Habitat médiéval, archéologie, village, habitat rural, Jean-Marie Pesez, habitats mérovingiens, habitats carolingiens, habitats provisoires, habitat rural méridional, Charavines, lac de Paladru, fouilles de Colletière
Lorsque l'on fait des fouilles, il faut s'adapter aux conditions géologiques, géographiques, et typologiques de l'habitat. Aujourd'hui, la méthode d'enregistrement est toujours la même. Il existe plusieurs paramètres dans l'enregistrement. On utilise des fiches de couleurs différentes en fonction de trois types d'unités stratigraphiques (US) :
- Positives, c'est-à-dire concernant le dépôt de terres, les couches, le sol d'occupation
- Les éléments construits
- Négatives, c'est-à-dire concernant le creusement (fragments de fosse, silos, trous de poteaux)
Chaque fiche est accompagnée de clichés et parfois de dessins. Chaque artefact porte quant à lui un numéro accompagné de multiples informations.
[...] Le site disposait d'une activité artisanale également, au sein des mêmes bâtiments. On y a encore retrouvé une chaussure, un oliphant en ivoire, ainsi que des pièces d'échec et de dames. La pièce d'échec venait du continent indien. On a en conclusion à faire à des habitats ruraux où les clivages sociaux et matériels entre les petits seigneurs et la paysannerie s'amenuisent. [...]
[...] Quel que soit l'espace considéré en Gaule comme dans le reste de l'Occident, trois éléments interviennent non seulement pour définir l'habitat médiéval, mais aussi pour définir l'ancrage et les éléments originels : il retient le cimetière qui constitue l'élément majeur dans les campagnes. Puis, l'église est un élément majeur d'attraction de l'habitat, car elle offre une protection. Enfin, la présence de fortifications qui parfois attirent et parfois repoussent. Il propose deux pistes de réflexion : déplacer les termes et se poser la question de quand apparaissent la paroisse et la seigneurie. Ainsi, elles se confondent et constituent l'élément fondateur du village. [...]
[...] Il existe un débat afin de déterminer si la pêche fait partie des activités définissant un village. Jean-Marie Pesez insiste surtout sur l'idée d'appartenance à un même groupe. Il prend alors le problème à l'envers et va du 11e-12e au 5e siècle. Pour lui, au 12e siècle, le village a pris sa forme définitive. Mais à partir de quand le mot peut-il être utilisé ? Les villas gallo-romaines n'ont pas toutes donné naissance à des villages et ont souvent été abandonnées. À la périphérie de ces grands domaines apparaissent souvent hameaux. [...]
[...] On a utilisé des triangles pour prendre les mesures, et on a découvert de gigantesques poutres de chênes de 12 à 13 mètres de longueur posées horizontalement au fond de l'eau, servant de fondation à des habitats. Suite au changement climatique, le lac s'est élevé, recouvrant la totalité de l'habitat rural. On est parvenu à mettre au jour cinq bâtiments, dont trois qui étaient en bois, disposant de cloisonnement intérieur de la même surface. Cet ensemble était clôturé par une fortification de bois. Ces fouilles laissent plusieurs questions ouvertes : qui étaient ces habitants ? Peut-on parler d'un habitat rural méritant la dénomination de village ? [...]
[...] On constate que douze à quinze personnes vivent autour d'un chevalier. Ceci n'est par ailleurs pas un cas isolé. Les clés retrouvées signifient qu'il y a une partiellisation de l'espace et de la communauté, avec une intimité recherchée, au moins concernant ses biens propres. On a découvert assez récemment un cas similaire en Dordogne sur le site de Pineuilh près de Bordeaux et d'Agen, lors de fouilles dirigées par l'INRAP entre 1995 et 2005. On y a trouvé une résidence d'une toute petite aristocratie rurale là aussi, avec la découverte de poutres qui forment la fondation d'une grande maison datée de 979, donc à la même période durant l'an mil. [...]
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