Le groupe aristocratique se caractérise par les liens de parenté. Cela passe par la détention de propriété foncière (patrimoine). Ainsi, il repose sur les notions de naissance et de patrimoine. À la fin du Xe - début XIe siècle, on assiste à une réorganisation des réseaux d'alliances (matrimoniales), mais aussi à la fixation sur une base territoriale avec, notamment, le castrum. C'est un point d'ancrage dans l'espace et la tour manifeste la domination.
Cette réflexion est alimentée par l'anthropologie sociale, ce qui a permis d'affiner le vocabulaire :
- La parenté est un ensemble d'individus liés par des relations d'alliances créées par le mariage et la consanguinité. Donc, la parenté au sens large comprend les parents par le sang (frères/sœurs, parents/enfants) et par l'alliance (cousin, oncle, neveu). On parle aussi de parentèle. Elle est rappelée lors des grandes cérémonies.
- La famille est un groupe restreint d'individus. Cela correspond à la cellule de la parenté primaire : parent/enfant et frères/sœurs consanguins (même père), utérins (même mère) ou germains (même père et même mère).
- Le lignage est un groupe d'individus descendant d'un ancêtre commun, entretenu par la voie orale, que l'on fait souvent remonter à cinq générations.
- Plusieurs lignages constituent un clan.
- Une tribu est un ensemble de clans, plutôt réunis par des raisons politiques.
[...] La femme dispose de biens donnés par ses parents avant la dot. Ce sont des biens paraphernaux Les mâles n'ont pas le droit de s'en emparer. Ce ne sont qu'en de rares cas des terres, mais plutôt des robes ou des bijoux. C'est le matrimoine. C'est celui-ci qu'elle lègue en plus, éventuellement, d'une partie de sa dot. Sa plus grande préoccupation est, en effet, la constitution de la dot de ses filles, dont en moyenne un tiers vient de la mère La viduité contrôlée En Angleterre, au XIIe siècle, une veuve aristocrate ne peut se remarier, sinon par décision du roi. [...]
[...] Un réseau est donc la trame impliquant la politique et la famille. Or, le lien familial se distend souvent au bout de trois générations. D'où la tendance à l'endogamie car ainsi, on unit à nouveau les parentèles. Par exemple, il est fréquent qu'on unisse plusieurs frères à plusieurs sœurs. Enfin, le mariage est considéré comme une union économique car la jeune fille est un enjeu économique et de pouvoir : c'est une transaction, sous la forme d'un don/contre-don. En échange de la jeune fille, la famille de l'époux fait souvent un cadeau plus ou moins important selon la valeur de la femme Un capital symbolique Pour un mariage, on achète donc un conjoint, si possible issu d'une lignée prestigieuse. [...]
[...] Vers le milieu du XIe siècle, le divorce est prononcé par l'évêque et au cours du XIIIe siècle, cela est repris en main par la justice séculière (soit laïque). De même, on peut annuler le mariage, mais seulement s'il n'est pas consommé. Aussi, la consanguinité peut être spirituelle. Les parrain et marraine d'un même filleul ne peuvent se marier. Enfin, les enfants légitimes sont seulement ceux issus d'un mariage. Les autres sont considérés comme bâtards Des actes sacralisés Le mariage étant devenu un acte sacralisé, intervient dès lors le prêtre. [...]
[...] La mariée : reine d'un jour ? Le mariage est aussi une cérémonie importante et fastueuse. On constitue un cortège nuptial, on présente les cadeaux . et pendant ces trois jours, la mariée est au cœur de cette cérémonie ostentatoire. Elle incarne la prospérité future. Elle est habillée de façon somptueuse, en rouge, et elle ruisselle de bijoux (qui ne lui appartiennent cependant pas). Elle doit garder une attitude modeste et digne, montrant qu'elle promet d'être soumise. Le lendemain, on lui enlève cadeaux et bijoux. [...]
[...] L'alliance matrimoniale A. Et le mariage devint sacrement 1. Une nouveauté Le mariage n'émane pas d'une volonté personnelle. Au contraire, cela concerne le groupe familial qui choisit le conjoint sans tenir compte d'une attirance ou de sentiments. En 1215, lors du IVe Concile de Latran, le mariage devient un sacrement, alors qu'il n'était auparavant qu'une institution de droit civil. C'est un acte solennel et public, où l'annonce des bans est obligatoire, pour éviter la consanguinité. L'Eglise veut en effet faire en sorte qu'on ne puisse ignorer (ou feindre d'ignorer) la consanguinité. [...]
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