Forteresses, sites fortifiés, châteaux, haut Moyen-Âge, villa romaine de Warfusée-Abancourt, villae, civitas, Gratianopolis, tria regna, refugium, site de Larina, site du Roc de Pampelune, castellum royal
La fin de l'Antiquité en Occident est caractérisée par l'essor presque généralisé des préoccupations défensives. Des efforts sont donc entrepris dans le domaine de la défense, et ils prennent des formes variables tels que constructions de talus, fossés, refuges de hauteur (dont la durée de vie est réduite). De plus, des matériaux multiples peuvent être utilisés en fonction des caractéristiques géologiques locales : moellons, palissades de bois (c'est le cas en Germanie, au Ve siècle)... Il existe ainsi des cas particuliers où une stratégie propre est appliquée, comme l'exemple de Lyon au Ve siècle. Ses habitants quittèrent la partie haute de la montagne pour aller au contraire chercher refuge en contrebas, à la confluence de la Saône et du Rhône.
[...] On parle ici de forteresses étatiques. Cette période laisse ensuite place à une phase de déclin au IXe siècle avec l'arrêt des conquêtes sous Louis le Pieux (mort en 840) et surtout sous Charles le Chauve (mort en 877). Les difficultés économiques et la maladie expliquent cet état de fait. Le pouvoir est obligé de réagir ; par l'édit de Pîtres en 864, Charles le Chauve demande la destruction des fortifications privées en train de se mettre en place. Ceci est une atteinte à la féodalité qui est en train de naître. [...]
[...] Ceci entraîne un essor des fortifications. Par ailleurs, un nouveau concept est mis en place, le refugium, sous la plume en particulier de Frédégaire. Dans ce cadre, les églises, les monastères et leurs nécropoles ont été la principale préoccupation, pendant longtemps, des archéologues et des historiens. Le château ne retenait alors pas leur attention. On peut citer par exemple Édouard Salin et son ouvrage traitant de la question, La civilisation mérovingienne. L'Historia Francorum de Grégoire de Tours est par ailleurs une source classique. [...]
[...] Nous pouvons citer différents exemples de fortifications à cette période. Ainsi, Venance Fortunat, poète et évêque du Vie siècle, parle de mediolanum concernant une fortification à Milan, c'est-à-dire qu'elle était « placée au centre d'un territoire ». Il n'y avait donc pas d'habitats agglomérés à la fortification, celle-ci n'avait donc pas de rôle structurant. En 672-673 a lieu une importante révolte en Narbonnaise, qui entraîne la construction de fortifications. Il est peu probable que celles- ci drainèrent un peuplement, il n'y a pas de mention d'un regroupement quelconque autour. [...]
[...] Comme en Provence ou comme en Languedoc, nous avons à faire à un essor des habitats en hauteurs fortifiés avec une durée d'occupation réduite. On observe la présence de fortifications, il s'agit de murs de trois mètres d'épaisseur en pierre sèche avec des murs qui s'ouvrent et une vingtaine d'habitations qui semblent organisées. Ce sont des habitats fréquemment rencontrés en Italie, en Espagne, dans le monde wisigothique. Mais en revanche, ce ne sont pas des habitats permanents. Passé la seconde moitié du 5e siècle, le site est régulièrement abandonné. Dans un climat d'insécurité, s'agit-il d'habitat permanent ou temporaire ? [...]
[...] Ce sont des villas qui ont tendance à se situer sur des petits reliefs, des élévations de terrain et de talus. En France, un aviateur, Roger Agache, en Picardie s'est lancé dans une politique de prospection aérienne, à des moments précis et propices. Il a été mis en évidence l'existence de plus d'une cinquantaine de sites d'époque romaine. Cette démarche a permis sans l'usage de la fouille archéologique d'aboutir au relevé de plans. Nous pouvons citer l'exemple de Warfusée qui a bénéficié en 1970 de prospections aériennes. [...]
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