Empire romain, Dioclétien, Tétrarchie, réformes, redressements, Trajan Dèce, difficulté politique, difficulté militaire, crise, période de stabilité, IIIe siècle, Constantin, Maxence, Maxime, Domitius Alexander, successeur, évolution des titulatures, échec religieux, contrôle étatique, Perse
L'Empire romain tardif (de la crise du IIIe siècle au IVe siècle) correspond à la période de l'Antiquité tardive (appellation récente). C'est une notion introduite au XXe siècle qui prend son essor dans les années 1970. Elle s'oppose à une vision noire de la fin de l'Empire romain avec un « âge d'or de l'Empire » (époque des Antonins), idée du XVIIIe siècle. Après l'âge d'or, on décrit souvent une décadence de l'Empire romain (thème connu, raison morale) qui se ramollit et tombe sous les coups des barbares. Ce schéma de la décadence n'est plus accepté.
Après le IIe siècle, l'Empire se poursuit et se transforme.
On met l'accent sur la crise comme facteur de transformations. Pour l'historiographie occidentale, l'histoire du monde romain tardif est un miroir (l'Occident se regarde à travers l'Empire tardif). L'Occident regarde dans cet Empire romain des choses qui le frappent (étude des invasions germaniques au XXe siècle, les Allemands étudient les germains). L'Europe se sent envahie comme les Romains, face à l'émergence des puissances extérieures.
[...] Au IIe siècle, on a une quarantaine de provinces gouvernées par des gouverneurs de rang sénatorial ou équestre. A l'intérieur des provinces, on a l'échelon des cités (dans chaque province d'un gouverneur romain, les cités sont autonomes). En 212, Caracalla donne la citoyenneté aux hommes libres de l'Empire mais les cités conservent des statuts divers et sont toujours actives. Au IIe siècle, l'Empire est défendu par une trentaine de légions. Il faut y ajouter des troupes auxiliaires et de marine ( hommes environ, ce qui est peu). [...]
[...] En Occident, Maximien applique seulement le premier édit qui demande de livrer les écritures et détruire les bâtiments religieux. Ça s'arrête assez vite, mais en Orient la persécution s'arrête en 312, donc après le règne de Dioclétien (qui s'achève en 305). C'est la pire persécution chrétienne antique. On a une évolution des titulatures entre le IIe (titulatures plus longues) et le IIIe siècle. Au Bas Empire, l'empereur devient plus lointain et plus inaccessible. Ses apparitions sont des évènements qui frappent les esprits et se déroulent dans un cadre monumental et cérémonial. [...]
[...] Dioclétien peut alors se concentrer sur tout un tas de réformes : On a un nouveau découpage de l'empire avec une augmentation du nombre de provinces (au IIe siècle on a une 40[e] de provinces, et avec Dioclétien on en a une alors même que l'empire s'est contracté (pendant la crise, notamment sous Aurélien, on a abandonné certaines zones comme la Dacie et les Champs Décumates) Les provinces sont plus petites, ce qui rapproche les gouverneurs des citoyens de l'empire. Ceux-ci disposent de bureaux au personnel plus nombreux (officium du gouverneur). L'administration est donc plus efficace, et le contrôle de l'État sur les habitants devient plus étroit. Les provinces sont aussi rassemblées à l'intérieur de 12 diocèses (découpage administratif comme regroupement de provinces). Les diocèses sont dirigés par les vicaires (adjoints du préfet du prétoire). [...]
[...] Les impôts romains frappent d'abord la terre, mais avec des troupes aussi importantes, les domaines et productions changent beaucoup. Pour bien lever l'impôt, il faut une image fidèle des capacités productives des différentes régions. En 287, Dioclétien lance sa réforme fiscale = capitation/jugation = impôt foncier et personnel. A partir de 287, et pendant plusieurs années, Dioclétien fait réaliser un recensement des ressources de l'empire. A partir du recensement, l'administration impériale connait le total des unités productives et par conséquent contributives. [...]
[...] Il reste des historiens tardifs, comme Aurelius Victor, Festus, qui sont des abréviateurs (ils rédigent des abrégés, histoires romaines très rapides avec notices par règnes, avec tendance à l'anecdote) L'histoire Auguste se compose d'une série de biographies impériales (Antonins, Sévères puis princes du IIIe siècle, et s'arrête à la fin du IIIe siècle), œuvre compliquée avec des anachronismes. C'est une sorte d'histoire à clefs (double lecture, critique moderne à travers des règnes plus anciens) écrite probablement à la fin du IVe ou début du Ve siècle (vers 400). Elle est écrite dans des milieux sénatoriaux par un romain qui était dans un cercle aristocratique païen. Des empereurs sont inventés et des anecdotes douteuses. On a un problème avec les sources épigraphiques (inscriptions sur support durable). Elles sont présentes partout dans l'empire. Vers 260, le nombre d'inscriptions s'effondre. [...]
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