Capétiens, Hugues Capet, pouvoir royal, Philippe Auguste, Saint Louis, Philippe le Bel, Assemblée de Soissons
En France, c'est l'Etat qui a précédé la nation : la construction de l'Etat par les capétiens anticipe la constitution d'une communauté nationale. Au départ, le roi règne sur un territoire très limité : c'est au fil des conquêtes que la France comme nation va apparaître. Comment la monarchie capétienne a-t-elle mis en place les instruments de l'Etat ? Comment est née à cette époque l'idée d'une continuité de l'Etat.
[...] Deux lois fondamentales du royaume vont être fixées par les capétiens : la première est la loi salique (les femmes ne peuvent pas succéder à l'exercice de la couronne). La seconde est la loi statutaire : le statut de la couronne obéit à des règles. Ainsi, l'âge de la majorité des rois est fixée à 13 ans, le premier né devient instantanément le successeur du roi Le royaume n'est pas succédé par décision du père, mais par les lois du royaume. Cette transmission automatique renvoie à une nouvelle pensée politique. [...]
[...] LA construction de l'Etat s'est fait au travers de trois figures fondamentales : Philippe-Auguste, Saint Louis, Philippe le Bel. L'Assemblée de Soissons en 1166 réunit tous les comtes et barons qui font allégeance au roi : « que s'étendent les longues mains du roi, en vue de la garde et de la protection de tous ». Cette phrase illustre bien ce qui justifie la naissance de l'Etat : la nécessité de défendre le royaume des agresseurs intérieurs et extérieurs. Cet ordre royal sera encouragé par l'Eglise. [...]
[...] Celle physique, qui manifeste le pouvoir du roi, mais aussi celle métaphysique, qui symbolise la puissance, et qui renvoie à une communauté politique. Dans cette perspective, le souverain n'est que le dépositaire de la puissance de la couronne. Le légiste Jean de Terre Vermeille construit ce principe d'inaliénabilité : la chose privée dépend du père de famille, mais la chose publique se transmet sans intervention de quiconque : le roi ne peut pas disposer de sa couronne comme il le souhaite : il en est que le dépositaire. [...]
[...] L'organisation de l'administration centrale est encore améliorée : pendant très longtemps, la cour du roi s'est limitée aux services du roi. Avec Philippe le Bel, il y a une institutionnalisation des « corps de l'Etat ». Le Parlement de Paris est la cour souveraine, qui rend la justice au nom du roi. Elle convoque les justiciables et s'organise pour rendre la justice, avec une chambre des enquêtes qui contrôle les plaintes au roi. La Chambre des comptes naît en 1307 : elle est chargée du contrôle de la gestion des comptes du royaume. [...]
[...] Il est aussi gestionnaire des deniers royaux. Ce sont des hommes puissants, qui usent de la violence, ce qui entraînera le roi à faire certaines enquêtes Le roi a également besoin d'une administration centrale : Saint Louis va se doter de nombreux conseillers efficaces, et il fait la paix avec l'Angleterre. Le roi s'entoure de légistes : le droit prend une importance de plus en plus grande. Une nouvelle pensée politique apparaît à cette époque : les conseillers vont, comme les canonistes, aider les rois à forger les concepts qui leur donnent la légitimité d'agir. [...]
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