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Pour commencer, il convient de rappeler une évidence : les guerres entre 1280 et 1480 ne sont pas permanentes, mais voient l'alternance de périodes d'activité intense et de phases de calme relatifs, par ailleurs toutes les régions ne sont pas concernées en même temps par la présence des armées.
Enfin le recrutement, la taille et la sociologie des armées diffère selon les pays et les périodes.
En principe, au début de la période, la cavalerie est l'arme suprême et les Combattants à cavaliers les chefs naturels de l'armée. Mais dès le début du XIVe siècle, cette prééminence se voit contestée sur le terrain comme le montre la victoire des milices bourgeoises flamandes en 1302 à Courtrai sur les chevaliers français ou celle des troupes suisses à Morgarten en novembre 1315 contre Léopold d'Autriche. Mais il ne faut pas en déduire que la cavalerie est une arme dépassée.
On peut distinguer deux phases au cours de la période :
La 1er est marquée par la tradition et l'obligation féodale de participer à l'ost
La 2e voit la mise en place du volontariat du service militaire
La transition entre les deux se situe au début de la guerre de Cent Ans : en 1327, Édouard III convoque une levée féodale, mais en 1334, pour sa campagne contre les Écossais l'ost est remplacé par une armée soldée, en 1337 pour la guerre en France, l'armée est largement composée de volontaires, on y trouve encore quelques féodaux, mais il n'y plus de levée massive.
Pendant la première moitié du XIVe siècle, l'Angleterre et la France se détournent du service militaire obligatoire pour préférer le volontariat. Il faut donc trouver de l'argent. Traditionnellement, le financement est fourni par l'écuage, une amende substitutive du service militaire. En France, la plupart des services féodaux commencent à pouvoir être rachetés. En Angleterre, les membres du clergé, abbés, prieurs, femmes tenant un fief du roi payent le remplacement du service militaire, mais les sommes sont insuffisantes, d'où la nécessité de la levée d'impôts (...)
[...] - Sous Jean sans Peur, le duc recrute les de ses armées dans ses terres et surtout les terres du Nord. Par la suite, dans les armées opérant surtout dans les Pays Bas, la part des deux Bourgogne tend à diminuer encore. - 1468 contre Liège de Flandre, Artois, Picardie, Brabant, Hainaut et 15,4% des deux Bourgogne d'étrangers, Anglais et Savoie. Les structures socio-militaires ont aussi évolué, la part des chevaliers bannerets et bacheliers diminue de 13,5% en 1340, à 14,4% dans les armées de Philippe le Hardi entre 1379 et 1398, puis s'effondre sous Jean sans Peur en en en 1417, elle remonte un peu dans les armées de Philippe le Bon en 1430. [...]
[...] Le siège de Saint-Sauveur-le-Vicomte en 1375 marque un tournant dans le développement de l'artillerie. Celui d'Harfleur par Henri V en 1415 montre que l'artillerie joue désormais le rôle essentiel. Les canons peuvent aussi être utilisés par les défenseurs des villes comme à Cambrai en 1339. En France, pays sur la défensive, l'artillerie a surtout un rôle défensif. Son usage par les assiégés et les assiégeants entraîne une modification de l'architecture des remparts. Ils sont moins élevés mais plus épais pour résister à la force de pénétration sans cesse croissante des boulets. [...]
[...] Cependant, les mêmes autorités cherchent aussi à les employer, en particulier Charles V entre 1367 et 1369. Lors du siège de Tarascon au printemps 1468, Du Guesclin a sous ses ordres plusieurs compagnies de Gascons et Bretons. Ecorcheurs entre 1435 et 1445 présentent des analogies, apparition après le traité d'Arras, même diversité géographique, mêmes tentatives de la part des autorités de leur faire quitter le pays, mais aussi des différences, aucune croisade prêchée contre eux, beaucoup moins condamnés par les autorités civiles ; beaucoup sont proches de l'armée de Charles VII. [...]
[...] L'expédition doit aller soutenir Henri de Trastamare contre son demi-frère Pierre de Castille puis aller attaquer le royaume musulman de Grenade. La campagne devait être financée par Charles le pape et le roi d'Aragon Pierre IV, chacun pour florins. Les compagnies les plus importantes du contingent personnel de Du Guesclin sont les Bretons et ceux qui l'ont servi dans son commandement entre Loire et Seine, parmi les capitaines, Yvon Budes, Auffroy de Guébriant, Yvon Duant, Thibaut du Pont, Alain de la Houssaye, Jean Kerlouet, Olivier de Mauny et Guillaume Boistel. [...]
[...] Un grand nombre de nobles optent pour le service royal, qui leur offre un revenu souvent plus élevé que celui de leurs terres. Sous Charles l'armée française est essentiellement composée de petits nobles. La France conserve plus longtemps que l'Angleterre des traits féodaux. Le droit féodal permet de convoquer l'arrière-ban, c'est-à-dire la levée en masse de tous les hommes de 18 à 60 ans en cas de grand péril : cette mesure est prise 7 fois entre 1338 et 1356 dans les régions les mieux contrôlées par la couronne. [...]
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