Chrétienté, gouvernement de l'Église, papes d'Avignon, tradition grégorienne, gouvernement monarchique, plenitudo potestatis, autoritarisme, centralisation pontificale, institutions ecclésiastiques, bénéfices, grâces expectatives, centralisation bénéficiale, ressources fiscales, papauté avignonnaise, besoins financiers, réforme de l'Église, Curie avignonnaise, Sacré Collège, services administratifs, Rome, Italie, Angleterre, France
Juristes ou théologiens, les papes d'Avignon et leur entourage se voulaient dans la tradition grégorienne d'un gouvernement monarchique de l'Église, fondée sur la plenitudo potestatis pontificale encore théorisée par des auteurs du XIVe siècle comme le pénitencier Alvaro Pelayo.
[...] En 1314, deux prétendants à l'Empire avaient simultanément été élus rois des Romains ; Louis de Bavière et Frédéric de Habsbourg ; le premier l'emporta sur le second en 1322 à la bataille de Mülhdorf, mais le pape Jean XXII refusa de le reconnaître et de le couronner empereur. Louis finit par descendre en Italie (1328) ; il se fit couronner à Rome après avoir provoqué l'élection d'un « anti-pape », un Franciscain spirituel, Pietro de Corbara/Nicolas V. Mais Louis de Bavière dut se replier en Allemagne dès l'année suivante. [...]
[...] Ce personnel était globalement compétent, mais le carriérisme, la corruption, le népotisme y étaient monnaie courante. Coupés de réalités pastorales, ces hommes manquaient naturellement d'audace politique et de sensibilité spirituelle. C. Les liens avec la Chrétienté Les papes étaient représentés à travers la Chrétienté par les légats, les juges délégués, les collecteurs apostoliques, les exécuteurs des bulles pontificales. Mais les institutions « représentatives » qui auraient réellement pu assurer la communication et l'information entre le Saint- Siège, les églises locales et les fidèles ont été négligées, voire découragées par les papes d'Avignon. [...]
[...] Rappelons enfin que le XIVe siècle a vu un peu partout les papes perdre au profit des princes et des villes leur autorité sur les universités et que leurs efforts pour relancer la croisade furent vains, malgré la popularité persistante du thème, dont témoignent de nombreux traités théoriques, et quelques succès éphémères sous la direction des rois de Chypre (comme ceux de la croisade de 1344, qui aboutit à la prise de Smyrne, et de celle de 1365, qui permit aux Latins de s'emparer brièvement d'Alexandrie). IV. Le gouvernement local Malgré les progrès de la centralisation pontificale, tout ne passait cependant pas par Avignon. Les institutions locales de l'Église continuaient à fonctionner à peu près normalement, dans la ligne de ce qu'elles étaient depuis les XIIe et XIIIe siècles, qu'il s'agisse de la paroisse, du diocèse, des principaux ordres monastiques ou religieux (notons qu'il n'y eut aucune création d'ordre nouveau au XIVe siècle). [...]
[...] L'idée de « réforme de l'Église » se cristallisera de plus en plus autour d'un programme de réduction à la fois des provisions bénéficiales et des impôts pontificaux, afin de restituer aux églises locales leurs « libertés traditionnelles ». II. La Curie avignonnaise Le gouvernement de l'Église restait fidèle aux principes grégoriens, mais le développement de la centralisation pontificale entraîna au XIVe siècle celui des organes administratifs centraux de la papauté, installés dans le Palais même des papes ou à proximité. A. Le Sacré Collège Il est formé par la réunion des cardinaux. [...]
[...] Souvent impopulaires pour leur train de vie et leur morgue, ils cristallisèrent contre eux les critiques anti- avignonnaises. En réalité, quoique puissants, car choisis par le pape pour être ses collaborateurs immédiats en fonction de critères multiples (familiaux, intellectuels, politiques, ecclésiastiques), ils ne parvinrent jamais à imposer aux papes un mode de gouvernement collégial de l'Église, mais ils jouaient un quadruple rôle, ce qui montre leur importance : – électeurs du pape au conclave – conseillers lors des réunions du consistoire – juges délégués pour les affaires dont le pape leur confiait l'instruction et le jugement – représentants du Saint-Siège comme légats a latere ou ambassadeurs. [...]
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