Empire byzantin, économie, société, Constantinople, Liutprand de Crémone, Otton II, Nicéphore Phokas, résidence du souverain, centralisation du pouvoir, Grand Palais de Constantinople, évergétisme, approvisionnement, divertissement, adventus, mise en scène du pouvoir, consubstantialité
Dans les années 960, Liutprand de Crémone est envoyé par Otton II auprès de Nicéphore Phokas : d'après la description qu'il a laissée de cette ambassade, la progression depuis les murs de la cité jusqu'à la salle de réception fut longue, pénible, humiliante, les dignitaires byzantins lui opposant la complexité d'un cérémonial intangible. À la fois résidence du souverain, capitale politique et centre administratif de l'empire, la cité de Constantinople paraît indissociable de la personne et de la fonction impériales.
[...] Au XII[e] siècle, la pratique a fortement décliné et a perdu son sens. Les processions diverses en grande pompe marquent l'intronisation de l'empereur, son anniversaire, l'anniversaire de la mort de tel ou tel prédécesseur, les victoires militaires, la réception d'une épouse impériale, et les fêtes religieuses (la nativité de la Vierge du 8 septembre) ou civiques (l'anniversaire de la dédicace de Constantinople du 11 mai). La voie la plus souvent empruntée est la Mésè, encadrée de portiques à deux étages et jalonnée par des haltes (notamment plusieurs forums impériaux). [...]
[...] Constantinople est logiquement la cité la plus favorisée de ce point de vue, puis la seule concernée, surtout au fur et à mesure que l'Empire rétrécit. Plus que des constructions nouvelles, l'apport impérial consiste surtout à rénover l'ancien pour le rendre plus beau et plus solide : Les équipements urbains, créés, entretenus ou réparés : citernes et greniers publics, égouts, thermes publics, ports, moulins publics (il y en a vingt), aqueducs. Les églises et monastères qui bénéficient de l'aide impériale. [...]
[...] GUILLOU (André) : La civilisation byzantine, Paris HERRIN (Judith) : Byzance : le Palais et la Ville , Byzantion 61 (1991), p. 213-230. VOGT : Constantin VII Porphyrogénète. Le Livre des Cérémonies, Paris, 1935. [...]
[...] Mais pour aspirer à devenir empereur, une condition est indispensable : tenir la capitale. Il faut donc, si l'on ne s'y trouve pas déjà, à tout prix entrer dans Constantinople pour revêtir la pourpre. En 1047, révolte de Léon Tornikios contre son parent Constantin Monomaque échoue précisément parce que, malgré sa grande force militaire (il contrôle l'armée d'Orient), il n'arrive pas à entrer dans la ville, que Constantin a mise en défense en enrôlant les prisonniers comme soldats. Par ailleurs la manière d'entrer dans la ville est importante : il faut choisir le bon moment pour une première entrée. [...]
[...] La mise en scène du pouvoir Le pouvoir impérial se met constamment en scène pour s'affermir. Le public de cette théâtralisation est double. C'est d'abord, de manière traditionnelle, le demos, qui n'est plus celui de tout l'Empire, mais se résume au peuple de Constantinople mis à contribution dans les cérémonies à l'Hippodrome et dans les processions à travers la capitale C'est aussi, via les cérémonies de cour, avec déploiement de luxe et usage de machines destinées à impressionner l'assistance, l'aristocratie et les étrangers. [...]
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