artisans, Proche-Orient médiéval, Geniza, métiers artisanaux, artisan vendeur, regroupement des métiers, mobilité
L'artisan est un producteur manuel d'artefacts utilitaires, les objets fabriqués par un artisan sont donc des achats pratiques, sans réelle reconnaissance de la personne qui les façonnés. On le différencie de l'artiste qui fabrique des objets à but non forcément utilitaires et dont la personnalité est reconnue. L'artisan est donc acteur de la vie quotidienne et économique. Afin d'étudier l'artisan musulman du proche Orient médiéval (c'est à dire entre le IXe et le XVe siècle), on se réfère essentiellement aux documents de la Geniza, la source essentielle de la période pour le sujet qui nous intéresse. Il s'agit d'actes de tribunaux, de contrats, de lettres et de comptes s'échelonnant du Xe au XIIIe siècle, retrouvés dans le quartier du vieux Caire, en Egypte.
[...] Grâce à cette aire commune, les différents artisanats du Proche-Orient se retrouvent partout, On peut retrouver, dans une grande ville, des artisans venus de loin. Ils apportent de nouvelles techniques dans les villes et, par émulation, influencent le savoir-faire local puisqu'il faut supplanter la concurrence. Par exemple, on trouvait en Egypte des artisans venus de tous les pays comme des orfèvres et fourreurs de Rum (Byzance), des tisserands et teinturiers en soie de Syrie-Palestine, un cordonnier espagnol, un fabricant de cuillères en argent d'Iran D'ailleurs, on finit par appeler les produits par le nom de leur lieu d'origine. [...]
[...] Outre les différences entre propriétaire et employé, on distinguait les métiers nobles comme les orfèvres, de métiers moins respectables comme les tanneurs. Les artisans ne formaient donc pas une classe sociale unifiée. II. La place des métiers dans la ville A. Un regroupement des métiers dans la ville ? Il existait sans doute un regroupement des métiers dans la ville mais c'est à nuancer : ce n'était pas une obligation. Nous savons que de nombreux passages ou emplacements étaient nommés d'après le nom des métiers. [...]
[...] Une liberté d'entreprise L'entreprise était assez libre au Proche-Orient, les métiers peu règlementés. A. Pas d'organisation en corporations En effet, il n'y avait pas d'organisation en corporations avant la fin du Moyen Âge. Ce qu'on appelle corporation, c'est une organisation d'artisans et de marchands qui surveille le travail de ses membres pour maintenir la qualité de la production. Elle établissait des règles et veillait également à la formation des apprentis. Dans les sources du monde musulman, on ne trouve aucune référence à une organisation de ce type. [...]
[...] Les métiers artisanaux devaient leur grande variété à une forte spécialisation et division du travail. Par exemple, il existait plusieurs types de cordonniers, un métier pour chaque sorte de chaussure en vogue à un moment donné. De même, certains teinturiers se spécialisaient dans une étoffe ou dans une teinte, dans une seule substance colorante, Il existait également des métiers extrêmement spécifiques comme les fabricants de louches et cuillères, les fabricants de rasoirs, les fabricants d'aiguilles Chacune de ces professions portait un nom en particulier. [...]
[...] Ils payaient alors une somme pour la durée de l'apprentissage. La seule réglementation importante concernait l'exigence de diplôme officiel pour exercer certains métiers comme médecin. La lutte contre la concurrence est un rôle que tiennent les corporations en Occident à la même époque. Dans le monde musulman, ce sont des communautés locales, la police ou les notables qui s'en chargent. C'est seulement au XIIIe siècle qu'on voit apparaître des regroupements comparables à des corporations, et au XIVe siècle qu'elles se développent. [...]
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