Cours d'histoire médiévale analysant l'essor de l'économie carolingienne. Fut-ce une simple économie de subsistance, presque purement agricole, correspondant à un monde autarcique, ou les paysans et les domaines carolingiens produisaient-ils des surplus commercialisables, supposant l'existence d'un secteur artisanal, voire « industriel », et permettant celle d'un secteur tertiaire ?
[...] des clairières (nom latin significatif : capturae crées dans la forêt thuringienne sous l'impulsion de l'abbaye de Fulda (fondée en 742) : les paysans à qui l'on confie ces clairières disposent d'un statut personnel spécifique (proche de celui des aprisionnaires de la Marche d'Espagne, ou des gualdi de Sabine). De façon générale, les bois ont une grande importance économique (cueillette, chasse, etc ; penser aussi que c'est là que vivent les cochons, si importants dans la civilisation germanique) : la mise en valeur du sol repose au Moyen Âge sur une grande distinction et un équilibre de ressources entre l'ager (sol cultivé en latin) et le saltus (zone boisée, sauvage qui va diminuant au fur et à mesure mais demeure toujours essentiel et protégé. [...]
[...] Deux évolutions s'effectuent, qui confluent : le lotissement d'une partie de la réserve aux esclaves, et l'incorporation pour des raisons diverses de propriétés de paysans libres, dites encore allodia (en Français alleux mot essentiel à ne pas oublier). D'où la formation progressive d'un centre avec une réserve, et de tenures : les premières mentions de services sont de la fin du Vie siècle, ils sont partout établis au début du VIIIe. La question que se posent les historiens, à laquelle ils ont bien du mal à répondre, c'est : que sont devenus les paysans indépendants ? [...]
[...] Ce rôle central de l'église se retrouve dans le cas des domaines de l'abbaye de Saint-Denis : dans les villae de Baillet et Villiers-le-Sec, c'est autour d'elle que s'organisent les manses (voir plus loin pour ce mot). Des terres arables, situées à l'extérieur du village, sont nommées ici, sans doute d'après leur origine, culturae ; chaque villa inclut de 4 à 12 culturae, elles-mêmes de dimension très variable (mais très vastes parfois : de 5 à 88ha), en tout cas nettement distinguées et séparées des parcelles et champs cultivés par les villageois. [...]
[...] Le sel marin, celui produit à Bourgneuf notamment, est largement commercialisé le long de la Loire, par des entrepreneurs privés (de même que l'exploitation est privée) ;la même structure se retrouve sur la côte méditerranéenne française, à l'embouchure du Pô (Commachio) ; quant aux mines, la région de Metz est très active, mais aussi la Bavière (le toponyme Bad est caractéristique de la présence de sel). - le verre est produit en quantités telles qu'on est là encore autorisé à parler d'industrie : les documents mentionnent des vitrearii résidant sur des manses, mais c'est surtout l'archéologie qui livre du matériel. Les exportations se font jusqu'en Scandinavie (trouvailles à Hedeby au Danematrk actuel, à Birka en Suède actuelle). [...]
[...] Et si oui, à quoi sert cet argent ? A acheter ce que l'abbaye ne produit pas, ou à payer des impôts, redevances, à thésauriser (comment expliquer les attaques des Vikings sans ces trésors ) ? 1 Les techniques agricoles - la rotation triennale est appliquée dans les secteurs les plus en pointe, mais pas l'assolement du même type (c'est-à-dire la division en 3 soles, dont les cultures alternent, de l'ensemble du finage ; ce dernier système exige un openfield qui n'existe pas à l'époque) ; parmi les céréales, noter le déclin de l'épeautre (méprisée car destinée aux chevaux), et l'essor des céréales de printemps : orge, avoine ; le bétail est rare, sauf dans quelques régions spécifiques, bien adaptées (ex. [...]
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