L'Eglise est une institution ou une configuration d'institutions, ainsi qu'un ensemble d'agents sociaux détenant le monopole de la manipulation légitime du sacré (clercs, moines). De plus, l'Eglise pense la société : c'est donc une instance de pensée. Aussi, la Religion est un phénomène global. Les aspects sociaux du magistère des clercs est très important car l'institution ecclésiale n'est pas coupée du monde, elle a une fonction spirituelle mais aussi une dimension eschatologiques : l'Eglise est intégrée à la société du fait de la thématique du « Salut » (comment l'accomplir ?). Cette dimension oriente le discours de l'Eglise et la vie des laïcs. De même, elle fait parti de la société car elle tente de l'ordonner. Par exemple, pendant le chaos de l'an mille, elle intervient par le mouvement de la Paix de Dieu. C'est donc une structure englobante réglant la vie sociale : c'est un pouvoir régulateur. Avec la Réforme Grégorienne, l'Eglise veut se proclamer comme supérieure au pouvoir temporel. De plus, l'Eglise est riche alors que paradoxalement elle prône la pauvreté, d'où l'essor de protestation par l'hérésie. Enfin, la gestion du sacré place l'Eglise dans la sphère du pouvoir, ce qui constitue un important lien à l'aristocratie.
L'évêque est le chef du diocèse, correspondant quelque fois au comté. A l'intérieur de cette circonscription, l'évêque doit transmettre la parole du Christ et possède un pouvoir juridique quant aux problèmes internes à l'Eglise par le droit canon. Donc, au XIIe siècle se met en place le tribunal de l'officialité, soit un tribunal épiscopal et, si l'évêque en question est un seigneur, il peut aussi juger d'autres affaires. Ainsi, l'évêque détient un pouvoir politique mais aussi économique car il gère des biens, ce qui fait également de lui un seigneur foncier. Quelques fois, des évêques détiennent une juridiction publique (comme ce qui touche à la chasse). A la fin du XIIe siècle, les évêques sont moins contrôlés par les princes car depuis les XI-XIIe siècles, ils ne sont plus élus par le clergé et le peuple , mais par les chanoines composant le chapitre cathédral. Ceux-ci peuvent désigner un membre du diocèse (comme l'abbé), mais pas forcément. En Germanie, c'est souvent le roi qui choisit un évêque parmi ses fidèles, mais cela arrive aussi dans d'autres royaumes (Henri II d'Angleterre (1154-1189) ou, mais dans une moindre mesure, le roi de France sur la seule Ile-de-France).
[...] Cela revient à la grève du clergé : plus de messes, plus de sacrements (baptêmes, mariages, enterrements) et les cloches ne sonnent plus, ce qui signifie que le temps n'est plus scandé (les horloges n'apparaissent qu'au XIII-XIVe siècle). Ainsi, la population réagit très vite. Anathème : Appeler la colère de Dieu sur un personnage. Seul le Pape fulmine l'anathème Il convoque ses évêques qui se placent en cercle chacun avec un cierge, le Pape fait un discours, puis tous jettent leur cierge par terre et Dieu survient. C'est une sanction très grave car elle ne peut pas être levée et cela signifie l'enfer pour le pécheur visé. [...]
[...] Aussi, la Religion est un phénomène global. Les aspects sociaux du magistère des clercs sont très importants car l'institution ecclésiale n'est pas coupée du monde, elle a une fonction spirituelle mais aussi une dimension eschatologique[1] : l'Eglise est intégrée à la société du fait de la thématique du Salut (comment l'accomplir Cette dimension oriente le discours de l'Eglise et la vie des laïcs. De même, elle fait partie de la société car elle tente de l'ordonner. Par exemple, pendant le chaos de l'an mille, elle intervient par le mouvement de la Paix de Dieu. [...]
[...] A partir du XIIe siècle, certains évêques gardent une somme de côté pour envoyer 12 étudiants (nombre symbolique) dans ces grandes écoles cathédrales : c'est l'origine de la bourse et du collège. B. Le clergé séculier 1. Les moines de Cluny L'ordre de Cluny est un ordre bénédictin. Il a été créé par Guillaume Ier, duc d'Aquitaine et comte de Mâcon, en 909/910, donnant le domaine de Cluny aux apôtres Pierre et Paul à savoir l'Église romaine, pour y fonder un monastère de douze moines, puis cet ordre a connu une forte expansion. Les moines clunisiens sont d'origine noble. [...]
[...] A Rouen, pour la période 1350- des chanoines sont d'origine noble. Ces chanoines sont très sensibles aux pressions royales mais surtout locales, du fait du lien avec la famille d'origine (surtout qu'on passe souvent le titre de chanoine d'oncle à neveu (népotisme)), mais ce choix n'est pas forcément le plus mauvais. Toutefois, cela entraîne des conflits au sein des chapitres, ce qui peut être grave en cas de vacance du siège car au bout d'un certain temps, un comte ou le roi peut intervenir, placer un de ses proches et ainsi récupérer les revenus de l'église. [...]
[...] De même, les aristocrates peuvent demander des messes pour le défunt. Dans ce domaine, on peut demander l'usage du trentain grégorien[9] : le moribond demande trente jours de messes à son nom après sa mort. Certaines familles désignent une nécropole familiale et on retrouve aussi de beaux exemples de nécropoles dynastiques : Les Plantagenêt à Fontevraud (vers Saumur en Anjou) puis à l'abbaye de Westminster Les Capétiens à Saint-Denis 2. Relation de voisinage Le lien spirituel est aussi doublé par le lien social, créé par le lien économique. [...]
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