Culture savante des Litterati, renaissance du 12ème siècle, Occident médiéval, Renaissance, Charles Haskins, écoles monastiques, science gréco-arabe, foyers de traduction, écoles capitulaires
La renaissance du 12ème siècle est un concept forgé et proposé par un historien américain, Charles Haskins (The renaissance of the twelft century, 1957), qui fait un parallèle entre la Renaissance à partir du 15ème-16ème siècle et le phénomène au 12ème, constatant deux similitudes entre ces deux mouvements. Tout d'abord, la volonté de renouer avec le patrimoine culturel antique, de renouer avec les auteurs antiques, les textes de l'Antiquité. La différence réside dans le fait qu'il s'agit surtout de l'Antiquité latine pour le 12ème siècle et l'Antiquité gréco-latine pour le 15ème-16ème siècle.
Il constate aussi la volonté de renouer avec les valeurs morales véhiculées par cette littérature. La renaissance du 12ème siècle marque une volonté de renaître, de retourner à un état initial et non de se projeter dans l'avenir. Ce concept a été repris, revisité, et reconsidéré selon plusieurs critères : une mise en contexte car Charles Haskins l'avait déconnecté de son contexte et n'avait pas fait de questionnements sur l'environnement historique. Il faut rappeler que le 12ème siècle est marqué par un essor démographique et un essor urbain (renouveau des villes).
[...] → Même si le mouvement est moins prononcé, on peut ajouter l'Angleterre dans l'espace plantagenêt ; le Sud de la France avec des relations étroites entre le Languedoc, la Provence et des écoles d'Italie du nord notamment à Bologne ; l'Italie du sud dans le royaume normand de Sicile ; et la partie occidentale du monde germanique. – Une reconsidération du dynamisme conquérant des savants : pluralité des courants notamment en matière théologique. A côté de la théologie monastique qui existe dans les monastères (qui s'attachent particulièrement au sens allégorique de la Bible), se développe une théologie scolastique dans les écoles (plus attentive au sens littéral du texte). • Des positions contemporaines diverses au sujet de la « renaissance du 12e » – Hugues de Saint-Victor (1096-1141) : chanoine régulier de l'abbaye de Saint-Victor de Paris. [...]
[...] Ainsi, même dans les zones de faible développement, on trouve des écoles. – En Angleterre (sans l'Ecosse), on compte 19 diocèses dont 2 semblent avoir une école cathédrale d'un renom important dans les villes d'Exeter et d'Hereford ; et dans la seconde moitié du 13e, s'ajoute l'école d'Oxford (diocèse de Lincoln). – En Germanie, des écoles dans les villes rhénanes (comme Cologne), et surtout Liège. – Dans la péninsule ibérique, des écoles cathédrales à Palencia et Salamanque. S'affirment déjà la renommée de quelques centres d'études, autour de thèmes ciblés. [...]
[...] En Occident dans les écoles, comme dans les monastères/universités, tout enseignement repose sur la lecture de textes faisant autorité SAUF que le gros handicap de l'Occident est la carence d'autorités. Les traductions de la science greco-arabe remédie à cette pénurie dans certaines disciplines. – Ne sont pas concernés par les traductions la grammaire, la rhétorique (textes de l'Antiquité latine), la théologie (conscience des insuffisances de la Vulgate, mais on établit des correctoires/listes de passages corrigés), le droit (codification de Justinien en latin au 6e collectant 4500 lois d'empereurs romains depuis Hadrien). – Les principales disciplines concernées sont la philosophie et des disciplines scientifiques (mathématiques, géométrie astronomie et médecine). [...]
[...] – La quasi totalité des traités rédigés/utilisés comme source d'enseignement sont anonymes. On arrive parfois à trouver/établir des filiations entre les textes Le déclin des écoles monastiques Le déclin ne signifie pas la disparation, il s'agit déclin d'activité et un déclin de production de textes nouveaux. La seule abbaye qui fait exception est celle de Saint-Victor de Paris. (les maîtres sont majoritairement séculiers) 2. Dans les chapitres cathédraux On observe une institutionnalisation de l'enseignement qui passe par l'instauration de dignités consacrées à l'encadrement des écoles. [...]
[...] Il s'agit d'un auteur prolixe, notamment du Didascalicon (l'art de lire en grec) en 1120 : « A mesure que le temps s'approche de sa fin, le gouvernement du monde se déplace vers l'Occident. La fin du monde arrive, puisque le cours des évènements a déjà atteint le but de l'univers » – Honorius Augstodunensis (m. v. 1157) : anglais d'origine, moine d'une abbaye de Ratisbonne, auteur du traité Elucidarium (un lucidaire càd un exposé systématique des vérités de la foi, avec toujours la même forme de dialogue maître/élève) : « Les anciens étaient plus grands que nous et ceux qui viendront après nous seront plus petits ». [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture