité faire acte de dédition de leurs terres entre les mains des puissants par une procédure suivant laquelle la terre était désormais exploitée en tenure précaire contre une redevance modique ( et pas de service du travail). Au VIème-VIIème siècle, le latifundium, est resté la structure foncière la plus aisément perceptible dans la maigre documentation espagnole, italienne et gauloise. [...]
[...] On peut situer un abandon des structures qu'on peut situer entre le IIIe et le VIe siècle. A une époque où la petite exploitation paraissait malmenée, la villa donnait encore de réels signes de vitalité. Là où les villae ont pu supporter le choc, elles ont pu attirer les petits exploitants que la paupérisation et l'insécurité avaient chassé de leurs terres, ou encore les nouveaux venus qu'étaient les barbares. Un nouvel élément de la cité est la muraille extérieure qui venait assurer la sécurité des corps et oratoire privé la sécurité des âmes. [...]
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