Le développement d'une culture curiale et politique dans l'Occident médiéval

Thèmes abordés

Culture curiale, culture politique médiévale, Occident médiéval, curia regis, histoire culturelle, monarchie moderne, cour des rois normands, prince idéal, propagande par l'image

Résumé du document

On constate le passage d'une monarchie féodale (lien de vassalité entre un roi et un cercle de vassaux laïques/ecclésiastiques) à une monarchie moderne (le roi règne sur un ensemble de sujet, donc il y a sujétion), permettant un élargissement du dialogue politique (évolution qui est aussi due à la fiscalité, voulue par les sujets). On remarque aussi le démembrement de la curia regis : la cour du roi désigne le roi, entouré de ses vassaux (pas de spécialistes, mais ils sont censés apporter aide et conseil au roi), qui est démembrée par la naissance d'organes.

Par exemple, en 1248, le parlement (organe judiciaire, tribunal royal) devient un organe spécialisé, avec des spécialistes de ce domaine. C'est le début de l'Etat moderne et de son histoire culturelle : l'Etat moderne est en cours de gestation. Pour pouvoir prétendre affirmer un redressement/restauration de la souveraineté, il doit argumenter, ce qui donne naissance à la science politique qui se nourrit d'arguments empruntés au droit et à la théologie. L'Etat doit aussi entrer en contact avec les sujets entretenir un dialogue : l'histoire culturelle fournit des instruments de propagande (par image, par texte).

Extraits

[...] La curie pontificale au 13e – Campanus de Novare (v.1220-1296) : mathématicien, traité sur théorie des planètes. – Witelo (v.1230-1280/1314) : optique (arc en ciel). – Pierre d'Espagne (v. 1220-1277) (Jean XXI de septembre 1276 à mai 1277) : médecin, encyclopédie médicale. – Roger Bacon (1214-1294) (OFM) : Compendium studii theologiae. – Guillaume de Moerbeke (v.1215-1286) (OFP) : a revu la traduction du corpus aristotélicien. Milieu 13e : 40% de magistri parmi les membres de la curie. E. Roger Ier le Sage, roi de Naples (1309-1343) Il s'agit du 3e roi angevin de Naples. [...]

[...] Elle permet de donner des bons et des mauvais exemples. B. Culture historique et agir humain A partir du 12e, au moment de la 1ère croisade, on donne une place plus importante à l'agir humain = les hommes cessent d'être seulement les marionnettes de la volonté divine, la volonté humaine surgit. – La religion civique : appropriation de figures historiques du passé à des fins contemporaines. Choix de saints protecteurs des villes. – Les troubadours : Au 13e, les troubadours/trouvères se trouvent dans l'incapacité de renouveler le genre courtois, et les thèmes de ce genre. [...]

[...] 14e-15e : âge d'or de la civilisation curiale 1. Ecrin de la majesté royale : naissance de l'étiquette càd tout ce qui est matériel/humain a une place définie dans un grand scénario, disciplination des rituels et cérémonies de cour. → Christine de Pisan : « Il se déplaçait normalement avec une suite magnifique, car il était accompagné d'un grand nombre de noble chevaliers et gentilshommes ( . Ceux-ci se tenaient à distance et l'agencement du cortège était si bien fait que n'importe quel observateur pouvait savoir et reconnaître qui était le roi rien qu'à voir la majesté de cette escorte disciplinée » (Livre des faits et des bonnes mœurs du sage roy Charles Quint) 2. [...]

[...] Il a déposé les armes pour brandir un ouvrage, habillé du manteau de philosophe. Manuscrit du Policratus avec Charles V de représenté lisant la Bible (Paris, Bnf, ms. [...]

[...] Jusqu'au 12e, l'Eglise avait le monopole de la commande artistique, de la production culturelle écrite ; à partir du 12e/13e, les cours deviennent des foyers culturels et artistiques majeurs dans l'Occident. Exemple : l'art de la tapisserie, probablement le premier art à s'être développé et diffusé d'abord en milieu laïc (puis au 15e pour l'Eglise) → cf. Tenture de l'Apocalypse, commande de Louis Ier d'Anjou, réalisée entre 1373/77 et Naissance des cours A. La cour des rois normands de Sicile au 12e A partir du 11e, des mercenaires de Normandie s'implantent en Sicile, servant les princes lombards (Naples, Capoue, Bénévent) ou les princes byzantins (installés dans les Pouilles) ; ils sont rémunérés par l'argent puis par des fiefs (1129 : 1er fief attesté). [...]