Issu de la faiblesse des derniers rois carolingiens, le régime féodal se caractérise par des liens d'homme à homme et par l'échange d'une partie de la liberté contre la promesse d'une protection.
Pour assurer la sécurité, certains hommes plus énergiques ou plus puissants s'emparent du pouvoir. Devenus seigneur d'un pays, ils reçoivent l'hommage de leurs vassaux et en échange leur concèdent des terres : les fiefs. Le vassal noble prête l'hommage (simple ou lige) agenouillé devant son suzerain. Il s'engage à l'aider dans certains cas (aide aux quatre cas), à l'accompagner à la guerre pendant un temps déterminé. Le vassal non noble - le roturier, le manant, celui qui demeure (manere) dans un village ou une ville - rend aveu, paie des redevances (taille, corvée), acquitte les péages pour l'entretien des chemins ou des ponts, doit user du four banal ou du moulin banal.
Alors s'élèvent les châteaux forts : d'abord de bois, ils sont en pierre à la fin du XIè siècle. A l'abri de leurs murailles, les vassaux d'un seigneur, les populations sont en sécurité. Les habitants des villes s'insèrent dans le régime en dépendant d'une église, d'un évêché, d'un chapitre de cathédrale ou d'un seigneur laïc. L'Église s'intègre elle aussi dans le système. Elle a ses vassaux. L'avoué de l'évêque ou de l'abbé rend hommage au nom de son maître à son suzerain. Tout suzerain est lui-même vassal d'un suzerain plus puissant. Ainsi se constituent les grandes seigneuries : Champagne, Bourgogne, Provence, comtés de Toulouse, d'Auvergne, duché d'Aquitaine, comté d'Anjou, Bretagne (qui est restée pratiquement indépendante sous les Carolingiens), duché de Normandie, comtés de Flandre, de Hainaut, etc. Les titulaires de ces seigneuries rendent hommage au roi. Le régime féodal forme une pyramide qui, partant du plus modeste vassal, aboutit au roi qui ne rend hommage qu'à Dieu.
Le lien de vassalité et l'octroi du fief sont les deux éléments essentiels du régime. Tout en les renfonçant, les Capétiens vont s'efforcer d'agrandir leur domaine propre au détriment des grandes seigneuries (...)
[...] L'Allemagne songe-t-elle à attaquer la France ? Louis VI convoque l'ost, va quérir l'oriflamme (son drapeau) à Saint-Denis et ce véritable appel fait reculer l'empereur Henri V qui n'insiste pas et rentre chez lui. Aidé des sages conseils de son ami Suger, l'abbé de Saint-Denis, Louis VI favorise le mouvement communal. Les villes, surtout celles du nord de la France qu'enrichit l'industrie drapière, supportent malaisément le joug féodal des seigneurs laïcs ou ecclésiastiques. Elles se soulèvent, obtiennent le droit de s'administrer elles-mêmes. [...]
[...] Un ordre hospitalier et militaire, créé près du temple de Jérusalem, fut fondé : celui des Templiers. Assurément les croisades furent un mouvement international. Mais il y eut surtout des seigneurs français à entreprendre la première croisade : gesta Dei per Francos (La volonté de Dieu par les Francs). Un roi batailleur : Louis VI le Gros Le roi Philippe I n'avait pas participé à la croisade. Il était trop absorbé par des soucis domestiques et des luttes locales. Son fils Louis VI possède un autre caractère. [...]
[...] Une fois encore, le Plantagenêt Henri III tente de reconquérir ses domaines continentaux. Louis le bat au pont de Taillebourg près de Sainte (1242). En 1259, il signe avec Henri III le traité de Paris qui met un terme définitif au conflit entre les Plantagenêts et les Capétiens : Henri III reconnaît l'abandon de toutes les provinces conquises par Philippe Auguste ; il ne conserve en France que l'Aquitaine et quelques terres du sud-ouest que Louis IX lui restitue. Traité qui soulève quelques protestations en France. [...]
[...] Il faut porter secours au royaume franc. Le roi réclame la dîme saladine à ceux qui ne se croisent pas, dîme qui s'ajoute à celle que le clergé lève déjà sur les fidèles. Avant de quitter la France, Philippe crée les baillis et sénéchaux, agents royaux qui ne sont pas seulement chargés, au-dessus des prévots et des sergents, d'administrer le domaine royal dans leurs bailliages et sénéchaussées, disposant de pouvoirs judiciaires, militaires et financiers, mais aussi de surveiller les fiefs des grands barons et au besoin d'y intervenir. [...]
[...] Les populations souffrent. L'Église institue la trêve de Dieu (on ne se bat pas pendant certaines périodes), le droit d'asile. Les premiers Capétiens interviennent afin de réduire les eigneurs voisins de leurs terres. Ils n'y réussissent pas toujours. La monarchie s'enlise au moment où le duc de Normandie, Guillaume le Bâtard, débarque en Angleterre et devient maître de celle-ci après la bataille d'Hastings (1066). Paradoxe de la féodalité : roi en Angleterre, Guillaume est le vassal du roi de France pour la Normandie, situation lourde de périls. [...]
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