Allemagne dans l'Europe, moyen âge, Romzug, Charles V, Charles IV, Nuremberg-Metz, roi de Bohême, Ottakar II, Saint-Throphime d'Arles, état moderne, expansion démographique, dynamisme économique
Le petit volume collectif édité par les modernistes P. Hartmann et Fl. Schuller, Das heilige römische Reich und sein Ende, 1806. Zäsur in der deutschen und europäischen Geschichte (Le Saint Empire romain et sa fin, césure de l'histoire allemande et européenne) à l'occasion de la grande exposition tenue à Magdebourg et à Berlin d'août à décembre 2006, met en lumière le fait que le Saint Empire ne relève pas seulement de l'histoire nationale allemande, mais de l'histoire européenne.
[...] Il faut enfin souligner l'importance de l'économie minière dans l'espace allemand central (dans le bandeau de montagnes moyennes hercyniennes) et le rayonnement du savoir-faire des mineurs et ingénieurs métallurgistes allemands, qui se répandent alors - et pour longtemps - dans toute l'Europe. À la limite des phénomènes traités dans la présente partie et des phénomènes culturels dont l'étude suit, on fera un sort particulier à l'expression de la « fierté urbaine » : emblématique (sceau urbain, couleurs symboliques, Fahnwagen - version allemande du carrochio des cités italiennes - soin apporté à la construction et à la décoration du Rathaus littéraire, avec la multiplication des Stadlob (poèmes de louange urbaine) [on renverra sur ce point à l'ouvrage récent de L. [...]
[...] Or, si le processus électoral s'impose pour le roi des Romains, au moment même (XIIIe siècle) où la royauté française peut y renoncer, c'est bien parce que la fonction royale en « Allemagne » est colonisée par l'emprise de la dignité impériale : comme le pape, « l‘autre moitié de Dieu sur terre » doit être désignée, sous l'inspiration divine, par un collège restreint de grands électeurs qualifiés. « L'Allemagnisation » du Saint-Empire : elle se manifeste par l'expulsion du pape dans le processus du choix du roi des Romains : entérinant une évolution déjà marquée sous le règne - fort important sous cet aspect - du Wittelsbach Louis IV (diète de Rehns en 1337), la bulle d'or de 1356 exclut toute censure pontificale sur l'élection royale, confiée à la seule discrétion des électeurs. [...]
[...] De l'explication de ce qui apparaît à un Français comme un paradoxe, on ne peut en définitive exclure que la démultiplication des centres de pouvoir ait provoqué, en ces deux domaines une bénéfique concurrence, une émulation positive Le terme “Allemagne” apparaît jusqu'en 1806 comme une facilité de langage, mais les XIVe et XVe siècles marquent, dans le domaine politique et institutionnel d'abord (bulle d'or), puis dans le domaine culturel, la naissance d'une conscience proprement allemande au sein du Saint-Empire, qui subsiste cependant, épuisante tâche. [...]
[...] Il faut rappeler ici la forte présence allemande dans la « Méditerranée du Nord », l'espace formé par les poissonneuses mers du Nord et Baltique et dominé par l'organisation de la « Hanse des marchands de langue allemande », active bien au-delà du territoire du Reich, en Scandinavie et de ses comptoirs occidentaux de la Hanse, à Londres et Bruges - voire de la côte atlantique française, où elle se fournit en sel, et même du Portugal - jusqu'au Peterhof de Novgorod, porte du monde subboréal et de ses richesses (bois, miel, fourrures, ambre sans compter un vaste hinterland étendu jusqu'au cœur de l'Allemagne moyenne. Encore ne faut-il pas oublier les liens qu'entretiennent les villes de Souabe, ainsi Ulm ou Augsbourg avec l'Italie du Nord ; on rappellera la présence des Allemands à Venise, relais de l'Orient, où même les Strasbourgeois ont leur cellier au sein du Fondaco dei tedeschi. [...]
[...] Les bornes chronologiques sont celles de la fin du Grand-Interrègne (1273), qui voit de nouveau la fonction de roi des Romains habitée par un titulaire « allemand », quoique dans une succession chaotique encore jusqu'en 1346, et celle de la date symbolique de 1517 : la publication des thèses de Martin Luther, date de naissance de la Réforme, scelle la fin de la vision unitaire d'un Saint-Empire romain catholique. I. « L'Allemagne » en Europe, sublimée et entravée par l'Empire L'empereur est l'un des « deux lieutenants de Dieu sur terre ». [...]
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