Duel, pouvoir royal, lettre de rémission, duel judiciaire, duel d’honneur
A l'époque moderne, la présence du duel au sein de la société du XVIème siècle est très importance. En effet, depuis la naissance du duel judiciaire sous les Francs, ancêtre du duel d'honneur que nous étudions, l'ensemble de la société utilise cette action pour demander réparation des fautes commise envers son nom ou son honorabilité. Mais durant ce siècle, on se battait pour n'importe quelle raison, et au besoin on inventait un prétexte concernant son honneur (privé ou public) quand l'envie venait de vouloir simplement se mesurer les armes à la main.
De plus, la royauté étant issu de ces élites batailleuses a bien du mal à imposer son opinion face à la recrudescence du nombre de mort d'où une interdiction progressive qui nait en 1566.
[...] Ce phénomène se retrouve aisément au sein de notre ensemble documentaire. En effet, la discorde apparait entre Lois Pompadour et Mr de Chaniers à la ligne 9 du premier texte : « qu'il choisit lesdicts paiges et s'en vint avec eulx, ils les bapteroit tous, auquel ledict Chaniers feist responce qu'il ne voulloit poinct de paiges avec luy et qu'il luy bailleroit des coups d'espee dans le cueur, qu'il ne le sentiroit poinct. » Cette phrase est une provocation directement faite de Mr de Chaniers à Lois Pompadour qui accuse son honneur de ne pouvoir se battre en duel sans l'aide de « dicts paiges ». [...]
[...] Enfin, pour, vu que l'incident s'est passé sur le pont, n'y a-t-il pas plus de témoignages ? Ces questions sont assez difficile et ne permettent pas de prouver la légitimité du duel ou encore moins celle de la thèse de l'homicide de Mr de Chaniers. Ainsi nous pouvons en conclure que ce corpus de texte est un exemple assez riche pour l'historien qui peut ainsi obtenir un vrai regard sur la procédure issue d'un duel, qui a entrainé la mort d'un des deux duellistes, sur le plan de la justice délégué mais aussi sur celui de la justice retenue. [...]
[...] La première de ces mutations concerne le cartel. Effectivement, les cartels ne répondent plus véritablement au role qui leur avait été dévoué durant l'ensemble des périodes antérieures à la fin du XVIème siècle. Il apparait que les cartels sont de plus en plus courts et que ces derniers se résument parfois à une parole ou seulement à un échange de mot. Cette situation apparait clairement au sein de notre texte à la ligne 11 : « Et après, eurent quelques autres parolles de propoz ». [...]
[...] La lettre de rémission est un document issu de la source de la pratique. Il s'agit d'une lettre par laquelle le roi interrompt le cours d'une procédure criminelle – souvent en cas d'homicide – en octroyant son pardon pour le crime commis, avec une remise de peine encourue ainsi qu'un rétablissement du coupable dans sa renommée et ses biens. Cette lettre est donc un document officiel car il est écrit par Charles IX « Charles, par la grace de Dieu, roy de France. [...]
[...] Cela se vérifie par le vocabulaire utilisé par l'huissier : « pour raison de l'homicide » « ayans l'espee nue en main » (l.19), « n'y avoict aulcun qui eust d'espee ne dague desgoice » (l.24) et « son frere qui avoict thué, comme l'on disoict » (l.38). On sent donc chez les duellistes comme une sorte d'impatience : ils s'écartent de plus en plus les formes pour mieux atteindre leur but, tuer ou être tué. De plus, face à la retenue qui est le mot d'ordre des cours royales, une mutation importante apparait. [...]
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