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Globalement, à l'époque des papes d'Avignon, l'Église catholique vit encore sur la lancée « grégorienne » des XIIe et XIIIe siècles et la machine institutionnelle fonctionne à peu près, malgré quelques dysfonctionnements locaux et le poids croissant d'une lourde routine administrative symbolisée par la Curie avignonnaise. Par ailleurs, si les perspectives d'expansion du christianisme (Croisades, union avec les Grecs, missions en pays païens) sont désormais au point mort, les menaces extérieures (avancée turque) ou intérieures (hérésies) sont encore limitées ou même en recul.
Reste que le mécontentement croissant des fidèles devant les « abus » de toute sorte, la multiplication des appels plus ou moins vagues à la « réforme », l'évolution générale des structures sociales et politiques dans l'Occident du XIVe siècle, ainsi que les mutations des mentalités confrontées aux « malheurs des temps » exigeraient de façon de plus en plus urgente un aggiornamento que l'Église avignonnaise est devenue incapable de réaliser, du moins à l'initiative de ses dirigeants, papes et cardinaux.
[...] Du point de vue canonique, les courants mystiques peuvent selon les cas être tolérés (car n'ont en soi rien d'hétérodoxe, de grands saints ont été des mystiques) ou au contraire suspects, voire persécutés (car poussent facilement à des formes de « quiétisme », c'est-à-dire d'indifférence, sinon de rejet, vis-à-vis des médiations ecclésiales, cultuelles, sacramentaires, et par là même au dédain de la dimension communautaire de l'Église et à l'oubli de la condition pécheresse de l'homme). Au XIV[e] siècle, le principal courant a été celui de la « mystique rhénane » : mouvement au départ clérical (issu de l'ordre dominicain), donc plutôt savant, voire élitiste, mais qui a pu avoir un certain retentissement dans des milieux plus larges (communautés féminines, groupements laïcs) et traduisait chez ses promoteurs, sinon un véritable prosélytisme, du moins une certaine sensibilité au malaise religieux de l'époque et aux aspirations réformatrices des clercs et des fidèles. [...]
[...] Difficiles à distinguer de ces béguines hétérodoxes sont celles et ceux que l'Église qualifie de « Frères et sœurs du Libre Esprit ». Dans le prolongement de la condamnation des béguines [hétérodoxes] par le Concile de Vienne (1311-1312), ces communautés du Libre Esprit font l'objet au XIV[e] siècle, essentiellement en Allemagne de multiples condamnations locales par les évêques et les inquisiteurs. Mais la réalité même de ces groupes est difficile à saisir en dehors de ces condamnations. Or celles-ci semblent présenter une image tout à fait déformée du mouvement et lui prêter une unité qu'il n'a sans doute jamais eue. [...]
[...] 1349), dont les idées furent censurées avec d'autant plus de vigueur à Paris en 1339-1340 que son engagement personnel auprès de Louis de Bavière l'avait fait condamner par le pape. Mais un nominalisme modéré et diffus n'en survécut pas moins, qui se répandit même très largement à l'université de Paris dans la deuxième moitié du XIV[e] siècle, dont témoigne aussi bien Jean Buridan (v. 1300-v. 1360) que Nicolas Oresme (v. 1325-1382). [...]
[...] Après sa mort, sa fille Catherine fonde un monastère de femmes en Suède à Vadstena, maison-mère d'un ordre religieux, les Brigittines, qui essaime dans toute l'Europe du Nord. Une mouvance méridionale, avant tout italienne, accessoirement provençale et languedocienne Cette mouvance se situe dans la ligne d'un double héritage : - l'héritage du franciscanisme « spirituel », fidèle à l'« esprit » et au testament de saint François (pauvreté absolue, pénitence, errance, érémitisme, prédication itinérante), fidélité revendiquée pratiquement dès les origines de l'Ordre par certains disciples du Poverello, en opposition aux accommodements acceptés par le courant « conventuel ». [...]
[...] Après sa mort, se réclameront d'Eckhart à la fois des courants populaires allemands, du type « Libre Esprit » et, avec plus de prudence que lui dans les formulations, d'autres prédicateurs dominicains de l'aire rhénane, tels Henri Suso (v. 1295-1366) à Constance ou Jean Tauler (v. 1300-1361) à Strasbourg, qui tous deux s'adressaient comme Eckart à des publics de dévots, souvent féminins, clercs et laïcs mêlés. Mouvements religieux populaires Le XIV[e] siècle a connu de multiples courants religieux « populaires » plus ou moins dissidents. [...]
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