En aout 843 est conclu le traité de Verdun entre les 3 fils de Louis le Pieux : Louis obtient la Francie Orientale, Lothaire la Francie médiane et Charles la Francie Occidentale, appelée France vers 1200. Ce dernier hérite d'un territoire divisé, régionalisé par des princes et comtes influents, qui souhaitent garder leur indépendance et leurs biens. L'aristocratie de l'époque contrôle politiquement et économiquement ses terres. Les invasions extérieures sont récurrentes, la société se fusionne lentement entre la culture gallo-romaine de la fin de l'Antiquité et les influences germaniques, et l'Eglise est bien sûr très présente dans toutes les strates de la société.
Le terme roi vient du latin « rex, regis » signifiant diriger. Selon le Larousse, c'est une « personne qui, en vertu de l'élection ou de l'hérédité, exerce, d'ordinaire à vie, le pouvoir souverain ». Le roi joue plusieurs rôles : c'est un pacificateur qui assure la cohésion sociale entre ses sujets, il rend la justice et est à la tête de l'armée.
Charles le Chauve n'a que 20 ans au moment du traité, mais il a pour lui son orgueil et de l'ambition. Petit-fils de Charlemagne, le plus connu des Carolingiens, il règne 34 ans sur le futur royaume de France. Dans « L'évangile selon Pilate », Eric-Emmanuel Schmit nous dit : « Un roi n'est roi que parce qu'il a des ennemis, qu'il en triomphe et qu'il s'en fait respecter ». Charles a déjà prouvé son courage et son autorité en s'alliant avec Louis contre Lothaire en 841, ce qui aboutit au serment de Strasbourg. Mais imposer sa souveraineté sur un territoire tel que la France est un défi d'une tout autre envergure. A-t-il imposé sa gouvernance sur l'ensemble de son territoire, jouissait-il d'une véritable légitimité royale ?
En tant que roi qui dispose d'un territoire rappelant la Gaulle, Charles le Chauve a-t-il rempli tous les critères pour être désigné comme le premier roi de France ?
[...] Hincmar à Charles le Chauve : C'est à l'onction, acte épiscopal et spirituel, c'est à cette bénédiction, beaucoup plus qu'à votre puissance terrestre, que vous devez la dignité royale. Lettre adressée au pape, en 872 : Ayez présent à l'esprit que nous sommes, quoiqu'exposé aux vicissitudes humaines, un homme qui marche néanmoins devant l'image de Dieu, un homme conscient d'avoir été élevé au titre et à la dignité de roi, par la grâce de Dieu, du fait de la succession de notre père, et de notre grand-père ; et nous sommes aussi un chrétien, un catholique qui pratique une foi sans tache, formé depuis l'enfance aux lettres sacrées et au droit. [...]
[...] Charles le Chauve, premier roi de France ? En aout 843 est conclu le traité de Verdun entre les 3 fils de Louis le Pieux : Louis obtient la Francie Orientale, Lothaire la Francie médiane et Charles la Francie Occidentale, appelée France vers 1200. Ce dernier hérite d'un territoire divisé, régionalisé par des princes et comtes influents, qui souhaitent garder leur indépendance et leurs biens. L'aristocratie de l'époque contrôle politiquement et économiquement ses terres. Les invasions extérieures sont récurrentes, la société se fusionne lentement entre la culture gallo-romaine de la fin de l'Antiquité et les influences germaniques, et l'Eglise est bien sûr très présente dans toutes les strates de la société. [...]
[...] Entouré d'hommes d'église, il ancra l'idéologie sacrée du roi dans la société. Mais il ne put assoir son autorité entièrement en raison d'un critère de taille : l'armée et les conquêtes. III. Cependant, sa faiblesse militaire ne lui permet pas de régner en maitre Il n'hérite pas des succès militaires de son grand-père Charlemagne N'est pas Charlemagne À la mort de son demi-frère Lothaire en 869, il hérite de la couronne de Lotharingie, avant que Louis n'intervienne. Le traité de Meersen en 870 partagera le territoire de Lothaire entre les deux. [...]
[...] Les grands du royaume, menés par Robert le Fort, iront même jusqu'à se révolter contre Charles en 858, outrés par l'inaction du roi. Dans son Traité sur le divorce : L'empire qui provenait de mains diverses s'était constitué dans la main des souverains en une puissante unité qui s'était divisée par leur faute. L'Eglise reste alors le seul royaume qu'on ne puisse diviser. Hincmar était donc conscient que son roi ne pouvait imposer entièrement son règne à tous. Conlusion : Charles le Chauve fut un roi ambitieux, qui savait utiliser la diplomatie et la rigueur pour imposer sa royauté. [...]
[...] Symbole de continuité du royaume, de la personne morale qu'est Charles le Chauve, malgré sa mort. Il pouvait aussi compter sur un appui solide des ecclésiastiques autres que Hincmar, tels que Loup de Ferrières à Auxerre, et Prudence à Troyes, qui ont, eux aussi, fortement contribué à définir l'idéologie royale. Cette idéologie se voit parfaitement dans les Bibles carolingiennes. Lien réussi entre la religion et l'aristocratie. Illustration : surplombant le roi, nous distinguons deux anges, dont un portant une croix Présence de la religion, au-dessus du roi Cette Bible sera offerte par Charles le Chauve au pape Jean VIII au moment de son couronnement à Rome. [...]
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